Les lave-linges regorgent de bactéries multirésistantes

Les lave-linges regorgent de bactéries multirésistantes
Les lave-linges regorgent de bactéries multirésistantes
© Pixabay
Par Elodie-Elsy Moreau publié le
Rédactrice en chef
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30 ou 40° : s’ils consomment moins d’énergie, les programmes économiques et écologiques des machines à laver pourraient contribuer à la prolifération de certaines bactéries, non sans danger pour les populations les plus vulnérables.

Il ne faut pas lésiner sur le nettoyage de la machine à laver. Une récente étude allemande publiée dans la revue Applied and Environmental Microbiology rappelle l’importance de ce geste pour éviter la propagation de certains germes.

Des chercheurs ont étudié les bactéries ayant touché entre avril 2012 et mai 2013, 13 nouveau-nés (âgés de 1 à 4 semaines) et un enfant d'un service hospitalier de pédiatrie en Allemagne. Les chercheurs ont observé que les petits patients avaient été colonisés par la bactérie Klebsiella oxytoca, un germe résistant aux antibiotiques, pouvant causer des maladies nosocomiales diverses telles que des infections gastro-intestinales et respiratoires ou des septicémies. Heureusement, chez ces jeunes patients, la bactérie, présente sur leur peau, n’a pas entraîné d’infection.

Des germes dans les joints et réservoirs

Une analyse microbiologique, comprenant des échantillons humains et environnementaux, a été réalisée pour identifier la source et les voies de transmission. Car en premier lieu, la contamination humaine par le personnel était privilégiée. Mais les scientifiques ont découvert des isolats des souches de K. oxytoca dans l’évier, dans le tiroir à détergent et sur le joint de porte en caoutchouc d'un lave-linge, utilisé dans ce service pour les vêtements des nouveau-nés. C’est pourquoi les habits des nourrissons (chaussettes et bonnets) en comportaient.

Comme le précise Maria Schmithausen, principale auteure de l’étude et chercheuse à l’Université de Bonn, "il s'agit d'un cas très inhabituel pour un hôpital, dans la mesure où il impliquait une machine à laver de type domestique". En effet, généralement, les hôpitaux utilisent "des machines à laver spéciales et des procédés de lessive spéciaux pour laver à haute température et avec des désinfectants, conformément aux directives allemandes d'hygiène, ou utilisent des laveries externes désignées". Au contraire, les particuliers, qui choisissent des programmes inférieurs à 60°C, peuvent être confrontés à ces agents pathogènes multirésistants. La température est en effet trop basse pour les éliminer.

Des germes dans les joints et réservoirs

Une analyse microbiologique, comprenant des échantillons humains et environnementaux, a été réalisée pour identifier la source et les voies de transmission. Car en premier lieu, la contamination humaine par le personnel était privilégiée. Mais les scientifiques ont découvert des isolats des souches de K. oxytoca dans l’évier, dans le tiroir à détergent et sur le joint de porte en caoutchouc d'un lave-linge, utilisé dans ce service pour les vêtements des nouveau-nés. C’est pourquoi les habits des nourrissons (chaussettes et bonnets) en comportaient.

Eviter l’accumulation d'eau résiduelle

Dans cette étude, l’épidémie a pris fin lorsque la machine à laver a été retirée de l’établissement. Et durant les quatre années suivantes, aucune colonisation supplémentaire n'a été détectée. Les chercheurs indiquent également qu’il est essentiel d’éviter toute accumulation d'eau résiduelle dans les endroits où une croissance microbienne peut se produire et contaminer les vêtements.

Les auteurs de l’étude estiment que "les agents pathogènes" ont contaminé les vêtements après le processus de lavage, via l'eau résiduelle des joints et / ou via le processus de rinçage final, faisant passer de l'eau non chauffée dans le compartiment à détergent. Toutefois, en appliquant quelques mesures d’hygiène, il est possible de limiter cette propagation.

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