Education positive à l'école : 10 exemples à suivre
De plus en plus de démarches positives et altruistes se développent pour améliorer le quotidien, lui trouver du sens et se sentir bien. L’école n’échappe pas à cette tendance. Et à l’étranger comme en France, des initiatives éducatives positives voient le jour. Petit tour d’horizon.
1. Les punitions remplacées par du jardinage
Avez-vous remarqué que ce sont souvent les mêmes enfants qui sont punis ? A croire que les sanctions appliquées n’ont pas eu l’effet escompté. Pour remplacer les heures de colle et autres lignes à copier, certains établissements scolaires ont mis en place des alternatives originales. Ainsi, depuis 2016, le collège Pierre Mendès-France à Paris a troqué les punitions contre des travaux de jardinage. Objectif ? Donner plus d’intérêt à ces sanctions et transmettre le goût de l’effort. C’est aussi une bonne occasion de faire découvrir aux collégiens parisiens les plaisirs de travailler au milieu de la nature. Ces travaux se font avec l’accord des parents en dehors des heures d’enseignement. Certains élèves se portent même volontaires pour y retourner !
2. Des cours d’empathie
Dans le cadre d’un projet de recherche-action, l’école élémentaire Henri Wallon à Trappes (78) bénéficie d’un programme d’éducation à l’empathie. Une manière de prévenir la violence et le harcèlement. Parmi les outils développés : le jeu des mousquetaires. Plusieurs équipes de 4 élèves jouent un rôle et doivent en même temps faire attention aux mimiques des autres, à leurs bruits, pour mieux les comprendre et gagner. En classe, on tient également compte des émotions dans les apprentissages. Aussi, le redouté passage au tableau pour la récitation se fait en groupe de trois et dès qu’un élève se sent en difficulté, un autre prend le relai. Les élèves apprennent davantage à être attentifs aux autres et à s’entraider. Et chaque matin, ils expriment verbalement leurs ressentis à travers leur météo des émotions.
3. S’initier à la cohérence cardiaque
Pour limiter le stress auquel sont soumis les élèves, un projet pilote s’appuyant sur la cohérence cardiaque a vu le jour auprès d’une soixantaine de classes dans l’académie de Poitiers et à la Réunion. Trois fois par jour, les enfants font des exercices de respiration basés sur une succession d’inspirations et d’expirations, parfois à l’aide d’un support vidéo. Cette respiration lente apaise le rythme cardiaque et le système nerveux autonome pour réduire le taux de cortisol (l’hormone du stress). Résultat : les élèves sont plus détendus, se mettent plus facilement au travail… et auraient même de meilleurs résultats lors des évaluations !
4. Des massages en classe
Les massages participent eux aussi à réduire le taux de cortisol, l’hormone du stress, et à renforcer les hormones du bien-être comme l’ocytocine. Tant et si bien qu’ils sont pratiqués à l’école dans une trentaine de pays dans le monde, y compris dans certaines classes en France. Un formateur de Massage in schools association (Misa) assure à la demande des établissements scolaires ou des parents d’élèves quelques séances au début, puis l’enseignant prend le relai. Les enfants se mettent par deux ou trois et reproduisent la routine de 15 mouvements de massage sur la tête, les épaules, les bras, les mains et le dos de leurs camarades. Chacun reste habillé et les massages se font sur les vêtements. Les enfants doivent être volontaires et demander la permission à un camarade pour le masser et le remercier à la fin. Ils inversent ensuite les rôles. D’après les enseignants, les élèves sont plus détendus, plus concentrés, plus à l’écoute et respectueux des autres.
3. S’initier à la cohérence cardiaque
Pour limiter le stress auquel sont soumis les élèves, un projet pilote s’appuyant sur la cohérence cardiaque a vu le jour auprès d’une soixantaine de classes dans l’académie de Poitiers et à la Réunion. Trois fois par jour, les enfants font des exercices de respiration basés sur une succession d’inspirations et d’expirations, parfois à l’aide d’un support vidéo. Cette respiration lente apaise le rythme cardiaque et le système nerveux autonome pour réduire le taux de cortisol (l’hormone du stress). Résultat : les élèves sont plus détendus, se mettent plus facilement au travail… et auraient même de meilleurs résultats lors des évaluations !
6. De la méditation de pleine conscience
La méditation aide à contrôler ses émotions, à se recentrer sur soi, à s’écouter pour s’apaiser. C’est une pratique accessible aussi aux enfants. Au Canada, en Hollande et en Angleterre, elle est même intégrée au programme éducatif ! Les enfants apprennent ainsi les techniques de méditation, de respiration et de relaxation musculaire et sont plus à même de se calmer et se concentrer en classe. Et quand ils ont un comportement inapproprié, ils peuvent davantage en prendre conscience et demander pardon. En France, quelques professeurs commencent à introduire cette pratique laïque dans leur classe.
7. La discipline positive
Dans la Somme, une cinquantaine d’établissements scolaires et leur personnel (chefs d’établissement, profs, CPE, médecins scolaires, infirmiers, assistants d’éducation, conseillers pédagogiques…) sont formés à la discipline positive. "Les enseignants ont envie et besoin d’outils pour leurs classes. On ne peut plus utiliser les mêmes méthodes qu’il y a soixante ans car le monde change. La société n’est plus aussi verticale qu’avant", confirme Nadine Gaudin, maître formatrice certifiée en discipline positive. Dans ses formations auprès des professionnels de l’éducation, elle transmet donc les outils de la discipline positive des américaines Jane Nelsen et Lynn Lott. Parmi ceux-ci, « la roue des choix ». On dessine avec les élèves un camembert sur lequel on écrit plusieurs solutions possibles en cas de conflit : aller chacun de son côté, essayer de nouveau autrement, s’excuser… En cas de conflit, les élèves vont d’eux-mêmes vers cet outil pour trouver une solution. En classe, l’enseignant se concentre plus sur la progression de l’élève, sur les efforts qu’il fournit que sur ses résultats pour l’encourager. "C’est hyper efficace. Les élèves et les enseignants aiment cette approche. Cela demande moins d’énergie, ça crée moins de fatigue pour chacun et ça apaise le climat scolaire", conclut Nadine Gaudin.
8. Un banc de l’amitié
Aux Etats-Unis, certaines écoles ont mis des « buddy bench » (bancs de l’amitié) dans leur cour de récréation pour éviter que des enfants ne soient délaissés. Ainsi, si un élève est assis sur ce banc, c’est qu’il propose aux autres de le rejoindre pour jouer ensemble. Il leur offre son amitié. Une initiative qui développe l’empathie et aide à réduire la solitude. L’idée a séduit la commune de Plaisir dans les Yvelines (78) qui en a équipé ses 27 établissements scolaires. Les enseignants doivent bien sûr bien expliquer en amont la démarche aux élèves pour valoriser et non stigmatiser l’enfant qui va sur ce banc.
9. Des cours en dansant
Dans un village au Ghana, Sackey Percy, un enseignant s’aide de la danse pour donner ses cours. Les enfants vivent dans une communauté de fermiers et ont parfois du mal à rester scolarisés. Par ailleurs, leur faible confiance en eux les empêchait de s’exprimer et d’interagir avec leur professeur. Celui-ci a donc eu l’idée de créer des cours plus dynamiques et attractifs en dansant et faisant danser ses élèves. Dès qu’une leçon pose plus de difficultés, il l’adapte en dansant pour aider les élèves à mieux comprendre. Une belle complicité est née et les élèves osent plus aller vers l’enseignant quand ils butent sur un problème.
10. Des messages personnalisés
A Woodbury, aux Etats-Unis, Mme Langford a trouvé une idée originale pour encourager ses élèves de CM2 très nerveux avant leur évaluation. Elle a écrit sur leur table en métal avec un feutre noir effaçable un mot d’encouragement à chacun, comme : « Yovani, je ne te dis pas que ça va être facile, mais ça va en valoir la peine ! Fais de ton mieux ! » le tout signé avec un cœur. Les élèves ont été touchés par son initiative et se sont sentis plus confiants pour passer cette épreuve.