Crise écologique : 1 000 scientifiques appellent les citoyens à la désobéissance civile
Si tous les voyants sont rouges concernant le réchauffement climatique, l’inaction des gouvernements face à la crise écologique est plus que palpable. Pour dénoncer cette inertie, qui risque d’entraîner des catastrophes en chaîne selon les experts, près d’un millier de scientifiques ont publié jeudi 20 février une tribune dans Le Monde.
Malgré les multiples alertes et rapports des scientifiques sur l’urgence d’agir contre le réchauffement climatique, et l’importance d’entrer en transition, notamment pour limiter les émissions de gaz à effet de serre, les gouvernements restent pour le moins inactifs. Face aux manques d’actions mises en place, près de 1 000 experts de multiples disciplines (océanographes, biologistes, sociologues, astrophysiciens, agronomes, économistes…) appellent, dans une tribune publié ce jeudi dans le journal Le Monde, les citoyens à la désobéissance civile et au développement d’alternatives.
"Les catastrophes se déroulent sous nos yeux"
"Quels que soient nos domaines d’expertise, nous faisons tous le même constat : depuis des décennies, les gouvernements successifs ont été incapables de mettre en place des actions fortes et rapides pour faire face à la crise climatique et environnementale dont l’urgence croît tous les jours. Cette inertie ne peut plus être tolérée. Les observations scientifiques sont incontestables et les catastrophes se déroulent sous nos yeux. Nous sommes en train de vivre la sixième extinction de masse, plusieurs dizaines d’espèces disparaissent chaque jour, et les niveaux de pollution sont alarmants à tous points de vue (plastiques, pesticides, nitrates, métaux lourds…) », écrivent-ils.
Agir… avant qu’il ne soit trop tard
Les auteurs du texte rappellent que le degré de température supplémentaire par rapport à l’ère préindustrielle a déjà été atteint et soulignent que la concentration de CO2 dans l’atmosphère n’a jamais été aussi élevée depuis plusieurs millions d’années. "Selon le rapport de suivi des émissions 2019 du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), les engagements pris par les pays dans le cadre de l’accord de Paris de 2015 nous placent sur une trajectoire d’au moins + 3 °C d’ici à 2100, et ce à supposer qu’ils soient respectés. L’objectif de limiter le réchauffement sous les + 1,5 °C est désormais hors d’atteinte, à moins de diminuer les émissions mondiales de 7,6 % par an, alors qu’elles ont augmenté de 1,5 % par an au cours des dix dernières années", alertent-ils. Insistant sur le fait que "chaque degré supplémentaire renforce le risque de dépasser des points de basculement provoquant une cascade de conséquences irréversibles (effondrement de la banquise, dégel du pergélisol, ralentissement des courants océaniques…)", ils relèvent que "les rapports précédents ont sous-estimé l’ampleur des changements déjà enclenchés", comme l’avancent les études préparatoires au prochain rapport du GIEC.
Mener la désobéissance civile
Pour les signataires, "notre gouvernement se rend complice de cette situation en négligeant le principe de précaution et en ne reconnaissant pas qu'une croissance infinie sur une planète aux ressources finies est tout simplement une impasse". Ils dénoncent également "l'inconséquence et l'hypocrisie de politiques qui voudraient d'un côté imposer la sobriété aux citoyens tout en promouvant de l'autre un consumérisme débridé et un libéralisme économique inégalitaire et prédateur."
Agir… avant qu’il ne soit trop tard
Les auteurs du texte rappellent que le degré de température supplémentaire par rapport à l’ère préindustrielle a déjà été atteint et soulignent que la concentration de CO2 dans l’atmosphère n’a jamais été aussi élevée depuis plusieurs millions d’années. "Selon le rapport de suivi des émissions 2019 du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), les engagements pris par les pays dans le cadre de l’accord de Paris de 2015 nous placent sur une trajectoire d’au moins + 3 °C d’ici à 2100, et ce à supposer qu’ils soient respectés. L’objectif de limiter le réchauffement sous les + 1,5 °C est désormais hors d’atteinte, à moins de diminuer les émissions mondiales de 7,6 % par an, alors qu’elles ont augmenté de 1,5 % par an au cours des dix dernières années", alertent-ils. Insistant sur le fait que "chaque degré supplémentaire renforce le risque de dépasser des points de basculement provoquant une cascade de conséquences irréversibles (effondrement de la banquise, dégel du pergélisol, ralentissement des courants océaniques…)", ils relèvent que "les rapports précédents ont sous-estimé l’ampleur des changements déjà enclenchés", comme l’avancent les études préparatoires au prochain rapport du GIEC.
Pour conclure, les signataires exhortent "l'exécutif et le Parlement à faire passer les enjeux environnementaux avant les intérêts privés en appliquant de manière ambitieuse les propositions issues de la Convention citoyenne pour le climat et en prolongeant son mandat pour lui donner un pouvoir de suivi de leur mise en œuvre." La requête sera-t-elle entendue ? A suivre…