Coronavirus : le virus pourrait se manifester principalement par des troubles digestifs chez certains patients
Une nouvelle étude réalisée en Chine souligne la prévalence des symptômes digestifs chez les patients contaminés par le nouveau coronavirus.
La pandémie de nouveau coronavirus fait rage dans le monde. Fatigue, fièvre, toux et courbature font partie des symptômes les plus fréquemment cités. Mais les troubles digestifs sont également à prendre en compte, souligne une étude parue dans l'American Journal of Gastroenterology. "Depuis l'apparition du nouveau coronavirus en décembre 2019, divers symptômes digestifs ont été fréquemment signalés chez les patients infectés par le virus. Dans cette étude, nous avons cherché à approfondir la prévalence et les résultats de la COVID-19 chez les patients présentant des symptômes digestifs", expliquent les membres du Groupe d'experts en traitement médical de Wuhan pour COVID-19, à l'origine de la publication.
Dans cette recherche, 107 hommes et 97 femmes âgés en moyenne de 54,9 ans et diagnostiqués positifs au COVID-19 ont été recrutés. Ces patients se sont présentés dans trois hôpitaux de la province chinoise de Hubei (dont la capitale est Wuhan, foyer d'origine du Covid-19), entre le 18 janvier et le 28 février 2020. Leurs données médicales ont été suivies jusqu'au 5 mars 2020. Sur les 204 patients suivis, près de la moitié (48,5 %) s'est rendue à l'hôpital pour des troubles digestifs divers tels que de la diarrhée (29,3 %), des vomissements (8 %) ou des douleurs abdominales (4 %).
Une admission à l'hôpital plus tardive en cas de troubles digestifs
Parmi eux, sept patients présentaient des symptômes digestifs, mais aucun symptôme respiratoire. Au fur et à mesure que la gravité de la maladie augmentait, les symptômes digestifs devenaient plus prononcés, précisent les chercheurs à l'origine de l'étude. La recherche montre par ailleurs que le délai entre l'apparition des symptômes et l'admission à l'hôpital de ces patients s'est avéré plus long que chez ceux ne présentant pas de symptômes digestifs (9,0 jours contre 7,3 jours).
"Les cliniciens doivent reconnaître que les symptômes digestifs tels que la diarrhée peuvent être un signe du COVID-19 et qu'il peut être nécessaire d'augmenter l'indice de suspicion plus tôt chez les patients présentant des symptômes digestifs plutôt que d'attendre l'apparition de symptômes respiratoires", concluent les scientifiques.
Ces derniers précisent toutefois que d'autres études sur de plus grands échantillons sont nécessaires pour étayer ces résultats.