L'apnée du sommeil associée à un risque accru de développer la maladie d'Alzheimer
Une nouvelle recherche conduite par l'Inserm apporte une preuve supplémentaire que les troubles du sommeil, et en particulier l'apnée du sommeil, pourrait être un signe avant-coureur de la maladie d'Alzheimer.
Des recherches médicales antérieures ont montré que l'apparition de la maladie d'Alzheimer, forme la plus courante de démence qui affecte majoritairement les personnes âgées de plus de 65 ans, pouvait être liée à des troubles du sommeil et plus particulièrement à l'apnée du sommeil.
Une équipe de scientifiques de l'Inserm dirigée par Géraldine Rauchs a tenté de mieux comprendre ce phénomène et réalisé une batterie de tests en laboratoire. Pour les besoins de cette étude, 127 participants âgés de plus de 65 ans sans aucun trouble d'ordre cognitif ont été recrutés.
En analysant des données relatives à la respiration pendant le sommeil des participants, les chercheurs ont constaté que 75 % des volontaires souffraient d'une apnée du sommeil, trouble qui se caractérise par des interruptions répétées et incontrôlées de la respiration pendant le sommeil.
En dehors de l'évaluation de leur sommeil via un appareil portatif emporté à domicile, les personnes qui ont accepté de prendre part à la recherche se sont prêtées à plusieurs examens, dont des questionnaires sur la perception de leur santé cognitive et de leur sommeil, des tests pratiques visant à évaluer leurs capacités cognitives et des examens par imagerie cérébrale.
Des plaques caractéristiques d'Alzheimer chez les personnes souffrant d'apnée du sommeil
Bien que les participants ne présentaient pas de troubles cognitifs particuliers, les résultats obtenus à l'issue de l'étude ont révélé la présence de plaques amyloïdes chez les personnes atteintes d'apnée du sommeil. Typiques de la maladie d'Alzheimer, ces plaques sont formées sous l'action de la protéine bêta-amyloïde. Leur densité et leur répartition dans le cerveau peuvent influer sur l'apparition des symptômes liés à Alzheimer. Une augmentation de la masse de matière grise et de la consommation de glucose, suggérant la présence de processus inflammatoires dans le cerveau, a également été observée.
Réalisée dans le cadre du projet européen "Silver Santé Study" et parue dans Jama Neurology, cette recherche fournit des explications plus précises sur le lien supposé entre apnée du sommeil et risques de déclin cognitif et d'Alzheimer.
"Cela ne veut pas dire que ces personnes vont nécessairement développer la maladie, mais elles présentent un risque plus élevé. De plus, il existe des solutions efficaces pour traiter les apnées du sommeil. Détecter les troubles du sommeil, notamment les apnées du sommeil, et les traiter ferait donc partie des moyens pour favoriser le vieillissement réussi" estime Géraldine Rauchs.
La prochaine étape pour la chercheuse et son équipe consistera à évaluer l'impact du traitement des apnées sur l'évolution des lésions cérébrales, ainsi qu'à analyser les différences entre le cerveau des hommes et des femmes souffrant d'apnées du sommeil.
Réalisée dans le cadre du projet européen "Silver Santé Study" et parue dans Jama Neurology, cette recherche fournit des explications plus précises sur le lien supposé entre apnée du sommeil et risques de déclin cognitif et d'Alzheimer.
"Cela ne veut pas dire que ces personnes vont nécessairement développer la maladie, mais elles présentent un risque plus élevé. De plus, il existe des solutions efficaces pour traiter les apnées du sommeil. Détecter les troubles du sommeil, notamment les apnées du sommeil, et les traiter ferait donc partie des moyens pour favoriser le vieillissement réussi" estime Géraldine Rauchs.
La prochaine étape pour la chercheuse et son équipe consistera à évaluer l'impact du traitement des apnées sur l'évolution des lésions cérébrales, ainsi qu'à analyser les différences entre le cerveau des hommes et des femmes souffrant d'apnées du sommeil.