La déforestation de l’Amazonie pourrait entraîner la propagation de maladies

déforestation en amazonie
La déforestation de l’Amazonie pourrait entraîner la propagation de maladies
© LULA SAMPAIO - AFP/Archives
Par AFP /Relaxnews publié le
1019 lectures

L'intervention humaine dans des zones à la faune et flore indigènes peut provoquer des déséquilibres écologiques et propager des maladies depuis le coeur de la jungle. Avec la déforestation de l'Amazonie, la prochaine grande pandémie pourrait être brésilienne, prévient le chercheur David Lapola.

La plus grande jungle tropicale du monde a encore de vastes zones préservées, "mais il y a toujours plus de déforestation, de destruction [...]. Quand on provoque ce déséquilibre écologique [...] il peut y avoir une transmission du virus (des animaux aux hommes)", explique David Lapola, chercheur brésilien du Centre de recherches météorologiques et appliquées à l'agriculture de l'Unicamp dans un entretien à l'AFP.

 L’Amazonie, potentiel foyer de coronavirus selon le chercheur

Le spécialiste de l'environnement, rappelle que le VIH, l'Ebola et la dengue ont sévi ou sévissent encore sur le globe. "C'est historique, tous ont été des virus qui se sont fortement disséminés à partir de déséquilibres écologiques", il poursuit "l'Amazonie est un grand réservoir à virus, […] nous sommes en train de jouer avec le feu".

Il précise que, selon les études, ces transmissions ont lieu plus fréquemment en Asie du Sud et en Afrique, où se trouvent certaines familles de chauves-souris. Mais la diversité de la faune et la flore amazonienne pourraient faire de cette région "le plus grand dépôt de coronavirus du monde", dit-il, en référence au coronavirus en général et non au nouveau coronavirus parti de Chine. Mais "ce n'est pas la faute des chauves-souris, il ne faut pas sortir les tuer", précise le scientifique de 38 ans.

Une faible surveillance de la jungle

David Lapola prévient que le contexte actuel au Brésil, où le Covid-19 a déjà fait plus de 13 000 morts, rend encore plus difficile la surveillance de la jungle tropicale, qui est menacée. "Nous devons répondre à cette crise sanitaire et tous nos efforts doivent tendre vers ce but [...] Mais c'est inquiétant car nous avons une hausse très importante (de la déforestation), alors que ce n'est même pas la saison", assure-t-il.

Il précise que, selon les études, ces transmissions ont lieu plus fréquemment en Asie du Sud et en Afrique, où se trouvent certaines familles de chauves-souris. Mais la diversité de la faune et la flore amazonienne pourraient faire de cette région "le plus grand dépôt de coronavirus du monde", dit-il, en référence au coronavirus en général et non au nouveau coronavirus parti de Chine. Mais "ce n'est pas la faute des chauves-souris, il ne faut pas sortir les tuer", précise le scientifique de 38 ans.

Un dirigeant climato-sceptique

Le président brésilien d'extrême droite Jair Bolsonaro, un climato-sceptique qui préconise l'ouverture des terres protégées à l'exploitation minière et à l'agriculture, a envoyé cette semaine des militaires pour combattre la déforestation.

"La question la plus grave est l'utilisation de l'armée pour toutes sortes de problèmes au Brésil. Cela démontre une certaine crise institutionnelle et le démantèlement de l'agence environnementale Ibama", explique le chercheur. "Il est démontré que l'avancée de la déforestation dépend de ceux qui nous gouvernent. La bonne nouvelle c'est que les gouvernements passent. J'espère que lors d'une prochaine administration nous ferons plus attention à cet énorme trésor biologique, sans doute le plus grand de la planète", dit-il au sujet de l'Amazonie, dont plus de 60% est en territoire brésilien.

Le chercheur estime aussi qu'il est également nécessaire de "refonder le rapport de la société avec les jungles". Pour David Lapola, la propagation de nouvelles maladies depuis le fin fond de la jungle "est un processus trop complexe pour être prévu, il vaut mieux appliquer le principe de précaution et ne pas joueur avec le feu" en provoquant des désastres écologiques.