Covid-19 et risque d'allergies alimentaires : quand les industriels modifient leurs recettes sans le mentionner sur l'étiquette
Avec la crise sanitaire du coronavirus, les industriels ont été autorisés, pour faire face aux difficultés d’approvisionnement, à changer les recettes de leurs produits sans le faire figurer sur l’étiquette. Un risque supplémentaire pour les personnes souffrant d’allergies alimentaires.
Les étiquettes de certains produits seraient-elles incomplètes en cette période de crise sanitaire ? La DGCCRF ( direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) a procédé à l’assouplissement des mesures d’étiquetages au secteur alimentaire dans le contexte de la crise du coronavirus. Une décision prise pour pallier à la pénurie de certaines denrées alimentaires et aux difficultés d’approvisionnement des entreprises agroalimentaires face à une demande accrue des consommateurs sur certaines catégories.
Un danger pour les personnes allergiques
Dans un communiqué de presse publié le 18 mai dernier, l’AFPRAL (association française pour la prévention des allergies) dénonce l’assouplissement de l’étiquetage des aliments en période de Covid-19, accordé par la DGCCRF, induisant un risque d’allergie alimentaire. L’association demande à la DGS (direction générale de la santé) de trouver "une solution protéger les consommateurs allergiques d’un risque grave mettant potentiellement leur vie en danger", en s’inspirant de ce qui a été fait en Suisse notamment : un étiquetage avec un signe distinctif tel qu’un autocollant rouge sur les produits dont la composition a été modifiée. La DGS n’a pour le moment émis aucune réponse sur le sujet.
En effet, la sécurité des consommateurs souffrant d’allergies n’est plus assurée : "rien ne permet de savoir si les produits alimentaires qu’ils achètent sont fiables en ce qui concerne la composition indiquée et la réalité de ce qu’ils achètent". L’association rappelle que les allergies alimentaires concernent 8 % des enfants et 3 à 4 % des adultes en France, et qu’une réaction allergique peut devenir dangereuse et conduire au décès.
L’AFPRAL regrette le manque d’annonces et d’informations auprès du grand public sur ces modifications.
En effet, la sécurité des consommateurs souffrant d’allergies n’est plus assurée : "rien ne permet de savoir si les produits alimentaires qu’ils achètent sont fiables en ce qui concerne la composition indiquée et la réalité de ce qu’ils achètent". L’association rappelle que les allergies alimentaires concernent 8 % des enfants et 3 à 4 % des adultes en France, et qu’une réaction allergique peut devenir dangereuse et conduire au décès.
L’Ania (association nationale des industries alimentaires) précise dans un magazine des industriels de l’agroalimentaire Process Alimentaire, que "la recette effective et l’étiquetage du produit est désormais tolérée dans certaines conditions". Plus précisément, ce changement ne doit pas induire un danger pour le consommateur, et si toutefois c’est le cas, cette nouvelle recette doit être "portée à la connaissance des consommateurs, en rayon ou sur les sites de vente à distance", explique l’association. "Ces assouplissements concernent également l’étiquetage de l'indication de l’origine ou du lieu de provenance de l’ingrédient primaire d’une denrée", conclut-elle.