A Montpellier, les transports deviennent gratuits le week-end
Promesse phare de la campagne municipale du socialiste Michaël Delafosse, la gratuité des transports publics pour les habitants de la métropole de Montpellier sera mise en place le week-end à partir de samedi à bord des bus et tramways du réseau métropolitain.
"Avec l'engagement pour la gratuité des transports, Montpellier porte une grande ambition écologique et sociale ; c'est la première métropole de France à la mettre en oeuvre", souligne M. Delafosse, maire et président de la métropole de Montpellier.
"Une transition écologique engagée"
M. Delafosse a été élu en juin dernier sur fond d'abstention record avec 47,2% des voix à la tête d'une liste PS-PCF-EELV après de multiples déchirements au sein du mouvement écologiste. Son équipe met en avant quatre grands principes sur lesquels cette mesure s'appuie: "une transition écologique engagée" pour améliorer la qualité de l'air, l'amélioration du pouvoir d'achat des familles, le renforcement de l'attractivité du commerce de proximité et une meilleure redistribution de l'impôt.
A Montpellier, dont la métropole est peuplée de plus de 470.000 habitants, souligne-t-elle, 40 % des émissions de CO2 proviennent des transports, dont l'automobile, et selon le diagnostic établi par le Plan climat 2013-2018 de l'Agglomération, Montpellier émet 1,7 tonne équivalent CO2 par habitant contre 1,6 à Grenoble et 1,3 à Nantes. Cette pollution entraîne une forte dégradation de l'air dont toutes les études démontrent qu'elle est source de maladies, insiste la nouvelle majorité.
La gratuité incitera les automobilistes à emprunter des transports en commun, partiellement ou en totalité, en déposant par exemple sa voiture dans un parking relais, espère la municipalité.
Un mouvement de fond
L'équipe de M. Delafosse, qui a indiqué ne pas être en mesure à ce stade de chiffrer le coût financier de la gratuité le week-end et de la gratuité totale, a prévu une mise en place progressive: après les week-ends, la gratuité sera étendue au seniors et aux jeunes toute la semaine et à tous les habitants de la métropole "d'ici la mi-mandat" en 2023. Elle s'appuie notamment sur les exemples de Dunkerque, Châteauroux, Aubagne (Bouches-du-Rhône) ou Niort ou encore du Luxembourg ou de la capitale de l'Estonie, Tallin.
A partir de samedi, "pour une durée minimale d'un an", la gratuité des transports en commun le samedi sera également de mise dans la métropole de Rouen, qui compte un demi-million d'habitants, après un vote le 22 juillet au conseil métropolitain.
"En facilitant l'accès aux transports en commun, cette mesure vise également à soutenir l'attractivité des commerces et des équipements culturels qui ont souffert de la crise sanitaire", note la métropole dans un communiqué, chiffrant la mesure à 500.000 euros pour l'année 2020.