Fruits et légumes: les résidus de pesticides sous estimés
Les données officielles sur les résidus de pesticides dans les fruits et légumes consommés en France incluent les produits issus de l'agriculture biologique et sont donc sous-estimés pour ceux issus du secteur conventionnel, a assuré mercredi l'ONG Générations futures.
L'association publie régulièrement un bilan de ces résidus, basé sur des chiffres de la direction générale de la répression des fraudes (DGCCRF). Des chiffres spécifiques étant donnés pour les échantillons bio, l'ONG "a pensé de bonne foi" que le reste des données des "plans de surveillance généraux" réalisés par l'administration concernait exclusivement les produits issus de filières conventionnelles, selon son président François Veillerette.
Or, en refaisant des calculs à partir des tableurs de données brutes "nos pourcentages de contaminations étaient systématiquement plus élevés que ceux de la DGCCRF", sauf en y incluant les échantillons bio.
Le non-bio, plus toxique que prévu
Interrogée par mail, la DGCCRF a répondu à l'ONG fin 2019 en confirmant que "dans les bilans annuels des plans de contrôle des résidus de pesticides dans les fruits et légumes les échantillons issus de l'agriculture biologique sont compris dans les chiffres donnés", selon Générations futures.
L'ONG a donc refait les calculs (bilan 2017) en enlevant les échantillons bio, ce qui a fait remonter les pourcentages de résidus détectés de 63,1% des échantillons à 66,7% pour les fruits et de 51,3% à 53,8% pour les légumes.
Estimant que la présentation des chiffres officiels empêche en l'état "toute comparaison" entre les produits selon leur origine, Générations Futures "demande que les services de l'Etat soient tenus de fournir (...) les données relatives à la présence de résidus de pesticides quantifiés dans les aliments non-bios".
Interrogée par l'AFP, la DGCCRF a répondu dans un mail que ses "rapports annuels de contrôle portent sur les denrées d'origine végétale dans leur ensemble, qu'elles soient bio ou non. Dans un souci de transparence, ceux-ci font apparaître spécifiquement et de manière indépendante les données concernant les produits bio, qui font l'objet d'une réglementation spécifique plus sévère".
Elle souligne par ailleurs que l'ONG se base sur des mesures de "résidus de pesticides quantifiés", qui sont "purement informatives" concernant les produits conventionnels, pour lesquels les contrôles portent sur "le respect des limites maximales de résidus (LMR) autorisées". "Après c'est une question de présentation" a estimé une source à la DGCCRF.