Gemmothérapie : comment préparer son macérât de bourgeons ?
La fin de l’hiver et l’arrivée du printemps, l’occasion de partir à la récolte des bourgeons, jeunes pousses et radicelles. Véritables concentrés d’énergie vitale, ils sont l’objet de la gemmothérapie créée par Pol Henry dans les années 1960. Le macérat est la dilution à ingérer, dans laquelle tous les principes actifs des bourgeons sont extraits. À la fin de l’hiver et au début du printemps, partez à la cueillette pour réaliser votre propre macérat maison.
Une thérapie empirique
L’utilisation des bourgeons ne date pas d’aujourd’hui. Certains écrits ont révélé que les Égyptiens et les Celtes préparaient déjà des onguents à base de bourgeons. La religieuse et guérisseuse Hildegarde de Bigen en a également vanté les mérites dans ses écrits précurseurs de la naturopathie. Cependant, la pratique n’était pas encore reconnue et n’avait alors pas de nom jusqu’aux années 1960.
C’est le docteur belge Pol Henry qui s’est penché sur la question lors d’études cliniques et a révélé les bienfaits des tissus embryonnaires des plantes.
Cette médecine a d’abord été nommée phytoembryothérapie, puis gemmothérapie, qui vient du nom latin « gemmae » signifiant pierre précieuse, lorsqu’elle a été reprise par le docteur et homéopathe français Max Tétau.
Des études pharmacologiques et des expérimentations cliniques ont permis de mettre en évidence le rôle et les propriétés de macérât de bourgeons, notamment de cassis, d’aubépine, de romarin ou encore de tilleul. La gemmothérapie est encore, malgré tout, une thérapie dite empirique, dont la connaissance provient principalement de témoignages et d’observations.
Le macérât, un concentré de vitalité et de principes actifs
En effet, les bourgeons, jeunes pousses mais aussi radicelles sont de véritables concentrés d’énergie vitale et d’informations : ils renferment en eux tout le potentiel du futur végétal. Le méristème, la base du bourgeon, est constitué de cellules dites totipotentes : ce sont des cellules indifférenciées qui peuvent reconstituer n’importe quel tissu végétal.
Contenant tout le potentiel biologique et énergétique de l’arbre, les bourgeons servent une médecine énergétique et de principes actifs. Ils contiennent des flavonoïdes, des anti-inflammatoires, anti-oxydants ainsi que des minéraux et de la sève. On y retrouve également des phytohormones, tels que l’auxine, la gibbérelline, la cytokinine et l’abscissine. Tous ces éléments ne sont plus forcément présents dans la plante mature.
Ainsi, les cures de macérât ont trois effets majeurs sur notre système :
- elles augmentent notre vitalité ;
- elles drainent les organes émonctoires ;
- et régénèrent l’organisme limitant ainsi le vieillissement et les affections chroniques ou aigues.
D’autres propriétés propres à chaque plante viennent les compléter : le bourgeon d’aubépine régule le rythme cardiaque et la tension artérielle, le bouleau a des vertus anti-inflammatoires et soutient le système immunitaire, le tilleul aide à retrouver un sommeil serein, le noisetier est, quant à lui, un bon rééquilibrant du système nerveux. Une cure peut être réalisée en traitement préventif, pour stimuler les défenses immunitaires à l’entrée de l’hiver…
À l’état embryonnaire, les molécules toxiques ne sont pas encore développées, la gemmothérapie n’a donc que peu de précautions d’emploi et de contre-indications contrairement aux huiles essentielles ou à d’autres extraits de plantes.
Préparez votre macérât
Afin de préparer un macérât de qualité, la récolte se fait à la fin de l’hiver, début de printemps. Pour savoir quels bourgeons prélever, il faut regarder s’ils débourrent, c’est le moment où les écailles s’écartent et laissent apparaître le vert des feuilles qu’elles recouvrent.
Du point de vue éthique, il faut veiller à ne pas prendre d’assaut toute une branche ni les bourgeons terminaux. Pour permettre à l’arbre ou l’arbuste de se développer correctement, vous pouvez glaner, c’est-à-dire prélever tous les trois ou quatre bourgeons. Pour fixer l’énergie vitale de votre butin, il faut le stabiliser dans le solvant lors de la récolte ou au maximum deux heures après.
La macération originelle du docteur Pol Henry se réalise avec les bourgeons frais et entiers, dans une solution composée de 33 % d’eau de source, 33 % d’alcool (au minima à 85°) et 33 % de glycérine végétale. Chacun de ces solvants permet d’extraire des principes actifs différents des tissus embryonnaires.
Pour une réalisation plus simple chez vous, du miel d’acacia à 1/3 et de l’alcool à 45 à 2/3 degrés vont vous permettre d’extraire les bienfaits des bourgeons. Laissez macérer trois semaines, en agitant doucement régulièrement, avant de filtrer la préparation. Pour la conserver plusieurs années, transvasez-la dans un récipient opaque afin que la lumière ne l’altère pas.
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