Le régime macrobiotique, une bonne idée ?
Davantage une philosophie qu’un simple régime alimentaire, la macrobiotique est pratiquée depuis de nombreuses décennies dans le monde entier. On fait le point sur ses grands principes et ses valeurs, et les manières de s’en inspirer sans forcément suivre à la lettre toutes ses prescriptions.
Une philosophie de vie
Contrairement à tous les régimes émergents (crudivore, paléo, etc.), la macrobiotique est considérée comme une philosophie ou encore un art de vivre. Rapide historique : au début du XXe siècle, le Japonais Georges Ohsawa se passionne pour les méthodes thérapeutiques naturelles, issues des techniques traditionnelles orientales fondées notamment sur l’équilibre entre le Yin et le Yang. Il consacre toute sa vie à l'élaboration de ce qu’il nomme macrobiotique et à son enseignement dans le monde entier. Sa parole se diffuse dans le monde occidental dans les années 1970, où elle connaît un certain succès.
En suivant les principes de la macrobiotique, les disciples d’Ohsawa estiment qu’ils peuvent, individuellement, vivre en pleine santé physique et psychique, mais également parvenir à améliorer le monde, de manière concrète. Cela passe par une bonne hygiène de vie, de la méditation, une activité physique, et bien sûr, un régime alimentaire particulier.
Les bases de l'alimentation macrobiotique
En macrobiotique, on mange le plus possible local, frais, et de saison : voilà plutôt une bonne nouvelle ! Ensuite, il s’agit d’équilibrer les aliments qui sont tous classés soit plutôt yin (végétal, légumes…), soit plutôt yang (animal, céréales…).
Ceux qui appartiennent à ces deux extrêmes sont à proscrire le plus possible, comme les sucres, l’alcool, la viande rouge, le poisson, la charcuterie, les confiseries et les pâtisseries (et de manière générale les produits transformés), les laitages, le café, le thé noir, mais aussi, plus surprenant, la tomate, l’aubergine, la salade ou les pommes de terre (jugés trop yin).
En revanche, ceux qui se situent entre ces deux pôles sont à privilégier, comme les céréales complètes, les légumineuses, qui constituent la plus grande partie des repas. On y trouve également beaucoup de noix, de graines, des algues. Jeter un œil aux menus types macrobiotiques peut être une manière de diversifier ses habitudes culinaires et de manger plus de fibres grâce aux aliments complets.
Selon la tradition d’Ohsawa, le temps du repas doit être considéré comme un moment de plaisir, de connexion à soi et à la nature. Dans la pratique macrobiotique, il est aussi important de bien mastiquer. Une bonne habitude qui permet de mieux assimiler la nourriture, de prendre le temps de les savourer.
Régime macrobiotique : l’avis d’une nutritionniste
Laurence Levert*, nutritionniste, met en garde sur le risque de carences susceptibles d’être engendrées par les personnes se lançant dans un régime macrobiotique. « Le choix des aliments étant relativement restreint, il existe des risques de manquer de vitamine D ou B12, que l’on trouve dans la viande rouge. De même, l’absence de certaines protéines animales et certaines graisses peut difficilement être compensé. » Aussi, elle le déconseille aux enfants et adolescents, aux personnes enceintes et allaitantes ou souffrant de pathologies chroniques et de cancers. Elle alerte enfin sur un autre aspect de cette alimentation, qui peut s’avérer problématique : « C’est un régime très contraignant au niveau social. En France, c’est assez compliqué d’assumer le fait de manger différemment. On est un pays de tradition culinaire, et bien souvent, cela est mal perçu de refuser un plat lorsqu’on est invité ou d’imposer son régime quand on va au restaurant. Il faut donc bien prendre en compte le fait que la macrobiotique est assez éloignée des habitudes occidentales. »
Dans tous les cas, Laurence Levert insiste sur la nécessité de se faire accompagner par un professionnel si on fait le choix d’un tel programme. « Certaines personnes se lancent dans un régime, quel qu’il soit, n’importe comment ou avec des produits de mauvaise qualité qui vont provoquer des carences importantes. Même les personnes en bonne santé devraient avoir le réflexe de consulter un spécialiste. »
Selon la tradition d’Ohsawa, le temps du repas doit être considéré comme un moment de plaisir, de connexion à soi et à la nature. Dans la pratique macrobiotique, il est aussi important de bien mastiquer. Une bonne habitude qui permet de mieux assimiler la nourriture, de prendre le temps de les savourer.
*Son site : nutriplaisir.com
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