Quelles huiles essentielles utiliser au jardin ?
Vous avez l’habitude de les utiliser au quotidien, pour les maux de tous les jours ou pour prendre soin de votre intérieur. Saviez-vous que les huiles essentielles peuvent également vous aider à entretenir et à soigner votre jardin ? Jean-Yves Meignen, spécialiste de la question, nous dévoile quelques conseils pour en tirer bénéfice.
L’usage des huiles essentielles au jardin n’est pas chose courante. Du moins, peu d’études ont été menées sur le sujet. Jean-Yves Meignen, jardinier spécialiste en permaculture et responsable du magnifique jardin de l’abbaye de Valsaintes dans les Alpes de Haute-Provence, s’est sérieusement penché sur la question et a publié en 2020 l’ouvrage « Prendre soin de ses plantes avec les huiles essentielles » (éditions Rustica). Il prévient : « les huiles essentielles ne doivent pas être le remède à tout. Elles aident à protéger des maladies, notamment sur les fruitiers et les rosiers, et peuvent éloigner certains insectes, quand cela est nécessaire seulement. » Autrement dit, pas question de pulvériser à l’aveuglette sur l’ensemble du jardin, sous prétexte qu’il s’agit d’un produit naturel.
3 huiles à connaître pour son jardin
Jean-Yves Meignen recommande l’utilisation de la sarriette, notamment contre certaines maladies des plantes, comme le mildiou, mais aussi sur les arbres fruitiers. Contre les pucerons qui envahissent parfois nos plants de tomates, on se tournera plutôt vers la Menthe poivrée. Enfin, l’huile essentielle de Geranium rosa pourra repousser les cochenilles. « Je ne connais pas d’huile qui serait néfaste ou dangereuse pour les plantes. Souvent, certaines personnes utilisent celle de lavande dans leur jardin. En réalité, elle a très peu d’effet. Mais si on prend une huile essentielle au hasard, dans le pire des cas, il ne se passera rien -tant que, bien sûr, la posologie est respectée. »
Dosage et utilisation des huiles essentielles
C’est sur ce point qu’il convient d’être vigilant, car le surdosage peut faire dépérir la plante à traiter et perturber l’équilibre du milieu. « Elles ne s’utilisent jamais pures. Comme elles ne se mélangent pas dans l’eau, il s’agit de créer une solution qui sera ensuite pulvérisée. On peut soit acheter dans le commerce une base solubilisante, soit la fabriquer soi-même, en mélangeant à parts égales de l’huile végétale (colza, tournesol…) et du savon liquide (liquide vaisselle végétal, savon de Marseille…). Le dosage est le suivant pour toutes les huiles essentielles : 1 ml d’huile pour 1 litre d’eau. » Ensuite, on applique en pulvérisant sur les feuilles et les parties touchées par les maladies, les insectes, les champignons.
Pour ne pas risquer d’intoxiquer la plante, ce soin est à apporter seulement une fois par mois, deux maximum, « sous forme de cure, pendant trois mois maximum », insiste Jean-Yves Meignen.
Expérimenter et aller plus loin
Dans son ouvrage, le spécialiste détaille un système qu’il a lui-même élaboré, permettant de traiter les maladies des arbres grâce à un système de perfusion. « De cette manière, l’huile essentielle est directement injectée dans la sève, et permet de repousser notamment les chenilles. Pour cela j’utilise l’huile essentielle de cryptomeria. » Il évoque une trentaine de cas pratiques, et invite ses lecteurs à, eux aussi, expérimenter. Sur les adventices, par exemple, il reste beaucoup à explorer. De même sur les rampants, escargots et limaces, pas d’études concluantes pour l’heure. Avec toutes les précautions nécessaires et armés de patience, les jardiniers, professionnels ou amateurs, sont donc tout invités à ouvrir le champ des possibles.
Les conseils de jardinage de Jean-Yves Meignen, ses ateliers et visites à l’abbaye de Valsaintes et sa bibliographie sont à retrouver sur le site www.valsaintes.org
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