Mascaras, BB crèmes, anticernes : cocktails de substances nocives dans les cosmétiques
Une enquête menée par l'association WECF France révèle la présence de composés toxiques dans de nombreux produits de beauté et cosmétiques. Alors quelles marques sont à éviter ? On fait le point.
Beauté et santé ne rimeraient pas toujours ! En effet, prisés par de nombreuses consommatrices, les produits de soin regorgeraient de substances toxiques. L'association WECF France a publié une étude allant dans ce sens. L'organisation a analysé la composition des cosmétiques féminins.
Au total, 47 produits (17 BB crèmes, 15 mascaras et 15 anticernes ) achetés en grandes surfaces, (para)pharmacies, parfumeries ou encore magasins bio ont été étudiés, et les résultats sont inquiétants. Effectivement, 37 substances problématiques (perturbateurs endocriniens, nanoparticules, allergènes…) ont été relevées en plus d’une cinquantaine d'ingrédients plastiques. Concernant ces substances problématiques, 13 sont jugées “très préoccupantes” (potentiellement cancérogènes, toxiques pour l’organisme...), 9 “préoccupantes”(potentiellement allergènes par contact...) et 15 “assez préoccupantes” (représentant un potentiel danger en matière d’environnement et d’allergies).
Quels produits cosmétiques sont pointés du doigt ?
Examinées au peigne fin, les 17 BB crèmes sont toutes ressorties perdantes, à l'exception d'une référence : SO'BIO ETIC (Lea Nature). En effet, cette dernière est la seule à ne pas être composée de substances “très préoccupantes” ou “préoccupantes”. La famille des BB crèmes contient la palme des substances les plus néfastes. Et sur le podium des produits riches en substances nocives, on retrouve :
- RIMMEL BB cream beauty balm Medium 9 en 1 SPF15 teinte 002 (avec 13 substances problématiques).
- GARNIER BB crème soin per-facteur tout en 1 FPS 15 teinte medium (avec 12 substances problématiques).
- NIVEA BB crème 5 en 1 Hydratation 24H FPS 15 - teinte medium (avec 12 substances problématiques).
- CLARINS BB skin Detox Fluide SPF 25 - teinte medium (avec 11 substances problématiques).
- URIAGE Roséliane CC Cream SPF 30 - teinte universelle (avec 10 substances problématiques).
Concernant les anticernes, 10 produits sur 15 sont composés de substances dites "très préoccupantes" et préoccupantes. Les plus moins bons élèves sont :
- LAVERA Natural Cover & care stick teinte ivory 01 (avec 8 substances problématiques)
- MAYBELLINE (GEMEY) Effaceur correcteur multi-usages teinte beige nu (avec 7 substances problématiques).
- AVENE Couvrance Pinceau correcteur peaux sensibles teinte beige (avec 7 substances problématiques).
Mascaras : des achats les yeux fermés ?
La catégorie des mascaras est la seule qui affiche quelques produits sans produits dangereux. En effet, d'après cette étude, 3 mascaras seraient exempts de substances nocives. Il s’agit des marques :
- ZAO Mascara Aloe vera teinte Noir
- EYE CARE Mascara haute tolérance yeux sensibles teinte Noir
- AVENE Couvrance Mascara haute tolérance teinte brun
Concernant les références les plus critiques, trois sont composés de quatre substances problématiques :
- CHANEL Le Volume Révolution de Chanel teinte Noir 10
- LAVERA Volume Mascara teinte Noir 01
- KIKO Darker blackest volume & colour intensifier mascara
Trop de substances problématiques : les demandes du WECF France
Au vu de ce constat, la WECF France demande un meilleur étiquetage des ingrédients nanoparticulaires. Effectivement, la présence de Silice (ingrédient très utilisé dans la cosmétique) sous sa forme nanoparticulaire n’est apparue qu’une fois. Cette observation laisse les auteurs de l’étude sceptiques. L’obligation d’étiqueter tout ingrédient nanoparticulaire est-elle réellement respectée ? Dernièrement, l’ANSM et la DGCCRF ont rappelé aux fabricants leurs devoirs en la matière.
Par ailleurs, la WECF France demande l'interdiction des substances dites "très préoccupantes". Le but : ne plus produire de cosmétiques pouvant avoir un effet nocif sur la santé et l’environnement.
Toujours selon l’association, le consommateur doit être informé de façon compréhensible. Ce qui ne semble pas être toujours le cas.
Les auteurs de l’étude ont constaté qu’une majorité des informations données par les marques ne pouvaient pas être correctement comprises. Et pour cause : la taille de la police, la couleur et la langue choisies… ne facilitent pas la lecture.
Enfin, les fabricants doivent, selon le l’organisme, remplacer et réduire le plastique utilisé pour créer leur produits. Et pour cause, l’utilisation de plastique a une incidence sur la santé et les écosystèmes aquatiques.