Lait infantile : des tests biaisés et artificiels ?

Bébé, lait infantile, mère
une mère donne du lait infantil à la place du sein
© Stocklib
Par Adèle Ndjaki publié le
Journaliste
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Les apports nutritionnels avancés par les fabricants de laits infantiles manqueraient de fiabilité selon une étude publiée dans le “British Medical Journal”. En effet, des chercheurs ont analysé le processus d’analyse du lait maternisé. Et leur constat est éloquent.

Mal testé, le lait infantile pourrait ne pas correspondre aux promesses énoncées en matière de nutrition. Une nouvelle étude publiée dans le British Medical Journal va en effet dans ce sens. Les auteurs de cette recherche pointent du doigt un manque d’indépendance et de transparence des analyses des laits maternisés. Et pour cause, l’industrie des préparations pour nourrissons serait étroitement impliquée dans ces travaux. Les tests publiés en la matière seraient également "biaisés par des rapport sélectifs"

Un danger pour les bébés ? 

Pour dresser ces conclusions, les chercheurs ont examiné le déroulement de 125 essais menés depuis 2015. 

Selon leurs résultats, seulement 14 % des tests rendus publics ont été menés indépendamment des fabricants. De surcroît, 26 essais (soit 21 %) avaient un objectif et un résultat clair et plus de 90 % des tests ne contenaient pas de protocoles prospectifs.  En outre, les résultats (69 %) et les conclusions (92 %) de ces analyses sont généralement toujours déclarés comme favorables par leurs auteurs. 

Selon les scientifiques, ces chiffres démontrent à quel point le marché du lait infantile n’est pas fiable. D’après eux, la prise du lait maternisé pourrait ainsi impacter la santé des jeunes consommateurs : coliques voire pire, diarrhées mortelles ou  pneumonies. 

Selon leurs résultats, seulement 14 % des tests rendus publics ont été menés indépendamment des fabricants. De surcroît, 26 essais (soit 21 %) avaient un objectif et un résultat clair et plus de 90 % des tests ne contenaient pas de protocoles prospectifs.  En outre, les résultats (69 %) et les conclusions (92 %) de ces analyses sont généralement toujours déclarés comme favorables par leurs auteurs. 

Rappelons que les ventes mondiales de lait maternisé sont passées de 3,5 kg par enfant en 2005 à 7,4 kg par enfant en 2019. Selon les chiffres de l’Information Resources Incorporated (IRI), 82 221 tonnes de laits infantiles ont été vendues en France en 2020, dont 14,6 % de produits bio.

Privilégier l’allaitement ou pas ?

D’un point de vue nutritionnel, le lait maternel est le meilleur aliment pour l’enfant. Selon le ministère de la Solidarité et de la Santé "les résultats des études cliniques réalisées à ce jour confirment que l’allaitement maternel permet de prévenir les infections du jeune enfant, quel que soit le pays". Donner le sein permet aussi de fournir une alimentation idéale pour la croissance et le développement du bébé. D’ailleurs, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande un allaitement exclusif pendant les 6 premiers mois du nourrisson. Toutefois cette pratique peut aussi avoir des côtés négatifs, surtout si la mère y est contrainte ou est stressée. Il s’agit d’un choix que chacune doit prendre librement sans pression. La prise d’un traitement médicamenteux par la maman peut aussi rendre l’allaitement impossible, les substances pouvant passer à travers le lait maternel. 

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