"Le bain pour testicules" : cette nouvelle contraception naturelle pour homme
Est-ce le point de départ d’une révolution en matière de contraception ? Une ingénieure allemande vient de remporter le premier prix “James Dyson Awards” avec un nouvel appareil de contraception masculine naturelle. En quoi consiste ce dispositif ? On vous dit tout !
Préservatifs, pilules ou encore vasectomies pourraient bientôt être de lointains souvenirs, et ce grâce à l'appareil Coso. Une méthode contraceptive à destination des hommes.
Coso, quésako ?
Créé par l’ingénieure allemande Rebecca Weiss, ce dispositif lui a valu le premier prix des James Dyson Awards en Allemagne. Mais comment fonctionne ce dispositif ?
Cette contraception réversible et sans hormones utiliserait la chaleur des ultrasons pour arrêter temporairement la mobilité des spermatozoïdes. L’utilisation de cet appareil serait simple selon la conceptrice. En effet, il suffit de placer les testicules dans le "mini-bain" à ultrasons puis de lancer l'échographie.
Les effets de ce moyen de contraception seraient effectifs après deux semaines. En outre, les résultats contraceptifs dureraient au maximum six mois à compter de la dernière utilisation.
Un rendez-vous médical au préalable
L’ingénieure explique également une condition pour s'assurer de l'efficacité de Coso : ce dispositif devra être obligatoirement utilisé pour la première fois chez un médecin.
Si pour l'heure aucun essai clinique n’a été réalisé concernant cet appareil, rappelons que l’utilisation de la chaleur en guise de contraceptif masculin n’est pas une innovation. Le slip chauffant est commercialisé depuis plusieurs années. Cette méthode thermique consiste à légèrement augmenter la température des testicules grâce à la chaleur corporelle.
"Le bain pour testicules" : une réelle alternative aux autres moyens de contraception ?
"Lorsque mon partenaire et moi avons cherché une méthode alternative, nous avons pris conscience du manque de contraceptifs masculins", déclare Rebecca Weiss. L’ingénieure allemande rapporte avoir trouvé son idée après le diagnostic de son cancer du col de l’utérus. Par conséquent, cette dernière a dû arrêter la pilule à cause de ses effets indésirables et possiblement graves au vu de son état de santé.
En France, le moyen de contraception le plus utilisé reste la pilule selon les derniers chiffres. Santé publique France avait néanmoins remarqué une légère avancée du préservatif et de l’implant. Sans oublier, les contraceptions masculines. En effet, depuis cette étude, les chiffres de l’Assurance maladie montrent une augmentation de 491 % de vasectomies entre 2010 et 2018.
Une tendance à la hausse qui pourrait prédire le succès de l’appareil Coso.
Pourtant, l’Académie australienne des sciences semble penser l’inverse : "le principal obstacle au développement d’un contraceptif masculin est le fait que les sociétés pharmaceutiques sont réticentes à investir dans le développement d’un produit qu’elles considèrent comme peu rentable et potentiellement à haut risque".
Et les femmes dans tout ça ? Rappelons qu’elles aussi subissent souvent seules la charge mentale de la contraception et souffrent des effets secondaires des dispositifs hormonaux. En avril 2019, dans les colonnes de Libération, des féministes réclamaient une concertation nationale pour la contraception, le développement de solutions sans effets indésirables et la promotion de contraceptifs masculins.