Cancer, stress : les bienfaits de la rhodiole
La rhodiole, de son nom scientifique rhodiola rosea, est une petite plante de plus en plus souvent utilisée en phytothérapie, notamment pour mieux gérer son stress.
L’été, elle s’épanouit en jolies petites fleurs jaunes. Elle est pourtant surnommée l’orpin rose, en raison de la senteur agréable de ses racines. Plante vivace des montagnes, originaire des régions froides, voire très froides telles que la Sibérie ou l’Arctique, elle est utilisée depuis des millénaires en Chine et en Scandinavie -on dit même que les Vikings buvaient des infusions de rhodiole pour gagner en vigueur. Sous nos latitudes, sa découverte est bien plus récente. De nombreuses études ont permis de déceler plusieurs propriétés fort intéressantes.
La rhodiole agit contre les états dépressifs et le stress
C’est principalement pour lutter contre les états dépressifs qu’on fait appel à la rhodiola. On parle de plante adaptogène, ce qui signifie qu’elle aide à réguler les perturbations de l’organisme qui peuvent conduire à un état de stress -et dans certains cas, de dépression. C’est la raison pour laquelle on la trouve sous forme de compléments alimentaires. Ces vertus-là ont été prouvées à de multiples reprises. Dans sa thèse intitulée "L’orpin rose : de son utilisation traditionnelle vers un avenir thérapeutique"*, la docteure en pharmacie Nathalie Mougin reprend les différentes analyses qui ont été réalisées à partir de cette plante et leurs conclusions. On peut y lire que "les études cliniques prouvent de façon significative que la résistance au stress et à la fatigue est augmentée dans les groupes ayant reçu des extraits de Rhodiola rosea. En effet, la capacité de travail et les réponses à certains tests psychotechniques et physiques sont augmentées, malgré les facteurs de stress et de fatigue imposés."
La plante pourra donc être recommandée en période de stress intense, d’examen, en cas de surmenage, de burn-out. Elle est également tout à fait indiquée pour compléter un traitement contre une dépression légère à modérée.
La rhodiole améliore la concentration
Elle fera également de petits miracles pour favoriser la capacité de concentration et les performances cérébrales. Certains vont même jusqu’à l’utiliser pour améliorer les performances physiques ou l’énergie sexuelle, bien qu’aucune étude ne prouve son efficacité dans ce domaine.
En revanche, il a été montré qu’elle pouvait aider à la récupération musculaire après un effort physique. Dans tous les cas, on la consomme plutôt en début de journée, afin qu’elle n’interfère pas sur le sommeil.
Une plante anti-cancer également
L’orpin rose peut également entrer dans l’accompagnement d’un traitement contre un cancer. On parle de plante anti-carcinogène : "elle réduirait la toxicité et augmenterait l’effet anti-carcinogène de certaines molécules utilisées dans les traitements anticancéreux ", selon le docteur Mougin. Très riche en antioxydants, elle prévient du vieillissement des cellules, et agit comme une protection contre de nombreuses maladies.
"Un autre effet identifié est l’effet endocrinien, d’après le docteur Mougin. Cette plante augmenterait le fonctionnement de différentes glandes comme la thyroïde, le thymus, la médullo-surrénale, sans hypertrophie. Elle favoriserait aussi la fécondation chez l’animal et l’homme." Pour cette raison, elle entre dans la composition de « potions de charme » dans les contes et légendes des pays nordiques. En Sibérie, les jeunes mariés reçoivent même un bouquet de la plante, censée leur offrir l’assurance de beaux et vigoureux enfants.
La rhodiola rosa est donc une plante qui permet à l’organisme de s’adapter à un stress, quel qu’il soit. En plus de cela, son seuil de toxicité est très faible, c’est-à-dire qu’il existe peu de risques de surdose. Seule contre-indication, ne pas souffrir d’une maladie mentale.
Il y a peu de risques également de la confondre avec une autre rhodiole, la rhodiola pachyclados, dont les fleurs blanches sont utilisées uniquement pour la décoration de nos jardinières et de nos massifs.
* https://hal.univ-lorraine.fr/hal-01734285/document