Une supplémentation en vitamine D ou en oméga 3 réduirait le risque de maladie auto-immune
Et si la vitamine D et les oméga 3 apportaient une protection contre le développement des maladies auto-immunes ? C’est ce que viennent de démontrer des chercheurs américains après avoir suivi plus de 25 000 personnes durant cinq ans. On fait le point sur cette découverte.
Polyarthrite rhumatoïde, polymyalgie rhumatismale, maladie thyroïdienne, psoriasis... les maladies auto-immunes, évoluant souvent par poussées, sont causées par un dysfonctionnement du système immunitaire, qui s'attaque aux cellules saines de l'organisme. Incurables, ces pathologies nécessitent la prise d’un traitement à vie (corticoïdes ou biothérapies) visant à inhiber le système immunitaire. Mais si en guérir n’est aujourd’hui pas possible, il pourrait être aisé de les prévenir grâce à une supplémentation quotidienne en vitamine D et/ou en oméga 3. C’est en effet le constat dressé récemment par des chercheurs américains. Leur étude a été publiée dans la revue British Medical Journal (BMJ).
Pour dresser leurs conclusions, les scientifiques ont réalisé un essai en double aveugle, contrôlé par placebo. Au total, ils ont suivi 25 871 personnes (hommes et femmes confondus) durant 5,3 ans. L'âge moyen des participants était de 67 ans. Diverses informations sur leur mode de vie, leur poids, leurs antécédents médicaux, leur régime alimentaire et leur consommation de suppléments ont été recueillis avant le test. Les taux sanguins de vitamine D et d'acides gras oméga 3 ont également été mesurés chez tous les sujets. Ces derniers ont ensuite été divisés en plusieurs groupes. L'un recevait de la vitamine D (2000 UI/jour) et un second prenait un placebo apparié. De même pour les acides gras oméga 3 : un groupe en recevait 1000 mg/jour et un autre prenait un placebo ressemblant.
Un risque réduit de 22 % avec la vitamine D
Au cours de l’étude, les participants devaient auto-déclarer l’éventuelle survenue de maladies auto-immunes, lesquelles ont été confirmées par un examen approfondi des dossiers médicaux. Et lorsque la documentation était insuffisante pour les attester, les individus ont été classés comme cas « probables ».
Résultats : la supplémentation en vitamine D pendant cinq ans, avec ou sans acides gras oméga 3, a réduit les maladies auto-immunes de 22 % (123 participants du groupe recevant de la vitamine D contre 155 dans le groupe placebo). De plus, la supplémentation en acides gras oméga 3 a réduit le taux de maladies auto-immunes de 15 % (130 cas confirmés ont été diagnostiqués dans le groupe supplémenté contre 148 dans le groupe placebo). Et en prenant en compte les cas probables, ce chiffre grimpait à 18 %.
Autre constat : la durée de prise des suppléments augmenterait cet effet protecteur. Lorsque seules les trois dernières années de l'essai étaient prises en compte, le groupe de la vitamine D avait 39 % moins de cas confirmés que le placebo. C'est la "première preuve directe" qu'une supplémentation quotidienne avec l'un ou l'autre agent - ou une combinaison de vitamine D et d'acides gras oméga 3 - réduit l'incidence des maladies auto-immunes, avec un effet plus prononcé après deux ans de supplémentation, indiquent les scientifiques.
Un risque réduit de 22 % avec la vitamine D
Au cours de l’étude, les participants devaient auto-déclarer l’éventuelle survenue de maladies auto-immunes, lesquelles ont été confirmées par un examen approfondi des dossiers médicaux. Et lorsque la documentation était insuffisante pour les attester, les individus ont été classés comme cas « probables ».
Résultats : la supplémentation en vitamine D pendant cinq ans, avec ou sans acides gras oméga 3, a réduit les maladies auto-immunes de 22 % (123 participants du groupe recevant de la vitamine D contre 155 dans le groupe placebo). De plus, la supplémentation en acides gras oméga 3 a réduit le taux de maladies auto-immunes de 15 % (130 cas confirmés ont été diagnostiqués dans le groupe supplémenté contre 148 dans le groupe placebo). Et en prenant en compte les cas probables, ce chiffre grimpait à 18 %.
Aujourd’hui, 5 à 8 % de la population mondiale est touchée par une maladie auto-immune. Un taux qui n’a cessé d’augmenter ces quarante dernières années. On en dénombre 80, et celles-ci affectent majoritairement les femmes (80 %). Si les scientifiques pointent de plus en plus du doigt notre environnement, avec l’exposition aux diverses substances chimiques, aux U.V., ou au tabagisme dans l’apparition de ces pathologies, le recours aux antibiotiques pourrait aussi jouer un rôle.