Climat : ces images choc de la Nasa montrent l’évolution affolante des températures
Alors que le dernier rapport du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) indiquait que les effets du changement climatique avaient déjà un effet irréversible sur de petites îles, la Nasa a diffusé le 7 mars 2022 une datavisualisation sur l’évolution des températures de 1880 à 2021. Et les images parlent d’elles-mêmes. Regardez.
Une spirale infernale
Datavisualisation sur l’évolution des températures de 1880 à 2021 (Nasa/Youtube)
Cette datavisualisation sur l’évolution des températures de 1880 à 2021, sous forme de spirale, représente les anomalies mensuelles de la température globale entre les années 1880 - 2021. Il s’agit d’une estimation du changement de la température de surface de la Terre. Elle a été réalisée par le climatologue Ed Hawkins du National Center for Atmospheric Science de l’université de Reading, et montre l’évolution du changement climatique. Elle nous rappelle à quel point le climat est en danger.
Rappelons que la température moyenne à la surface de la Terre en 2021 a été la 6e, à égalité avec 2018, la plus chaude jamais enregistrée. Les températures mondiales en 2021 étaient déjà supérieures de 1,5 degré celsius. Les huit dernières années sont donc les plus chaudes depuis le début de la tenue des registres en 1880.
Cette vidéo montre une progression des anomalies de températures à l’échelle mondiale sur cinq ans (Nasa/Youtube)
Ces zones possiblement inhabitables d’ici 2050
Récemment, la Nasa a également publié un article sur les anomalies de températures à l’échelle mondiale en s’appuyant sur un indice thermique. Celui-ci permet d’évaluer le risque pour le corps humain. Le réchauffement climatique de la Terre entraîne une augmentation des cas de chaleur et d’humidité extrêmes, ce qui a des conséquences sur la santé des populations. On remarque déjà les vagues de chaleur qui sont de plus en plus fréquentes et dangereuses. Avec cet indice, les scientifiques peuvent prédire les zones qui seront inhabitables en raison du réchauffement climatique d’ici trente à cinquante ans.
"Une fois que la température du thermomètre mouillé dépasse 35 degrés Celsius (95 degrés Fahrenheit), la transpiration ou tout autre comportement ne suffit pas à ramener le corps à une température de fonctionnement sûre", déclarait Colin Raymond, chercheur et auteur principal d'une étude de 2020 sur la chaleur et l'humidité extrêmes. "La plupart du temps, ce n'est pas un problème, car la température humide est généralement inférieure de 5 à 10 degrés Celsius à la température du corps, même dans les endroits chauds et humides. " Mais, la température au thermomètre mouillé est en hausse dans le monde entier et le climat de la Terre a déjà commencé à dépasser cette limite. Si l’humidité est faible, les températures extrêmes sont tolérables. "Si vous êtes assis à l'ombre et disposez d'une quantité illimitée d'eau potable dans la vallée de la Mort en Californie, les conditions ne sont peut-être pas agréables, mais vous pouvez y survivre", précisait Colin Raymond. "Mais dans les régions humides, dès que vous approchez des températures de 34 à 36 degrés Celsius (93 à 97 degrés Fahrenheit), ce que vous faites n'a plus d'importance. Vous ne pouvez pas survivre pendant de longues périodes."
Cette autre carte datant de 2020 montre les endroits qui ont connu des niveaux de chaleur et d’humidité extrêmes entre 1979 et 2017. Les couleurs foncées indiquent des combinaisons plus sévères de chaleur et d’humidité. Certaines régions ont déjà connu des conditions proches ou égales à la limite de survie des humains, qui est de 35°C. (NOAA Climate.gov, basée sur les données de Radley Horton)
Selon Colin Raymond, il n’est pas facile de dire quand nous verrons les températures globales du thermomètre dépasser régulièrement les 35°C. Ce processus se déroule différemment selon les endroits. Mais les modèles climatiques indiquent que certaines régions sont susceptibles de dépasser les températures dans les trente à cinquante prochaines années. La Nasa indique que les régions les plus vulnérables sont l’Asie du Sud, le golfe Persique et la mer Rouge d’ici à 2050 environ, et l’est de la Chine, certaines parties de l'Asie du Sud-Est et le Brésil d'ici à 2070.