L'alimentation intuitive, qu'est-ce que c'est ?

alimentation intuitive
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Par Thomas Louis publié le
Journaliste indépendant
En collaboration avec Marc Dellière, médecin nutritionniste, spécialiste de la gestion du stress
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En redonnant toute sa valeur aux aliments, en mettant en lumière les sensations du corps et de l’esprit, l'alimentation intuitive pourrait bien intéresser plus d’une personne, afin d’avoir un rapport plus sain avec la nourriture. Petit tour d’horizon de tout ce qu’implique ce concept...

C’est un fait, la nourriture est une partie constitutive de nos vies, mais aussi de notre santé. Sa place est si importante que parfois, nous développons avec elle un rapport instable, entre amour et haine, sans réellement se préoccuper de ce que l’on ressent au fond de nous. C’est précisément ce que propose l’alimentation intuitive.

Qu’est-ce que l’alimentation intuitive ?

L’alimentation intuitive est une approche globale développée dans les années 1990 par les nutritionnistes américaines Evelyn Tribole et Elyse Resch, qui, en premier lieu, consiste à aller à l’encontre de l’esprit de régime. De ce fait, il s’agit d’oublier les restrictions, et de s’alimenter selon… son intuition.
Selon Marc Dellière, médecin nutritionniste, spécialiste de la gestion du stress, "L'alimentation intuitive est une pratique alimentaire non diététique. On mange intuitivement avec une forme de reconnaissance immédiate qui ne recourt pas au raisonnement. Manger n'est alors pas basé sur les régimes, le comptage des calories ou le désir de perdre du poids."

Dans cette perspective, il semble évident d’affirmer que le principe des régimes est ici l’inverse, puisqu’il s’agit bien d’écouter son corps, sa faim, ses envies ! Pour Marc Tellière, "l’alimentation intuitive s'écarte par définition du toute notion de régime ou de jugement rationnel binaire et/ou manichéen sur l’aliment. Les diktats selon lesquels tel aliment est bon et tel autre est mauvais, en fonction de croyances ou de valeurs rationnelles ou irrationnelles disparaissent au profit de la confiance en notre intuition sensorielle interne."

Se faire confiance et s’écouter, telles seraient donc les clés de l’alimentation intuitive. Et si la perte de kilos n’est pas l’enjeu premier d’une telle démarche, sur le long terme, manger de cette manière pourrait avoir des répercussions sur le poids. Il est toutefois primordial de se renseigner auprès de son médecin, et de ne pas aller dans les excès, afin de profiter au mieux des bienfaits de l’alimentation intuitive.

Dans cette perspective, il semble évident d’affirmer que le principe des régimes est ici l’inverse, puisqu’il s’agit bien d’écouter son corps, sa faim, ses envies ! Pour Marc Tellière, "l’alimentation intuitive s'écarte par définition du toute notion de régime ou de jugement rationnel binaire et/ou manichéen sur l’aliment. Les diktats selon lesquels tel aliment est bon et tel autre est mauvais, en fonction de croyances ou de valeurs rationnelles ou irrationnelles disparaissent au profit de la confiance en notre intuition sensorielle interne."

Manger intuitivement, c’est développer l'écoute active vis-à-vis de son corps sensoriel, de ses pensées et de ses émotions avant de manger et en mangeant, en laissant s'installer le temps de la pause entre chaque bouchée. Manger intuitivement, c’est manger pour des raisons physiques plutôt qu'émotionnelles.

C’est pour moi, se mettre en auto-hypnose avec un contournement du facteur critique qui est relié au conscient et à la raison et qui disparaît pour laisser place à l'inconscient et aux ressources inconscientes.”

Une approche intérieure, donc, qui se complète par une attention toute particulière accordée à la nourriture.

Oublier la notion d’ennemi lorsqu’on mange des plats gras, tel pourrait être un pilier parallèle pour illustrer les bienfaits de l’alimentation intuitive.

Mais concrètement, tout ceci ne se met pas en place du jour au lendemain. L’alimentation intuitive, ça se travaille !

Comment mettre en place l’alimentation intuitive ?

L’alimentation intuitive fait donc appel à un subtil équilibre entre le corps et l’esprit. Dans l’absolu, cette démarche ne semble pas naturelle, mais peut le devenir de façon très rapide. Pour Marc Dellière, ce concept répond à trois commandements clés :

  1. "Autorisation inconditionnelle de manger quand on a faim et pour la nourriture désirée. Si j'ai envie d'un certain aliment, je me permets de l'avoir. Je me permets de manger la nourriture que je désire en ce moment.
  2. Manger pour des raisons physiques plutôt qu'émotionnelles. Manger est alors uniquement basé sur des signaux internes et non pas sur des influences externes telles que l'humeur, la sociabilité et la disponibilité de la nourriture. Par exemple, quand je suis seul, je ne vais pas vers la nourriture pour me réconforter.
  3. Se fier aux signaux internes de faim et de satiété pour déterminer quand et combien manger."

En effet, qui n’a jamais fini un plat par simple principe ? En réalité, quelques cuillerées peuvent tout à fait se conserver au réfrigérateur dans un plat adapté, et être consommé quand on en ressent le besoin. De la même manière, le rapport global aux aliments change lorsqu’on décide de s’alimenter de façon intuitive. Il est, par exemple, recommandé de s’asseoir pour manger. Pour le spécialiste Marc Dellière, s’asseoir est important car "la recherche s'est intéressée aux effets du système vestibulaire qui est responsable de l'équilibre et de la posture sur l'alimentation. Elle montre que les sensations vestibulaires liées à la posture (c.-à-d., assis ou debout) influencent les perceptions gustatives des aliments. La posture debout (par opposition à assise) induit un stress physique plus important sur le corps, ce qui diminue à son tour la sensibilité sensorielle. On a constaté que si l’on mange debout (au lieu d’être assis), on évalue le goût des aliments et des boissons au goût agréable comme moins favorable, la température comme moins intense et on en consomme de plus petites quantités… Et les effets de cette posture sur la perception du goût sont inversés pour les aliments au goût désagréable.

Faire confiance à son corps et à ses signaux semble assez bien résumer ce qu’implique l’alimentation intuitive. Toutefois, même si ce type de démarche peut être difficile à mettre en place dans un foyer ou en vacances entre amis, les résultats pourraient bien être surprenants sur l’appétit… mais pas que !