La cuisine ayurvédique

Cuisine Ayurvédique
Cuisine indienne
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Par Thomas Louis publié le
Journaliste indépendant

Basée sur une médecine et une philosophie indienne ancestrale, la cuisine ayurvédique possède plus d’un tour dans son sac lorsqu’il s’agit d’éliminer les toxines et de mieux digérer. Mais pas seulement ! En se basant sur la physiologie de chaque personne, elle s’impose parfois comme un moyen simple et naturel d’augmenter son capital bien-être. Petit tour d’horizon avec Hélène Comlan, naturopathe.

Qu’est-ce que la cuisine ayurvédique ?

Très concrètement, la cuisine ayurvédique n’est pas qu’une succession de recettes nouvelles, loin s’en faut. Cette démarche vise à associer à la fois le corps et l’esprit, dans un but de retrouver un certain équilibre. Et si son nom signifie originellement «connaissance de la vie », il semble évident que l’ayurveda dans l’assiette s’impose davantage comme un mode de vie que comme une tendance. 

Selon Hélène Comlan, naturopathe, "La diététique est un des piliers de l’ayurvéda. Dans la cuisine ayurvédique, on va privilégier la consommation de végétaux : les légumes, les légumineuses, les céréales et les fruits. Ces derniers ne doivent pas être mangés à la fin des repas, mais plutôt au début ou en dehors des repas. Les aliments difficiles à digérer tels que la viande rouge, les fritures, les aliments trop sucrés ou raffinés sont à éviter. 

Il est important également dans la cuisine ayurvédique de respecter l’équilibre des saveurs : sucré, salé, amer, astringent, acide et piquant.

Car oui, au-delà du rôle capital de la digestion, la notion d’équilibre est primordiale dans la cuisine ayurvédique. Et cela se traduit notamment à travers les doshas.

Il est important également dans la cuisine ayurvédique de respecter l’équilibre des saveurs : sucré, salé, amer, astringent, acide et piquant.

  • Le dosha vatta (l’espace et l’air), concerne les individus qui vivent plutôt dans l’imaginaire,
  • Le dosha pitta (feu et eau), ce sont des personnes colériques, souvent très intelligentes,
  • Pour le dosha Kapha (terre et eau), on retrouve les personnes avec un tempérament lent, voire enclin à la paresse. "

L’idéal est de savoir mélanger les trois de façon harmonieuse dans sa cuisine, afin que le corps, l’esprit et l’âme puissent s’aligner correctement. 

Et si les doshas ne sont pas seulement liés à l’alimentation, le contenu de notre assiette participe grandement à trouver le bon équilibre. En suivant le fil de la nature et en écoutant son corps, certaines énergies sont davantage à travailler une saison plutôt qu’une autre. L’essentiel est de savoir s’écouter pour se sentir le mieux possible !

La digestion, pilier de la cuisine ayurvédique

Dans la cuisine ayurvédique, bien digérer semble être une véritable question pour préserver une bonne santé globale. Il convient alors de ménager notre appareil digestif, à travers des assiettes pensées en conséquence. Par exemple, en consommant les végétaux une trentaine de minutes avant ou après le repas, le système digestif se voit entretenu de la meilleure des façons. 

De la même manière, manger dans le calme et préserver le temps du repas comme un moment « à part » (et à heures régulières !) favorise une bonne digestion. En parallèle, les aliments trop gras, industriels, ou encore l’alcool sont à éviter pour préserver le « feu digestif » (« agni »). 

Pour Hélène Comlan, "il est important d’avoir une bonne digestion pour permettre aux macromolécules (glucide, lipide et protéine) d’être dégradés, en plus petites molécules pour permettre l’assimilation des nutriments au niveau de la paroi intestinale. La cuisine ayurvédique est idéale puisque l’on évite les aliments compliqués à digérer.

Et si la cuisine ayurvédique a plus de 5000 ans, il semblerait qu’elle ait fait ses preuves sur la digestion !

Cuisine ayurvédique : comment la mettre en place ?

On l’aura compris, la cuisine ayurvédique repose d’abord sur l’équilibre entre les éléments et les saveurs. Un équilibre en forme de tempérance, qui implique de ne jamais surconsommer le même aliment

On a coutume de scinder une assiette ayurvédique en plusieurs parts : une part de protéines, une part de légumes de saison, trois parts d’aliments secs, et une part de boisson. 

Hélène Comlan, naturopathe, nous rappelle par ailleurs que "la cuisine ayurvédique n’est pas forcément végétarienne, mais il est tout à fait possible d’adopter la cuisine ayurvédique si l’on est végétarien ou végan, car elle met à l’honneur les céréales et les légumineuses qui offrent un apport complet en protéine. Je recommande tout de même une supplémentation en vitamine B12, car cette dernière est présente essentiellement dans les produits animaux.

Au sein d’un régime ayurvédique, l’idéal est de ne pas manger jusqu’à la satiété, et d’espacer au mieux les repas, afin de préserver une nouvelle fois le système digestif. On évitera l’eau totalement froide, au même titre que les aliments trop frais. L’enjeu ? Ne pas perturber le feu digestif. Dans la même perspective, le déjeuner est souvent le repas le plus important de la journée dans la cuisine ayurvédique.

On l’aura compris, la cuisine ayurvédique, si elle est une cuisine simple à mettre en place dans l’absolu, possède une force qui réside principalement dans l’équilibre, l’écoute des saisons, et un style de vie en accord total avec la personne concernée. Ne reste plus qu’à s’y essayer !