Le réchauffement climatique a-t-il un impact sur la santé au travail ?
Après un été ponctué par des épisodes de canicule partout en France, la question du réchauffement climatique et de la santé au travail est plus que jamais d’actualité. Quels sont les dangers à craindre et comment y faire face ? Explications.
Les vagues de forte chaleur se sont fait sentir cet été témoignant une fois de plus du réchauffement climatique de la planète. Outre ces épisodes de canicule, d’autres événements climatiques extrêmes sont provoqués par celui-ci : sécheresse, incendies, inondations, cyclones… Par ailleurs, la hausse des températures peut, dans certaines conditions, favoriser la circulation des virus et la prolifération de certains vecteurs de maladies comme les moustiques ou les tiques.
Ce contexte a des répercussions sur la vie de chacun, à titre personnel mais aussi professionnel. Dans un rapport* daté de janvier 2018, l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire, alimentation, environnement, travail) explique que les changements climatiques ont des conséquences sur les conditions de travail. Trois principales modifications climatiques et environnementales sont à l’origine de risques professionnels accrus : la hausse des températures, l’évolution de l’environnement biologique et chimique et la modification de la fréquence et de l’intensité de certains aléas climatiques.
Les dangers de la hausse des températures
Le Code du Travail n’indique pas de température limite pour travailler. Cependant la norme ISO 7730:2005 relative au confort thermique préconise une température entre 20°C et 22°C dans les bureaux. Au-delà de 30°C, l’INRS ( Institut national de recherche et de sécurité) estime qu’il y a un risque pour les salariés exerçant une activité sédentaire (28°C pour un travail nécessitant une activité physique) et un danger au-dessus de 33°C.
Ces hausses de température affectent en premier lieu les personnes exerçant leur activité en extérieur (dans le BTP, sur les autoroutes, certains travailleurs agricoles…). « Mais même pour un travailleur en bureau cela peut avoir des répercussions en fonction de son exposition, de la conception de son bureau, s’il travaille dans une tour vitrée avec ou sans climatisation, un bâtiment à l’abri du soleil, bien isolé… Il y aura moins de travailleurs en bureau affectés par des coups de chaleur mais ça reste des effets qui peuvent devenir très problématiques », prévient Rémi Poirier, scientifique au sein de l’unité d’évaluation des risques liés aux agents physiques à l’Anses. Travailler sous une forte chaleur crée ainsi de l’inconfort, de la fatigue, une sudation excessive, des crampes, des maux de tête, des nausées, des malaises… Cela peut conduire à des troubles plus sévères comme une déshydratation, un coup de chaleur et dans des cas extrêmes à la mort. Ces maux ne se résument pas à la vie professionnelle. Le travailleur, une fois rentré chez lui, peut encore être exposé à ces températures élevées et récupérer difficilement. Des phénomènes neuro-psychologiques interviennent aussi en lien avec la fatigue et peuvent donner lieu à une perte de vigilance, une baisse de performance, des erreurs… « Dans le domaine médical ou pour un chauffeur routier, par exemple, les conséquences d’une erreur peuvent être extrêmement graves », ajoute Rémi Poirier.
Le Code du Travail n’indique pas de température limite pour travailler. Cependant la norme ISO 7730:2005 relative au confort thermique préconise une température entre 20°C et 22°C dans les bureaux. Au-delà de 30°C, l’INRS ( Institut national de recherche et de sécurité) estime qu’il y a un risque pour les salariés exerçant une activité sédentaire (28°C pour un travail nécessitant une activité physique) et un danger au-dessus de 33°C.
Ces hausses de température affectent en premier lieu les personnes exerçant leur activité en extérieur (dans le BTP, sur les autoroutes, certains travailleurs agricoles…). « Mais même pour un travailleur en bureau cela peut avoir des répercussions en fonction de son exposition, de la conception de son bureau, s’il travaille dans une tour vitrée avec ou sans climatisation, un bâtiment à l’abri du soleil, bien isolé… Il y aura moins de travailleurs en bureau affectés par des coups de chaleur mais ça reste des effets qui peuvent devenir très problématiques », prévient Rémi Poirier, scientifique au sein de l’unité d’évaluation des risques liés aux agents physiques à l’Anses. Travailler sous une forte chaleur crée ainsi de l’inconfort, de la fatigue, une sudation excessive, des crampes, des maux de tête, des nausées, des malaises… Cela peut conduire à des troubles plus sévères comme une déshydratation, un coup de chaleur et dans des cas extrêmes à la mort. Ces maux ne se résument pas à la vie professionnelle. Le travailleur, une fois rentré chez lui, peut encore être exposé à ces températures élevées et récupérer difficilement. Des phénomènes neuro-psychologiques interviennent aussi en lien avec la fatigue et peuvent donner lieu à une perte de vigilance, une baisse de performance, des erreurs… « Dans le domaine médical ou pour un chauffeur routier, par exemple, les conséquences d’une erreur peuvent être extrêmement graves », ajoute Rémi Poirier.
Avec le réchauffement climatique, les travailleurs peuvent se trouver exposés à davantage de maladies infectieuses, de risques microbiologiques… Difficile de raisonner par emploi ou par métier car pour un même métier, en fonction du contexte spécifique de l’entreprise ou du poste de travail, on va avoir des conditions d’expositions différentes. « Dans un laboratoire, pour manipuler des agents biologiques, le personnel peut être très bien protégé et dans un autre laboratoire moins bien. Même chose pour les égoutiers. A Paris, les réseaux sont de dimensions suffisantes pour permettre leur visite par les égoutiers, qui sont de fait exposés directement à des germes potentiellement différents ou plus nombreux en raison de l’augmentation de la température. Dans d’autres villes, les égouts ne sont pas visitables et les égoutiers qui utilisent des machines pour les inspecter sont moins exposés », explique le scientifique. Beaucoup de personnes peuvent être soumises aux micro-organismes dans le cadre professionnel : agents d’entretien, personnels de santé, forestiers avec la maladie de Lyme transmise par les tiques… « Les changements environnementaux accompagnant le changement climatique sont susceptibles de faire émerger nombre de maladies transmises par des moustiques (dengue, paludisme…) en France métropolitaine où ils n’étaient pas présents », confie Rémi Poirier.
Sécheresses, incendies, inondations…
Pour ce qui est des événements climatiques extrêmes comme les incendies ou les inondations, tous les professionnels peuvent être touchés si leur entreprise est fermée suite à la survenue de celles-ci. Les métiers de l’urgence, notamment les pompiers, sont amenés à intervenir davantage avec des phénomènes d’épuisement possibles. Les projections climatiques tendent à montrer qu’il y aura de plus en plus d’événements extrêmes : des inondations liées à des pluies diluviennes, des feux de forêts…
Réchauffement climatique : quelles solutions pour les entreprises ?
Il importe que les entreprises se saisissent de ces questions-là au cas par cas pour adapter chaque poste de travail. Pour cela, elles peuvent utiliser des outils qui ne sont pas spécifiques au changement climatique comme le document unique d’évaluation des risques (DUER), les fiches métiers préventeurs de risques. Un kit de communication** a également été mis à la disposition des entreprises par le gouvernement sur le site du Ministère du travail afin de rappeler aux employeurs la marche à suivre en cas de vague de chaleur : élaborer un plan de gestion interne, désigner un responsable de la préparation et de la gestion, recenser les postes de travail les plus exposés, informer les salariés des moyens de prévention, mettre de l’eau à disposition, aménager les horaires de travail... Le deuxième niveau important est l’anticipation. « C’est bien de s’adapter mais il y a des choix stratégiques à faire en amont par les entreprises. Il y a encore des tours vitrées qui sortent de terre aujourd’hui. Ces bâtiments vont être compliqués à rafraîchir en été, voire à chauffer en hiver avec des effets a minima sur le confort des occupants. Et puis, quand on met une grosse climatisation sur un bâtiment on ne fait qu’aggraver les problèmes de réchauffement climatique et de fait ses conséquences, notamment sanitaires », ajoute Rémi Poirier. D’un point de vue économique, il est également plus intéressant d’investir dans la prévention que dans l’adaptation.
* « Évaluation des risques induits par le changement climatique sur la santé des travailleurs »
https://www.anses.fr/fr/system/files/AP2013SA0216Ra.pdf
**Kit de communication :
https://travail-emploi.gouv.fr/IMG/pdf/forte_chaleur-employeur-2022.pdf
https://travail-emploi.gouv.fr/IMG/pdf/forte_chaleur_travailleurs.pdf