Les huiles essentielles et les enfants : que faut-il savoir ?
Hiver comme été, l’aromathérapie connaît un intérêt croissant. Mais si les huiles essentielles sont des produits naturels, leur utilisation n’est pas sans risques, notamment chez les enfants, qui sont des sujets particulièrement sensibles. Alors pourquoi l’utilisation des huiles essentielles chez l’enfant est-elle si délicate ? Que faut-il savoir pour bien les utiliser ? Faut-il même les utiliser chez les tout-petits ? Petit tour d’horizon avec Laureline Volatier, naturopathe, hypnothérapeute, et formatrice pour l'École Synergie Naturopathie.
Enfants : les huiles essentielles, des produits à utiliser avec précaution
Avant de se pencher sur les risques que peuvent représenter les huiles essentielles chez les enfants, il convient de savoir ce qu’elles désignent. Selon l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé), les huiles essentielles sont des produits odorants, généralement de composition complexe, obtenus à partir d’une matière première végétale botaniquement définie, soit par entraînement par la vapeur d’eau, soit par distillation sèche, ou par un procédé mécanique approprié sans chauffage.
Cette composition complexe illustre précisément ce que ces concentrés actifs de plantes, de fruits, de graines, etc., peuvent produire chez l’enfant. Et si l’aromathérapie est un domaine qui propose de prévenir et améliorer certains bobos du quotidien (digestion, rhume, stress, etc.), Laureline Volatier, elle, est « extrêmement prudente avec les huiles essentielles et les recommande peu (encore plus lorsqu'il s'agit d’enfant) ». Au-delà du principe de prudence, la naturopathie est, selon son école, une « démarche préventive, or, les huiles essentielles agissent de manière forte sur un symptôme aigu ».
Est-ce à dire que les huiles essentielles sont trop puissantes pour les enfants ? Pour Laureline Volatier, « certaines huiles essentielles sont capables d’agir sur le terrain, en le renforçant et en le rééquilibrant, et c’est dans ce cadre que je les conseille. Comme elles sont quand même très puissantes, je me tourne de préférence vers les bourgeons, qui agissent de manière plus lente et plus douce sur le terrain ainsi que sur les troubles chroniques. »
On comprend donc que, si la plupart des huiles essentielles sont en vente libre, il ne s’agit pas de produits anodins pour les enfants. Dans cette perspective, de très nombreuses précautions sont à prendre, avant d’imaginer en utiliser, que ce soit en diffusion, en inhalation, ou encore par voie orale.
Est-ce à dire que les huiles essentielles sont trop puissantes pour les enfants ? Pour Laureline Volatier, « certaines huiles essentielles sont capables d’agir sur le terrain, en le renforçant et en le rééquilibrant, et c’est dans ce cadre que je les conseille. Comme elles sont quand même très puissantes, je me tourne de préférence vers les bourgeons, qui agissent de manière plus lente et plus douce sur le terrain ainsi que sur les troubles chroniques. »
Huiles essentielles et enfants : quelles sont les précautions à prendre ?
De l’huile essentielle d’orange douce à l’huile essentielle d’épinette noire, il est très facile de se constituer une petite trousse d’aromathérapie à la maison. Si facile, que cela peut en devenir risqué pour les enfants. Si l’on en croit l’ANSM, les huiles essentielles présentent un risque accru de toxicité en cas de mésusage.
De plus, selon la DGCCRF (Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes), l’Union européenne classe certaines d’entre elles [les huiles essentielles] comme substances dangereuses et exige, à ce titre, la présence de mentions claires destinées à informer le consommateur.
Manifestement, ces exigences ne suffisant pas toujours. Et si la facilité d’accès des huiles essentielles est rendue possible aujourd’hui, c’est aujourd’hui bel et bien au consommateur de se tenir informé au mieux.
De son côté, Laureline Volatier, naturopathe, hypnothérapeute, formatrice pour l'École Synergie Naturopathie, le confirme en affirmant que « par prudence, [elle] ne conseille aucune huile essentielle avant 6-7 ans (selon le poids et la taille de l'enfant) dans [s]on cabinet »
L’idéal ? « Consulter un aromathérapeute, naturopathe, ou demander à un pharmacien ou médecin. Les huiles essentielles ne sont pas à prendre à la légère. Même certains ouvrages d'auteurs réputés sont, à mon sens, bien trop laxiste sur les dosages, la plus grande prudence est de mise ! »
Mais justement, si les huiles essentielles sont si puissantes, si concentrées, jusqu’où peuvent aller les effets secondaires ?
Huiles essentielles et enfants : les effets secondaires
Si le réflexe de consulter un professionnel n’est pas mis en place par tous les parents, les conséquences sur les enfants peuvent être graves : brûlures, allergies, irritations, convulsions, etc. La plupart des huiles essentielles sont, par ailleurs, interdites avant 3 ans (voire encore plus jeune), afin d’éviter tout problème.
Selon Laureline Volatier, "beaucoup d'effets secondaires graves peuvent être observés. Cela va de la simple allergie, jusqu'à la mort ! Certaines huiles essentielles sont neurotoxiques, dermocaustiques, hépatotoxiques, photosensibilisantes, épileptiques, irritantes ou stupéfiantes. Aussi, je précise que la toxicité peut être aiguë (la dose est trop forte, le corps réagit tout de suite de manière forte : vomissement, crampes abdominales, ...) ou chronique (“je ne prends qu'une goutte de romarin verbénone, mais tous les jours depuis 1 mois, je ne comprends pas pourquoi mon foie va mal”, …) »
Parmi les huiles essentielles à éviter absolument, on retrouve, pour la naturopathe, celles qui contiennent « des Terpènes, Phénols et Aldéhydes Terpéniques ». Par exemple, « la cannelle de Ceylan, le clou de girofle, le thym à thymol, le citron, la mélisse, la menthe poivrée, le romarin à camphre, etc. La liste est très longue. »
En cas d’imprudence ou de mauvais usage, si une réaction survient chez l’enfant, Laureline Volatier nous conseille : « Appeler le centre anti-poison est le premier réflexe à avoir, consulter un médecin ensuite. Tout dépend de l'intoxication, si elle est sur la peau, passez une compresse imbibée d'huile végétale puis rincez abondamment. Si c'est dans l'œil, rincez l'œil à l’huile végétale et amenez l’enfant à l'hôpital. Si l’huile essentielle est ingérée, amenez-le à l’hôpital. »
Huiles essentielles : quels sont les modes d’utilisation préconisés pour les enfants ?
Très vite, on comprend que dans les faits, utiliser les huiles essentielles avec les enfants nécessite une véritable réflexion en amont, mais aussi de suivre des conseils concrets. Il ne s’agit pas d’un acte anodin, et il n’existe aucune huile essentielle qui ne soit pas soumise à des précautions.
Toutefois, si certaines huiles essentielles peuvent être utilisées, différentes façons de s’en servir existent. Pour Laureline Volatier, naturopathe, hypnothérapeute, et formatrice pour l'École Synergie Naturopathie, on peut, chez les enfants, les utiliser « éventuellement en diffusion, mais seulement 15 minutes par jour dans une pièce bien ventilée, et seulement les huiles essentielles les plus sûres (lavande vraie, camomille noble, ylang ylang (éventuellement Tea tree et ravintsara à partir de 3 ans). Pour tout le reste, avant 6-7 ans, je déconseille les huiles essentielles. Je préfère les hydrolats pour les massages. Même si certains présentent des contre-indications, ils gardent les propriétés des huiles essentielles, mais sont beaucoup plus doux et adaptés aux enfants. Pour moi, l'ingestion d’huile essentielle est complètement prohibée chez les enfants. »
On comprend donc assez aisément qu’avant 6 ou 7 ans, utiliser des huiles essentielles reste très délicat pour la naturopathe. Cela n’est pas sans nous faire prendre conscience de la puissance de ces produits, dont la concentration est capitale, mais la qualité aussi, à certains égards.
Comment choisir les huiles essentielles pour les enfants ?
Lorsque malgré tout, l’huile essentielle peut être utilisée chez l’enfant plus âgé, la question de sa qualité n’est pas à négliger, loin s’en faut. Comme pour l’adulte, certains critères sont à prendre en compte. Mais parmi la foule de labels et autres certifications, il peut être difficile de s’en sortir pour proposer à son enfant la meilleure huile essentielle.
Pour Laureline Volatier, il faut « choisir une huile essentielle qui a un label bio (attention aux labels qui n'en sont pas : HEBBD, HECT, etc.), préférer des labels à priori sûrs, comme Ecocert, Demeter, Agrocert, etc, privilégier la qualité et bannir les prix trop bas. »
Côté fabrication, il semblerait utile de « toujours vérifier l'origine. La dénomination botanique doit apparaître en français et en latin, [au même titre que] la partie de la plante utilisée, les molécules principales, le numéro de lot et le label ».
Si le flacon se doit d’être opaque, à la maison, il est recommandé de le tenir à l’abri de la lumière et de la chaleur. Et Laureline Volatier de nous conseiller de « choisir évidemment des flacons avec un système d'ouverture sécurisé. Prendre garde aux conditions de stockage chez soi mais dès le magasin. En ce sens, les huiles essentielles qui sont dans des contenants en aluminium sont souvent plus sûres que celles qui sont exposées parfois dans des vitrines sans emballages spécifiques autour. »
On l’aura compris, si les huiles essentielles peuvent présenter de propriétés très intéressantes, notamment chez les adultes, pour les enfants, elles restent des produits ultraconcentrés, dont l’utilisation nécessite au préalable les conseils de professionnels. Pour un capital bien-être optimal, quel que soit son âge !
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