Enfant : comment gérer l’arrivée d’un chien à la maison ?
Du labrador au cocker, en passant par le beagle ou le bouledogue, adopter un chien fait partie des grandes joies de la vie d’un foyer. Une joie qui s’étend aux enfants, souvent ravis d’avoir un compagnon à quatre pattes. Mais aussi symbolique soit-elle, l’arrivée d’un chien à la maison doit être préparée, afin que tout se déroule parfaitement avec les tout petits. Éducation, sécurité, hygiène, petit tour d’horizon avec Claire Soulet (Le Chien en Confiance), éducatrice comportementaliste.
Préparer l’enfant à l’arrivée d’un chien à la maison
Si avoir un chien n’est pas anodin, le foyer entier se doit d’être conscient de ce qu’implique une telle décision. Et cela commence par en saisir les enjeux. Pour Claire Soulet, « il est important pour toute la famille de comprendre ce qu’est un chien. Un chien n’est pas une peluche, c’est un être vivant doué d’émotions. C’est une espèce différente de la nôtre, avec laquelle nous allons cohabiter pendant des dizaines d’années, et qui a une communication à part entière. »
Une communication à part entière qui, précisément, peut s’accompagner d’incompréhensions par un enfant qui n’en mesure pas toujours les rouages. C’est la raison pour laquelle l’éducatrice comportementaliste n’hésite pas à conseiller de « faire appel à un éducateur canin formé et à jour de ses formations, pour que les enfants comprennent les subtilités de la communication canine et le respect du chien avec lequel ils vivent. »
Car si les subtilités existent, la relation entre un chien et un enfant peut rapidement devenir celle de meilleurs amis. En partant du principe que le chien possède « le fonctionnement du cerveau d’un enfant de deux ans, il y a beaucoup de similitudes dans leur relation au sein du foyer. » L’idéal ? Donner toutes les cartes aux enfants pour bien vivre avec son compagnon à quatre pattes, dont la présence aurait, selon Claire Soulet, « une influence directe sur les compétences sociales et le développement cognitif de l’enfant. »
Une communication à part entière qui, précisément, peut s’accompagner d’incompréhensions par un enfant qui n’en mesure pas toujours les rouages. C’est la raison pour laquelle l’éducatrice comportementaliste n’hésite pas à conseiller de « faire appel à un éducateur canin formé et à jour de ses formations, pour que les enfants comprennent les subtilités de la communication canine et le respect du chien avec lequel ils vivent. »
Préparer l’arrivée du chien à la maison
Bien évidemment, s’il est important de conditionner l’enfant à l’accueil d’un nouveau compagnon, l’inverse est plus que jamais valable. Un nouveau chien se retrouve propulsé dans un univers inconnu, et l’idéal reste de tout mettre en œuvre pour maintenant son capital bien-être au sommet. Pour Claire Soulet, l’important est d’abord « de respecter son espace et sa zone de confort à la maison — lui donner l’occasion de pouvoir se relaxer sans être dérangé, notamment quand il mange, dort, veut se reposer, afin d’éviter de potentiels accidents. Une gestion de l’environnement est alors primordiale, pour que chacun ait son espace de vie et de repos. » Cela pourrait se traduire par l’élaboration d’une « sorte de “cabane ouverte” pour le chien, afin d’aider à définir la zone calme de l’animal : quand le chien est dans sa panière, on ne le dérange pas ! »
Au-delà du confort, la santé d’un chien passe également par certains besoins, qu’il est nécessaire de combler, à la fois pour qu’il se dépense, qu’il se ressource, qu’il mastique, mais aussi pour « limiter le stress lié aux enfants ». Dans cette perspective, Claire Soulet conseille « des activités exploratoires et sociales en dehors du foyer », mais aussi « des activités apaisantes dans le foyer ». En résumé, l’éducatrice nous résume : « Il est important de garder en tête que le chien est un animal social, il doit vivre et être intégré au sein de votre foyer ! »
C’est la raison pour laquelle être à l’écoute de son animal dès les premiers jours s’impose comme un socle pour que tout se passe bien. Selon Claire Soulet, « il est important de comprendre que si un chien ne veut pas d’interactions, il ne faut pas forcer le contact, au risque de voir une échelle de l’agression montée, et peut être un jour, une morsure. En général, celle-ci apparaît quand le chien a dit non plusieurs fois, mais que ce non n’a pas été entendu ni par les parents, ni par les enfants du foyer. » À titre d’exemple, il est exclu de « déranger le chien quand il dort, mange, boit. », ou de le caresser sans son consentement ».
À l’inverse, l’éducatrice nous conseille de réagir directement lorsque le chien court après l’enfant, ou encore de mettre une barrière, afin d’assurer « une sécurité et un soulagement pour les parents : le chien peut mastiquer tranquillement ou manger en sécurité sans que l’enfant ne vienne le déranger. » Des règles en forme de réflexes, qui garantiront une relation la plus saine possible.
Cette vigilance est à inculquer aux enfants, sans toutefois installer un climat de peur. Le plus important reste, comme dans toute relation, de savoir construire le lien, à partir de la confiance. Selon la comportementaliste, « il ne faut pas hésiter, en sécurisant un maximum et toujours sous surveillance, à faire prendre des initiatives positives de l’enfant envers le chien. »
Et pour aller plus loin, Claire Soulet conseille le livre de Turid Rugaas, Les signaux d’apaisement, « qui traite des signaux de communication du chien, et qui aide à comprendre et à expliquer à l’enfant quand le chien ne veut pas de contact, par exemple. »
Préparer l’arrivée d’un chien avec un bébé
Bien évidemment, anticiper l’arrivée d’un chien ne se déroule pas exactement de la même manière si l’enfant est un nouveau-né. Quelques règles supplémentaires s’avèrent utiles, quel que soit l’âge ou le vécu du chien. Pour Claire Soulet, l’idéal reste de faire appel à un éducateur canin en amont. Toutefois, elle livre certaines pistes pour préparer le foyer à cette nouvelle venue.
En premier lieu, il semble utile de « mettre des règles en place avant l’arrivée du bébé (la chambre de l’enfant accessible ou non au chien ?). Et ne pas changer d’avis. Il faut être cohérent pour le chien) ».
Claire Soulet conseille également de « commencer à changer le rythme du chien en termes de promenades (pas toujours au même horaire si on sait que, lorsqu’il y aura le bébé, ça ne sera pas cet horaire-là, par exemple) et commencer à changer les routines, pour que le chien ne soit pas perturbé du jour au lendemain. »
Le tout, en continuant de satisfaire les besoins de son animal, et en lui accordant toute la place qu’il mérite dans le foyer. Un équilibre à construire, pour un esprit le plus sain possible.
À noter que, pour l’éducatrice comportementaliste, « il n’y a pas particulièrement de races de chiens prédestinées à bien s’entendre avec les enfants ». En effet, Claire Soulet met d’abord en lumière « le développement de l’individu durant les premières semaines de sa vie (choisir un bon élevage est nécessaire), sa génétique, sa personnalité, et l’environnement dans lequel il vit au sein de sa famille. » Et, à titre d’exemple, si l’on pourrait croire que les goldens sont des chiens de famille, en réalité, les comportements d’agressions peuvent tout autant survenir qu’avec un malinois, dont la relation avec un enfant est, pour Claire Soulet, parfois « difficile à gérer », en raison de leur « impulsivité »
Chien adulte ou chiot : quelles différences ?
Dans une relation avec un enfant, l’âge et le parcours du chien peuvent avoir une influence sur la manière dont la relation se noue. Si, selon Claire Soulet, un chiot a généralement « plus de chances de s’habituer aux enfants puisqu’il grandit auprès d’eux », certains ne réagissent pas de la même manière : « Il y a aussi parfois, des chiots qui ne réagissaient pas aux enfants quand ils étaient petits, mais ces chiots, devenant adultes, dans le même foyer, peuvent s’exprimer davantage sur leur stress ou leur mal-être, quand étant chiot ils ne le faisaient pas. Cela ne veut pas dire qu’ils sont plus dangereux, mais simplement qu’ils communiquent davantage sur une interaction qu’ils ne veulent pas subir. ».
Dans le cas du chien adulte, ce dernier a souvent déjà été conditionné, « ce qui augmente le risque d’agressions potentielles du chien envers l’enfant dans un foyer. Puisque s’il a déjà vécu des traumatismes auprès d’enfants, il va être compliqué pour lui de contenir son stress, et il pourra en avoir peur — soit en réagissant envers l’enfant, soit en l’évitant. ». Il va sans dire que tout ceci n’est pas une vérité absolue, puisque tous les chiens n’ont pas le même parcours de vie.
Enfant : l’arrivée d’un chien et l’hygiène
Claire Soulet part d’un constat simple : « il a été prouvé qu’un chien dans le foyer renforce notre système immunitaire ». Toutefois, tout n’est pas à autoriser aux enfants, et l’éducatrice comportementaliste conseille à titre personnel « de ne pas laisser l’enfant faire des bisous au niveau du museau/de la tête du chien et inversement. » La raison ? Principalement « à cause des risques de morsures, car si l’enfant y est habitué il n’aura jamais de craintes à aller voir le museau du chien pour lui y faire un bisou », contrairement au chien, qui ne sera peut-être pas si à l’aise qu’il n’y paraît.
Côté hygiène stricte, Claire Soulet met en garde contre les tiques, qu’il est important de traiter, avec les puces.
Avec tous ces conseils, l’arrivée du chien devrait se passer de la plus belle des façons !