Allaitement : 8 bienfaits pour bébé prouvés scientifiquement
Du 1er au 7 août 2018 se tient la Semaine mondiale de l'allaitement. L’occasion pour Bio A la Une de revenir sur les vertus du lait maternel pour l’enfant. Passage en revue de 8 études sur le sujet.
La France est l'un des pays d'Europe où le taux d’allaitement est le moins élevé. Selon une étude publiée en septembre 2015 dans le Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, près de 70 % des Françaises allaitent leur bébé à la maternité. Mais une fois à la maison, ce chiffre dégringole. Six mois après la naissance, seulement 19 % d’entre elles donnent encore le sein.
Si l'Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande un allaitement exclusif jusqu’aux 6 mois de l’enfant, il est bon de rappeler qu’allaiter ou non son enfant est un choix personnel, appartenant à chaque jeune maman. Céder à la pression du corps médical ou des proches n’en serait que contre-productif, le nouveau-né ressentant les émotions de sa maman. Par ailleurs, avec la reprise du travail, l’allaitement nécessite une certaine organisation. Même si des solutions existent, la praticité du biberon est tentante. Sans oublier les raisons de santé ne permettant pas de donner le sein. Toutefois, cette Semaine mondiale de l’allaitement est l’occasion de rappeler que le lait maternel est l’aliment idéal pour le bébé. Sa composition (teneur en oligo-éléments, oligosaccharides, vitamines, bonnes graisses…) est parfaitement adaptée au nouveau-né. Il est facile à digérer et bien assimilé, il protège bébé contre les infections ORL et gastro-intestinales et constitue une prévention aux allergies. Il est aussi moins coûteux que les préparations infantiles.
Découvrez 8 autres bénéfices pour le nouveau-né prouvés par la science.
Un risque d'obésité diminué
Plusieurs études ont montré l’effet protecteur de l’allaitement contre l’obésité. Selon une étude espagnole, publiée en octobre 2016, les mères en surpoids allaitant leurs bébés peuvent réduire chez eux le risque d'obésité. Si, bien souvent, ces enfants ont un poids de naissance significativement plus important que ceux nés de femmes en bonne santé et au poids normal, d’après cette recherche, les bébés nés de mères obèses et exclusivement nourris au sein avaient, à 6 mois, un poids moins élevé que ceux nourris au lait en poudre. Une autre étude sud-coréenne, présentée au congrès ENDO 2018 (une réunion annuelle de la Société américaine d'Endocrinologie à Chicago aux Etats-Unis), suggère que les mères allaitant leur bébé pendant les six premiers mois de la vie diminuent le risque de surpoids et/ou d'obésité chez les enfants d'un poids de naissance supérieur ou égal à 4 kg. Les scientifiques ont pu constater l'effet protecteur de l'allaitement maternel sur les plus gros bébés après avoir suivi 38.039 enfants entre 2008 et 2016, de leur naissance à leurs 6 ans.
Diminution du risque d'asthme
L'allaitement peut, durant la première année de vie de l'enfant, modifier l'expression de gènes liés à l'asthme et réduire de 27 % le risque de développer des symptômes respiratoires, y compris les crises, selon une étude suisse, présentée en septembre 2016 au congrès international de l'European Respiratory Society's International.
Anti-douleur et anti-inflammatoire
Le lait maternel serait aussi un excellent réservoir de molécules essentielles pour lutter contre de nombreuses infections. Celles-ci jouent un rôle important contre l'inflammation. Ainsi, le lait maternel aurait des vertus anti-douleur, anti-inflammatoires, et contribuerait même à la cicatrisation des plaies. Des vertus liées à sa teneur en nutriments et en anticorps. C’est ce qu’il ressort d’une étude américaine du Brigham And Women's Hospital de Boston, publiée en 2015.
Diminution du risque d'asthme
L'allaitement peut, durant la première année de vie de l'enfant, modifier l'expression de gènes liés à l'asthme et réduire de 27 % le risque de développer des symptômes respiratoires, y compris les crises, selon une étude suisse, présentée en septembre 2016 au congrès international de l'European Respiratory Society's International.
Une protection contre la mort subite du nourrisson
La mort subite (ou inattendue) du nourrisson est l’une des principales angoisses des jeunes parents. Mais l’allaitement, d’une durée d’au moins deux mois, pourrait en réduire le risque. C’est le constat d’une étude américaine publiée dans la revue Pediatrics en octobre 2017. Les résultats ont montré que plus les nourrissons étaient allaités longtemps, plus le risque de MSN reculait. Autre constat de cette méta-analyse : l'allaitement exclusif mais aussi partiel (avec ou sans l'ajout de biberons) réduirait le risque de mort subite. Une bonne nouvelle pour les mères ne pouvant pas s'adonner à l'allaitement exclusif soit par manque de lait ou pour des raisons de santé ou de fatigue. Si les chercheurs n’ont pas trouvé l’origine de ces effets protecteurs, ils pensent que l’allaitement maternel pourrait doper le système immunitaire du bébé et avoir un effet salvateur sur les cycles de sommeil du nourrisson.
Une barrière contre la leucémie ?
Près d'un cancer infantile sur 3 est une leucémie. Son incidence augmente de 0,9 % chaque année sans que les facteurs de risque de cette pathologie soient néanmoins connus. A en croire une étude israélienne, les bébés nourris au sein durant au moins six mois auraient moins de risque de développer une leucémie durant l'enfance. L'équipe de chercheurs a travaillé en analysant 18 études, répondant aux critères sélectionnés, et publiées entre 1960 et 2014. Toutes recensaient plus de 10 000 cas de leucémies infantiles. Ces résultats ont été publiés dans la revue JAMA Pediatrics en juin 2015.
Une autre étude menée par des chercheurs de l'université des sciences et de la santé de l'Oregon (Etats-Unis), et parue dans la revue Pediatrics en novembre 2005, avait aussi mis en avant le rôle préventif de l'allaitement dans la leucémie lymphocitaire aigue infantile (LLA). Ses auteurs se basaient notamment sur la fonction de protection immunitaire du lait maternel chez le nouveau-né.
Bon pour le QI des prématurés
Des scientifiques du Brigham and Women's Hospital de Boston, aux Etats-Unis, ont montré que les bébés allaités au cours des 28 premiers jours de vie enregistrent un meilleur développement cérébral et un meilleur fonctionnement plus tard dans la vie. Pour dresser ce constat, ils ont suivi 180 bébés nés avant terme (avant 30 semaines de grossesse). Le développement des enfants a aussi été observé de leur naissance jusqu'à leurs sept ans. Résultat : ceux ayant reçu en majorité du lait maternel au cours de leur premier mois d'hospitalisation en couveuse enregistrent un volume plus important de matière grise profonde, une zone du cerveau qui joue un rôle important dans l'analyse et la transmission neurale de signaux vers d'autres parties du cerveau. À l'âge de sept ans, ces enfants obtiennent aussi de meilleurs résultats aux tests de QI, de mathématiques, de mémoire de travail et de capacités motrices. Les chercheurs ont toutefois admis les limites de ce bilan, cette étude n'étant fondée que sur l'observation.
Moins d’eczéma à l’adolescence
L’allaitement est également bon pour la peau de votre futur ado ! En janvier 2018, de nouvelles recherches menées au niveau international ont montré que les personnes ayant bénéficié d'un allaitement maternel exclusif pendant une période prolongée enregistraient un risque plus réduit de développer de l'eczéma à l'adolescence. Au total, les chercheurs du King's College de Londres, d'Harvard, de l'Université de Bristol et de McGill au Canada ont suivi 13.557 ados du Belarus dans le cadre d'une étude appelée Promotion of Breastfeeding Intervention Trial (PROBIT).
Avec AFP/Relaxnews
Sources : AFP/Relaxnews