Vin bio : Bruxelles renonce à proposer de nouvelles règles
La Commission européenne a décidé mercredi de retirer un projet visant à introduire de nouvelles règles pour la production de vin bio, arguant de l'impossibilité de trouver un compromis acceptable avec les Etats concernés.
Il s'agissait de créer un nouveau concept, le "vin biologique", actuellement absent de la législation européenne. Pour le moment, des vins peuvent être commercialisés avec la mention "raisin issu de l'agriculture biologique", mais le concept bio ne s'étend pas à leur processus de fabrication et ces vins peuvent être vinifiés de la même manière que les vins conventionnels.Le projet a été discuté pendant plusieurs mois en coulisses au niveau des experts européens.
"Mais il n'a pas été possible de trouver un compromis acceptable" sur les normes à respecter en matière de production biologique, a déploré mercredi la Commission européenne dans un communiqué. "Les conditions de l'instauration de ces nouvelles règles ne sont pas réunies dans une majorité d'Etats membres.
Je ne suis pas prêt à accepter un compromis sur les standards biologiques qui enverrait un mauvais signal aux consommateurs sur l'importance que la Commission attache à la politique de qualité", a expliqué le commissaire chargé de l'Agriculture, Dacian Ciolos. Le projet de la Commission visait à proposer une limite plus basse pour la teneur en sulfites que pour les vins traditionnels, ainsi qu'une liste plus réduite que pour les vins conventionnels des additifs autorisés et des aides au traitement autorisées.
Le recours à certaines pratiques oenologiques comme la chauffe aurait été restreint et certaines, comme la concentration par refroidissement ou la déalcoolisation notamment auraient même été proscrites, aux termes de la proposition de la Commission européenne. Certains pays bénéficiant de climats moins cléments pour la vigne que ceux d'Europe du Sud, en particulier l'Allemagne et l'Autriche, étaient vivement opposés à la réglementation, selon une source européenne.
Ils ont obtenu le soutien de la France, qui a proposé un niveau intermédiaire de teneur en sulfites, mais la Commission a jugé qu'il n'était pas assez élevé pour établir une réelle différence avec les vins conventionnels, a-t-on précisé de même source.