La methylisothiazolinone, nouveau parabène

Par AFP /Relaxnews publié le
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À peine avons-nous banni les parabènes de la plupart de nos produits de beauté qu’un nouveau conservateur de synthèse s'immisce dans leur composition: la methylisothiazolinone.

“Sans parabènes”, une mention qui fait vendre et qu’on n’hésite pas à mettre en avant sur le packaging des gels douche, crème de soin, shampoing et autres produits d’hygiène. Ces conservateurs, jusqu’ici très utilisés dans les produits cosmétiques industriels et dans l’industrie agro-alimentaire, luttent efficacement contre le développement des champignons et des bactéries. Cependant, il a été récemment prouvé que les parabènes perturbent le système endocrinien et reproductif. Il est aussi accusé de favoriser l’apparition du cancer du sein par son effet “ostrogénique”, même si aucune étude n’a à ce jour clairement démontré un lien clair entre parabènes et développement de tumeurs mammaires. 

En l’absence de consignes claires quant à l’utilisation des parabènes, la plupart des femmes et des industriels de la cosmétique appliquent le principe de précaution. Contraints de laisser tomber les parabènes, les industriels ont donc jeté leur dévolu sur un autre conservateur aux propriétés semblables : la methylisothiazolinone.

Bien connue des dermatologues, cette substance était très utilisée dans les cosmétiques il y a une vingtaine d’années pour son faible coût. Elle est particulièrement irritante, et la Société Française de Dermatologie attire notre attention sur le nombre grandissant d’irritation cutanée et d'eczéma suite à l’utilisation de produits contenant du methylisothazolinone. Ce composé chimique est aussi susceptible de provoquer une gêne respiratoire, notamment lorsqu’il est utilisé dans des produits d’entretien du sol. 

Les produits cosmétiques certifiés bio peuvent constituer une bonne alternative pour éviter d’avoir affaire au methylisothiazolinone, mais il faut garder à l’esprit que l’alcool et les huiles essentielles qui assurent leur conservation au fil du temps sont très allergènes. Pour décrypter les étiquettes, il existe un nouveau site internet Noteo qui répertorie les produits en fonction de 4 critères : santé, environnement, social et budget. Une bonne initiative, qui permet au consommateur de mesurer l’impact de sa consommation sur l’environnement mais aussi sur sa santé.

Rédaction : Justine Chrisment