Massacre à la fraise

Par Bioalaune publié le
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Qui ne raffole pas des fraises ? C’est le fruit des beaux jours par excellence, à peine le soleil pointe-t-il le bout de son nez qu’on se rue sur les étalages, quitte à avaler par la même occasion 105 molécules toxiques. Miam.

Son petit goût sucré mais pas trop, sa rondeur en bouche, sa jolie couleur estivale... Cette petite gourmandise ravie les papilles des petits, et des moins petits. On en consomme sans modération pendant l’été, si bien qu’en 15 ans, la production mondiale de fraises a doublé pour atteindre 4 milliard de kilos, soit 129 kilos par seconde.

Les Etats-Unis et l’Espagne (sans surprise) sont les plus gros producteurs de fraise du monde, et c’est la région andalouse qui fournit toute l’Europe. Dans la région de Donana s’étendent 6000 hectares de bâches, surface qui augmente chaque année et qui grignote petit à petit le parc naturel avoisinant, qui abrite des centaines d’espèces animales différentes, dont le lynx ibérique, en voie de disparition. Depuis 2007, WWF tente de sensibiliser l’opinion publique sur les conséquences de cette production intensive sur les écosystèmes de la région de Donana.

L’Europe s’en fiche, elle veut manger des fraises.

Production industrielle oblige, on pompe sans scrupule ⅓ des réserves en eau de la région, on arrose les fraises de pesticides, on cultive hors sol, on place les plants au frigo l’été, on les chauffe au printemps... Production artificielle, fraise artificielle ? C’est à peu près ça, puisque des tests menés par un laboratoire allemand prouvent que 76% des barquettes de fraises espagnoles contiennent des pesticides. Plus de 105 molécules différentes ont été identifiées, parmi elles le cyprodinil, le fludioxonil, le fenhexamide, le tolylfluanide (désormais interdit en France) et l’azoxystrobine.

L’Europe s’en fiche, elle veut manger des fraises.

Alors, une petite envie de fraise ?

Alors, pendant qu’on mange des fraises en dessert, la population de Donana et les travailleurs clandestins souffrent de graves problèmes respiratoires, l’écosystème disparaît peu à peu, les espaces naturels se réduisent...et on s’empoisonne.

Rédaction : Justine Chrisment