Des cadeaux empoisonnés au pied du sapin
Phtalates, bisphénol-A, formaldéhyde, plomb, mercure, arsenic, ces composants toxiques ne figurent pas sur leurs lettres au Père Noël. Et pourtant, ce sont ces cadeaux empoisonnés que de nombreux enfants vont déballer le 25 décembre.
Des jouets à risque
Tandis que les fêtes de fin d'année se profilent à l'horizon et que certains parents commencent dores et déjà leurs achats afin de satisfaire leur exigeante progéniture, il convient de rappeler les dangers que représentent certains jouets pour la santé des enfants. Une étude sur les jouets menée en 2009 par l'association 60 millions de consommateurs, avait rendu un rapport alarmant. 30 jouets sur 66 testés présentaient un risque sanitaire en raison de la présence de substances chimiques.
Si la résistance et la souplesse du plastique en font le matériau le plus utilisé pour la fabrication des jouets, c'est également le plus chimique. Selon la réglementation européenne, les phtalates dont il est généralement composé ne doivent pas excédé 0,1% de la masse du jouet. Au delà, les enfants sont exposés à un risque de dérèglement hormonal (des trouble de la reproduction pour les garçons et puberté précoce pour les filles). Or, sur le panel de 25 jouets en plastique testés, 9 d'entre eux contiennent un taux de phtalates supérieur à la norme fixée. Parmi ces derniers, on retrouve des poupées de grandes marques, des figurines, et notamment des accessoires représentant une licence. Une réalité révoltante lorsque l'on sait la facilité avec laquelle les enfants portent les jouets à la bouche.
Certains parents se dirigent alors vers le bois, plus naturel. Sa réputation écologique a été contestée par la présence de formaldéhyde, une substance classée cancérigène, dans 13 des 15 jouets en bois. 6 d'entre eux présentaient en plus des peintures contenant des traces de matériaux lourds tel que le plomb. Les palettes de maquillage sont à proscrire puisque 4 sur 5 étaient constituées de matériaux lourds.
Depuis, si la réglementation européenne s'est renforcée, aucune loi ne contraint les fabricants à indiquer la composition des jouets sur leurs emballages. Quant au label CE, sa valeur est contestable du fait qu'il est apposé par le fabricant lui-même, mais peu de jouets sont réellement soumis aux contrôles.
Comment s'y retrouver ?
La première approche réside dans le choix des matériaux. Limiter les jouets en plastiques est un bon début, à moins que l'emballage ne comporte la mention « Sans PVC » ou « Sans phtalates ». Privilégier le bois brut portant le label FSC sans peinture ni vernis et bannir les poupées parfumées au profit de poupées en tissus ou en coton bio.
Les labels NF Environnement, Oko test, GS ou encore Spiel gut sont de bons indicateurs de non-toxicité.
L'association Women in Europe for a Common Future (WECF) a réalisé un guide pratique à imprimer et à conserver dans son sac : à voir ici.
Rédaction : Chrystelle Camier