L'aspartame est-il vraiment sans danger?
Mardi 10 décembre, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a rendu le rapport de sa première évaluation des risques associés à l’aspartame, déclarant que ce dernier était “sûr pour la consommation humaine aux niveaux actuels d’exposition”.
Un additif sans danger selon l’EFSA
A l'issue d'une enquête sur les dangers de l'aspartame pour l'organisme, l'Autorité européenne de sécurité des aliments, l'EFSA, a rendu son rapport, arguant que l'édulcorant serait sans danger au niveau auquel il est aujourd'hui autorisé dans l'industrie agroalimentaire. Des conclusions qui viennent contredire de nombreuses études scientifiques démontrant l’incidence de cet additif sur certains troubles de la santé.
En effet, en 2010, une étude danoise financée par l’Europe avait été menée sur 60 000 femmes, et dénonçait les effets de la phénylalanine, l’un des composants de l’additif sucrant, affirmant que la consommation quotidienne d’une boisson gazeuse édulcorée augmentait jusqu’à 38% les risques de prématurité, et jusqu’à 78% au delà de quatre par jour.
Suite à cette étude, et malgré la demande de nombreux scientifiques, obstétriciens et acteurs publics, aucune mesure de prévention n’a été mise en place par les agences sanitaires, supposées être les garants de la santé de tous.
En outre, des scientifiques italiens de l’Insititut Ramazzini de Bologne, ont mené des tests sur 240 souris mâles, établissant une corrélation entre la consommation d’aspartame et l’élévation du risque de cancers du foie et du poumon.
Suite à cette étude, et malgré la demande de nombreux scientifiques, obstétriciens et acteurs publics, aucune mesure de prévention n’a été mise en place par les agences sanitaires, supposées être les garants de la santé de tous.
Les études affirmant la nocivité de l’édulcorant sur l’organisme sont très nombreuses, et suffisamment concluantes pour que le doute qu’elles suscitent exhorte les agences responsables à prendre les mesures nécessaires. Ce qui n’est pourtant pas le cas, puisque l’EFSA estime que ces recherches nécessiteraient plus de preuves scientifiques et mériteraient d’être approfondies. En attendant de nouvelles publications “plus poussées” ce doute profite aux industriels plutôt qu’aux consommateurs, comme le déplore le Professeur Laurent Chevallier, médecin nutritionniste et Membre du Réseau Environnement Santé.
Des conclusions vivement contestées
La Dose Journalière Admissible (DJA) d’aspartame, soit 40 mg par kilo selon le Comité scientifique de l’alimentation humaine, ne présenterait donc pas de danger selon les conclusions rendues publiques par l’EFSA. Un avis que ne partage pas André Cicolella, fondateur du Réseau Environnement Santé, qui dénonce une fraude et appelle à une enquête parlementaire. Il rappelle dans son communiqué de presse que les études visant à juger de la DJA de l’aspartame n’ont jamais été publiées, et par conséquent jamais fait l’objet d’un examen indépendant.
Les conclusions rendues pas l’EFSA sont donc loin de mettre fin à la controverse à laquelle l’édulcorant donne lieu. Présent dans près de 6000 produits de consommation courante et 500 produits pharmaceutiques, l’aspartame ne fait pour l’instant l’objet d’aucune mesure de prévention sanitaire, bien qu’il suscite beaucoup d’inquiétude.
Rappelons que l’inoffensivité de l’aspartame est aujourd’hui affirmée par la même Agence qui soutenait encore que le Bisphénol A était sans danger quand les gouvernements l’avaient déjà interdit.
Si les scientifiques sont divisés quant aux dangers de l’aspartame, le risque évoqué par de nombreuses études ne justifierait-il pas la mise en place de certaines mesures quant à son utilisation?
Rédaction: Manon Laplace