Monsanto empoisonne l’Argentine avec ses pesticides
Une enquête révèle la dangerosité des produits de Monsanto sur la population Argentine, fortement exposée depuis 20 ans aux pesticides.
Des révélations choquantes
L’agence américaine Associated Press (AP) est allée enquêter sur l’utilisation des pesticides en Argentine, l’un des pays où les produits agrochimiques font le plus de ravages. Le reportage effectué révèle un manque de régulation dans l’utilisation des produits, en particulier pour l’épandage du Roundup de Monsanto, associé aux OGM.
Les conséquences sur la santé sont graves pour les habitants des campagnes, régulièrement arrosés de produits chimiques directement chez eux, au travail et même dans les écoles. Les civils sont les premières victimes de ce désastre, à l’image de Fabian Tomasi (présent sur la photo ci-dessus), agriculteur n’ayant jamais été formé pour utiliser des protections lorsqu’il maniait les produits Monsanto. Aujourd’hui âgé de 47 ans, ses jours sont en danger.
L’Argentine, une terre polluée, un environnement dévasté
Les conséquences sur la santé sont graves pour les habitants des campagnes, régulièrement arrosés de produits chimiques directement chez eux, au travail et même dans les écoles. Les civils sont les premières victimes de ce désastre, à l’image de Fabian Tomasi (présent sur la photo ci-dessus), agriculteur n’ayant jamais été formé pour utiliser des protections lorsqu’il maniait les produits Monsanto. Aujourd’hui âgé de 47 ans, ses jours sont en danger.
AP explique pourquoi cette situation est dangereuse : “progressivement, les mauvaises herbes et les insectes ravageurs sont devenus résistants, alors les agriculteurs ont augmenté les doses, multipliant par neuf la quantité de pesticides répandue dans les champs argentins, passant de 34 millions de litres en 1990 à plus de 312 millions de litres aujourd’hui. Dans l’ensemble, les agriculteurs argentins appliquent environ 4,3kg de concentré agrochimique par acre, soit plus de deux fois ce que les agriculteurs américains utilisent.”
N’oublions pas que l’Argentine connait un des taux de déforestation les plus élevés de la planète. Depuis sa révolution agricole de 2001, un million d’hectares de forêts primitives est partie en fumée.
Augmentation des cancers et des malformations
Les photos ci-dessous, qui accompagnent l’article d’Associated Press, témoignent des cas troublants d’enfants malformés. L’exemple avec Camila Veron, née handicapée à Avia Terai. Sa mère témoigne : “les médecins m’ont dit que l’eau a pu provoquer cette situation, à cause des poisons qu’elle véhicule”. Selon AP, le risque de développer des malformations à la naissance a quadruplé depuis 10 ans.
Dans ce même village d’Avia Terai, 30% de la population est atteint du cancer et 80% des enfants de la région possèdent des résidus de pesticides dans leur propre corps. Il n’est cependant pas possible d’en tirer des conclusions hâtives, de savoir si tel ou tel produit est responsable de ces problèmes de santé, notamment car ce genre d’infection arrive par un mélange de molécules dans le corps et non à une seule. Toutefois, les regards restent tournés vers le géant américain de l’agrochimie.
La réaction de l’accusé
En Argentine, il faut savoir que 10% des recettes de l’État proviennent des exportations de soja transgénique. Les OGM vendus par Monsanto font l’or des Argentins. De plus, Soyeros, le producteur le plus important du pays exerce une pression importante sur le gouvernement, ce qui ralentit significativement certaines recherches liées à la nocivité des produits chimiques. La présidente du pays, Cristine Kirchner, a mis en place en 2009 une commission nationale sur la question. Celle-ci ne s’est toujours pas réunie.
De son côté, Monsanto refuse de voir un lien de cause à effet entre ses produits et les effets néfastes sur la population locale en continuant à affirmer que son herbicide Roundup n’est pas nocif. Le porte parole de la firme américaine ajoute: “si les pesticides sont mal utilisés en Argentine, alors c’est dans l’intérêt de tout le monde, le public, le gouvernement, les fermiers, l’industrie et Monsanto, que le mauvais emploi de ces agents chimiques soit arrêté”.
Source : Concordmonitor.com
Rédaction : Mathieu Doutreligne