Forêts comestibles : l'idée d'une alimentation pour tous par Juan Anton Mora

Portrait de Juan Anto Mora
Forêts comestibles : l'idée d'une alimentation pour tous par Juan Anton Mora
Par Mathieu Doutreligne publié le
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Selon l'espagnol Juan Anton Mora, les forêts comestibles sont la clé de notre future indépendance alimentaire. Principe issu de la permaculture, ce concept permet de produire beaucoup, sans effort et avec peu de place.

Juan Anton More pense que l’indépendance mène à la liberté. C’est de ce raisonnement que lui est venu l’idée des forêts comestibles pour lutter contre la faim dans le monde. Il part du principe qu’actuellement, pour se nourrir, nous dépendons de plusieurs éléments liés : nous achetons de la nourriture dans des magasins avec de l’argent que nous gagnons grâce à un travail salarié ou des aides sociales données par l'état. Lorsque le travail vient à manquer, les chômeurs et les personnes dépendantes des aides sociales rencontrent des difficultés pour manger. Or tout le monde doit pouvoir s’alimenter. La solution de Juan Anton est simple : comme la nourriture vient de la terre, il faut produire soi-même notre propre nourriture.

En forme olympique à 78 ans, l’espagnol organise fréquemment des réunions de plusieurs jours chez lui dans lesquelles il explique à qui veut bien l’entendre sa vision d’une vie saine et ses projets de forêts comestibles pour changer le monde.

Son action a pour but de combattre la faim dans le monde, rien de plus, rien de moins. Juan part du principe que toute société devrait posséder au minimum deux pilliers : le travail et la production de sa nourriture. Le premier permet d’exploiter ses talents et de se rendre utile pour le bien commun, le deuxième sert à acquérir son autosuffisance alimentaire. Ainsi, même sans travail, chacun pourra manger à sa faim. Il est vrai qu’en ne possédant qu’un contrat salarié, notre autonomie reste branlante.


Principes de base de la permaculture

Obtenir une indépendance alimentaire apporte une sécurité, mais également une nouvelle liberté dans une société qui ne laisse plus aucun choix. Juan s’explique : “il faut appeler les choses par leur nom ! Quand on rentre dans une boulangerie et que le boulanger ne peut pas nous dire d'où vient sa farine, quand le marché est contrôlé par les transgéniques et que nous n'avons pas le choix de ce que nous achetons, c'est une dictature. Quand on élit des personnes qui passent leur temps à nous mentir et qui font le contraire de ce qu'elles disent, c'est une dictature. Il faut trouver la manière de faire les choses par nous-même. Il faut apprendre à cultiver, produire des aliments sains, établir une relation commerciale ou d'échanges de produits que nous faisons nous-même.”

Son concept de forêt comestible a germé il y a 30 ans alors qu’il cherchait un lieu paisible pour cultiver un potager et élever quelques poules. Quelques années avant la retraite il achète une parcelle d’oranger à un jardinier. Un jour, celui-ci lui conseille un puissant herbicide pour venir à bout des mauvaises herbes pendant plusieurs années. Pour Juan, c’est le déclic. Il arrête d’utiliser tous les produits chimiques et décide de se consacrer aux techniques de permaculture : “J’ai commencé à m’intéresser à la manière dont fonctionne la terre. J’ai été à des cours d’agriculture écologique puis à un cours de permaculture et j’ai acheté quelques livres de Fukuoka. Puis j’ai commencé à appliquer ce que j'apprenais.”

Juan Anton se met à planter de nouveaux arbres : bananiers, noyers, amandiers, figuiers, oliviers, pêchers pour créer sa forêt d'aliments. Son objectif est d'obtenir le maximum de nourriture pour un minimum de travail. Et il y arrive.

Aujourd’hui, le plus gros de son travail consiste à récupérer les fruits sur les arbres. Les feuilles, quant à elles, tombent et se font manger par les micros-organismes qui nourrissent la terre. Il n’y a rien à ajouter. “La forêt comestible produit essentiellement des fruits, elle garantit que nous ne mourrons pas de faim. Pour compléter, il peut être intéressant de faire pousser des plantes annuelles : des légumes, des céréales, des herbes aromatiques. Et cela n’est pas réservé aux personnes qui ont un jardin, des plantes en pots, on peut en mettre partout.”

 

Source : site-ways.net
Rédaction : Mathieu Doutreligne