Pour un jardin bien vert, faites pipi dehors !

Fontaine du Manneken Pis
Pour un jardin bien vert, faites pipi dehors !
Par Manon Laplace publié le
20741 lectures

En matière d'écologie, certains ne manquent pas d'inventivité. Aux Etats-Unis comme aux Pays-Bas se développent des projets visant à recycler l'urine humaine en fertilisant agricole. Ou quand faire pipi devient un geste éco-citoyen.

Si l'idée peut prêter à rire, le projet est tout ce qu'il y a de plus sérieux. Aux États-Unis, des chercheurs travaillent depuis 2011 à convertir l’urine en engrais. A Amsterdam, la municipalité récolte le contenu des urinoirs publics pour le redistribuer aux fermes locales. Fertilisant naturel, l’urine serait-elle l’engrais de demain ?

Une initiative soutenue par le gouvernement américain

Le Rich Earth Institute (REI), organisation de recherche américaine, s’est penché sur la question et collecte des déjections humaines depuis 2011 afin de les transformer en engrais. Pour cause, la concentration en phosphore, azote et potassium de l'urineen ferait une excellente alternative aux fertilisants chimiques.  Les tests, menés depuis 2012 ont démontré un rendement des cultures arrosées à l'urine jusqu'à deux fois supérieur à celui des plans simplement arrosés à l'eau. Une ferme témoin du Vermont a ainsi pu doubler sa production de foin sans recourir aux engrais chimiques. Fort de son succès, le REI s'est récemment vu occtroyer une bourse de 10 000 dollars par le ministère de l’agriculture.

Une méthode qui semble faire ses preuves donc, mais qui peut susciter l'appréhension chez certains septiques qui soulèveraient la question de l'hygiène. Sur ce point, pas de quoi paniquer assurent les spécialistes. Il ne s’agit pas de verser de l’urine telle quelle sur ses plantations. Avant d’être déversé sur les cultures, le liquide est dilué dans un grand volume d’eau afin d’obtenir un dosage optimal en nutriments, puis stocké à plus de 20 degrés pendant trente jours, après quoi les potentiels agents pathogènes sont éliminés. 

A Amsterdam, les urinoirs publics mis à contribution

L'Europe s'ouvre elle aussi à cette alternative écologique, à l'instar de la Mairie d'Amsterdam qui récolte l'urine de ses habitants. Dans la capitale des Pays-Bas, faire pipi dans la rue contribue désormais au développement de l'agriculture locale. Grâce aux nouveaux urinoirs plublics intallés par la Mairie, l’urine des habitants est collectée, traitée puis redistribuée aux paysans locaux. Une initiative écolo d'abord motivée par les dégâts causés par l’urine dans les canalisations publiques. Les minéraux contenus dans les déjections obstruaient les canaux d'évacuation, obligeant la Mairie a renforcer son système de traitement des eaux usées. “Nous nous sommes dits que quitte à extraire l’urine des canalisations, autant le faire à bon escient” explique Peer Roojimans, responsable du département des eaux usées de la ville.

Une structure pour traiter l'urine a alors été mise en place, directement rattachée aux vespasiennes publiques, permettant d’extraire le phosphore et l’azote et de former la struvite, un cristal blanc hautement fertilisant qui est ensuite distribué aux fermiers locaux. Selon la Mairie d’Amsterdam, la collecte de l’urine de toute la ville pourrait permettre de fertiliser l’équivalent de 10 000 stades de football de terres agricoles.


Rédaction : Manon Laplace
 

A Amsterdam, les urinoirs publics mis à contribution

L'Europe s'ouvre elle aussi à cette alternative écologique, à l'instar de la Mairie d'Amsterdam qui récolte l'urine de ses habitants. Dans la capitale des Pays-Bas, faire pipi dans la rue contribue désormais au développement de l'agriculture locale. Grâce aux nouveaux urinoirs plublics intallés par la Mairie, l’urine des habitants est collectée, traitée puis redistribuée aux paysans locaux. Une initiative écolo d'abord motivée par les dégâts causés par l’urine dans les canalisations publiques. Les minéraux contenus dans les déjections obstruaient les canaux d'évacuation, obligeant la Mairie a renforcer son système de traitement des eaux usées. “Nous nous sommes dits que quitte à extraire l’urine des canalisations, autant le faire à bon escient” explique Peer Roojimans, responsable du département des eaux usées de la ville.

Une structure pour traiter l'urine a alors été mise en place, directement rattachée aux vespasiennes publiques, permettant d’extraire le phosphore et l’azote et de former la struvite, un cristal blanc hautement fertilisant qui est ensuite distribué aux fermiers locaux. Selon la Mairie d’Amsterdam, la collecte de l’urine de toute la ville pourrait permettre de fertiliser l’équivalent de 10 000 stades de football de terres agricoles.