L'exposition aux pesticides favoriserait l'autisme et les troubles du développement

Jeune garçon en train de dessiner
L'exposition aux pesticides favoriserait l'autisme
Par Manon Laplace publié le
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L'exposition aux pesticides à usage agricole pendant la grossesse pourrait nuire au bon développement de l'enfant et favoriser l'autisme. Une étude américaine met en lumière le potentiel lien entre les troubles cognitifs chez l'enfant et la toxicité des produits phytosanitaires.

Depuis quatorze ans, la part d’enfants nés autistes aux États-Unis a fortement progressé, passant de un sur 150 en 2000, à un sur 68 en 2014. Selon les résultats d’une étude de l’université de Davis, en Californie, publiée dans la revue scientifique Environmental Health Perspectives (EHP), cette progression serait en partie liée à des facteurs environnementaux. Et à l’usage des pesticides en particulier. Selon les chercheurs, les risques de développer le syndrome de l’autisme seraient jusqu’à 66 % plus importants pour les enfants exposés in utero.

7,6 fois plus de risques d'avoir un enfant autiste

D’après le rapport d’étude, le risque de donner naissance à un enfant autiste serait plus élevé chez les femmes enceintes vivant à proximité d’une zone d’épandage, surtout au cours des deuxième et troisième trimestres. Mis en cause, les insecticides organochlorés, organophosphorés, les pyréthroïdes et la bifenthrine, des substances chimiques qui composent les intrants à usage agricole ou domestique, et favoriseraient les troubles du développement. Ainsi, un enfant né d’une mère ayant été exposée à des insecticides dits organochlorés aurait 7,6 fois plus de chances d’être autiste que les autres.

Des statistiques rendues possibles grâce à la loi californienne qui exige que le type de pesticides pulvérisés ainsi que le la date, le lieu et la quantité de produit déversée soient systématiquement précisés. De fait, les scientifiques ont pu rapprocher les données concernant l’épandage de produits phytosanitaires dans l'État de Californie à celles portant sur des familles dont les enfants étaient autistes. "Nous avons constaté que plusieurs types de pesticides ont été plus couramment utilisés près des habitations où les enfants ont développé le syndrome de l'autisme ou ont eu des retards [de développement]" explique Irva Hertz-Picciotto, vice-présidente du département de Sciences et de Santé publique à l'université Davis et co-auteure de l’étude.

Proximité du lieu d'épendage et multiplication des cas de retards du développement

Sans établir de mécanisme expliquant le lien de cause à effet entre exposition aux produits phytosanitaires et autisme, l’étude permet en tout cas de souligner une tendance grâce à l'analyse d'un millier de personnes, et vient confirmer une précédente enquête qui mettait en lumière la possible incidence des produits chimiques sur le développement du cerveau chez le fœtus. En 2007 déjà, le suivi de 465 enfants autistes et d’un groupe témoin de 7 000 enfants avait permis de mettre en évidence la corrélation entre proximité d’un lieu d’épandage pendant la grossesse et trouble du développement chez l’enfant. Pointant du doigt le dicofol et l’endosulfan, des composés organochlorés.

Des statistiques rendues possibles grâce à la loi californienne qui exige que le type de pesticides pulvérisés ainsi que le la date, le lieu et la quantité de produit déversée soient systématiquement précisés. De fait, les scientifiques ont pu rapprocher les données concernant l’épandage de produits phytosanitaires dans l'État de Californie à celles portant sur des familles dont les enfants étaient autistes. "Nous avons constaté que plusieurs types de pesticides ont été plus couramment utilisés près des habitations où les enfants ont développé le syndrome de l'autisme ou ont eu des retards [de développement]" explique Irva Hertz-Picciotto, vice-présidente du département de Sciences et de Santé publique à l'université Davis et co-auteure de l’étude.