Les pommes contiennent 100 fois moins de vitamines qu'en 1950
Notre nourriture serait jusqu'à cent fois plus pauvre sur le plan nutritionnel qu'il y a 50 ans. La faute à une agriculture intensive qui appauvrit les sols et les cultures.
Course au rendement oblige, les matières premières poussent en un temps records sur des sols privés de leurs minéraux, sont arrosées de composés chimiques et cueillies avant maturité. Résultat, certains fruits et légumes sont jusqu’à cent fois moins riches en vitamines et minéraux qu’il y a un demi-siècle.
Voilà près de vingt ans que le corps scientifique étudie l’impact de l’agriculture intensive sur la qualité nutritionnelle des aliments. Synthétisées dans une méta-étude dirigée par le chercheur américain Brian Halweil et baptisée Still no free lunch, de nombreuses recherches font état d'une concentration de nutriments considérablement en baisse dans les fruits et légumes issus de cultures conventionnelles.
La production agricole a significativement augmenté depuis le virage industriel opéré à la moitié du XXe siècle. Parallèlement le taux de nutriments dans les aliments s'est beaucoup appauvri. C'est l’essor de la “calorie vide”. Soit une densité nutritionnelle moindre, pour une nourriture toujours plus riche en sucres et graisses ajoutés.
Une inquiétude partagée par certaines figures scientifiques dès le milieu du XXe siècle. En 1940, les nutritionnistes britanniques Robert McCance et Elsie Widdowson alertaient sur la constitution changeante des aliments dans La composition chimique des aliments.
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Comparés aux mêmes aliments poussant il y a un peu plus d’un demi-siècle, les produits issus des cultures conventionnelles sont jusqu’à cent fois moins riches. Pour retrouver les taux de vitamine C d’une pomme des années 1950, soit environ 400 mg, il faudrait aujourd’hui en manger 100, rapporte le site Terraeco.
Les épinards quant à eux comptent 53 % de potassium, 70 % de phosphore, 60 % de fer et 96 % de cuivre en moins. De la même façon, le fer de la viande, aliment de “bout de chaîne”, a réduit de moitié. Et la liste n’en finit pas.
Cet appauvrissement nutritionnel s’explique par la mutation du système agricole depuis l’après-guerre. Produire plus, plus rapidement et pour moins cher a noyé la production sous les engrais chimiques et les pesticides. L’irrigation s’est aussi faite plus intensive, donnant des fruits et légumes gorgés d’eau et moins riches en nutriments. Assaillis par les monocultures, les sols ont également été privés de leur richesse. La raréfaction des systèmes d’assolement - rotation des cultures - participant au phénomène.
Source : The Organic Center