Quand les emballages alimentaires deviennent comestibles

Femme croquant un verre
Quand les emballages alimentaires deviennent comestibles
Par Caroline Perrichon publié le
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Pour en finir avec les emballages alimentaires toxiques et difficiles à recycler, les chercheurs se mobilisent pour mettre au point des emballages comestibles et biodégradables.

En France, nous produisons plus de 540 kg d’ordures par an dont 23% d’emballages alimentaires. Ces emballages regorgent de substances nocives pour notre santé, parmi elles le bisphénol A, dangereux perturbateur endocrinien. Ils peuvent aussi s’avérer difficiles à recycler notamment les emballages en plastique.

Et si la solution pour conserver nos aliments venait tout simplement de la nature ?

Un emballage qui s’inspire du fonctionnement des cellules biologiques

Créer des emballages qui imitent la nature, c’est l’idée de David Edwards, professeur à Harvard et inventeur des Wikicells. Selon lui “l’emballage de demain devrait être basé sur la structure et le fonctionnement de la cellule biologique”. C’est le cas des grains de raisins qui sont dotés d’une peau imperméable qui préserve les particules d’eau.

Inspiré par ce processus naturel, David Edwards a mis au point un emballage que l’on peut manger ou peler comme un fruit. Cet emballage est composé de particules naturelles (framboise séchée, menthe, chocolat en poudre) gélifiées par des ions de calcium ou de magnésium et couplés à des molécules consommables d'alginate ou de chitosan.

Des bouchées de yaourt, de glace, ou de gaspacho ont aussi été élaborées par ce roi du design culinaire. Elles sont enveloppées dans une coque faite de bagasse (résidu fibreux de la canne de sucre) et d’Isomalt (édulcorant) qui assurerait aux aliments une durée de vie de six mois.

Enfin le professeur d’Harvard n’en est pas à son premier coup d’essai puisqu’en 2010, il mettait au point une bouteille comestible, fabriquée à base d'algues brunes.  

Un emballage aux huiles essentielles pour conserver la viande

Autre idée innovante, Idoya Fernandez Pan, chercheuse à l’Université publique de Navarre a mis au point un film transparent comestible permettant de conserver des viandes fraîches plus longtemps. Composé d’antimicrobiens naturels (huiles essentielles d’origan, de romarin et de clou de girofle), le revêtement permet de conserver des blancs de poulets réfrigérés pendant 13 jours alors qu’habituellement ils ne se conservent seulement quatre à neuf jours.