Après un cancer lié aux pesticides, cet agriculteur passe au bio et voit ses revenus augmenter
Ses années de production en agriculture intensive mènent Dany Dubois a un cancer. Après avoir vaincu la maladie, il change radicalement de mode de production et se convertit au bio et au circuit court. Un choix payant.
En 1993, Dany Dubois hérite de l’exploitation de céréales et de betteraves de son père. Des hectares de champs qu’il fait tourner à grand renfort d’engrais chimiques et de pesticides. Partagé entre épandages et élevage intensif de bovins, l’agriculteur belge, comme la plupart des exploitants à l’époque, manque d’informations. Moins de bras nécessaires et un travail d’astreinte largement limité : autant d’arguments qui priment sur les potentiels risques liés aux phytosanitaires.
Mais l’exploitant wallon déchante. Ce qui s’était initié comme une hausse notable de la production et une réduction de la main-d’oeuvre tourne au cauchemar. En 1998, Dany Dubois développe un lymphome, une forme de cancer du sang, une maladie fréquente chez les agriculteurs. « On suspecte fortement que ma maladie ait été liée à mon activité dans l’exploitation. Déjà à partir des années 70 j’y travaillais à mi-temps », avance l’exploitant.
D’hospitalisations en réflexions, Dany songe à l’avenir de sa ferme et veut un autre modèle agricole. Virage à 180 degrés : il convertira son exploitation en bio. Il abandonne les céréales et les betteraves cultivées de manière industrielles et se concentre sur une production de produits laitiers et de viande. Ses quelque 200 veaux et vaches et boeufs évoluent sur 80 hectares de terres.
En 2007 et après dix ans de conversion, la ferme obtient enfin la certification bio. Une mutation qui va de pair avec un changement de paradigme de distribution. « Nous avons augmenté notre production en circuit court et nous transformons grand nombre de nos produits directement à la ferme », avance Dany, qui ne veut plus alimenter le circuit industriel. Il vend aujourd’hui l’essentiel de sa viande, son beurre, ses glaces et ses yaourts directement sur l’exploitation, les marchés ou dans des petits commerces alentours.
Opération gagnante. Aujourd’hui Dany et sa femme travaillent à plein-temps à la ferme et leurs revenus ont évolué à mesure que leur modèle fermier s’est transformé. « Auparavant nous vendions de la matière première qui n’avait pas beaucoup de plus-value, la vente directe nous permet aujourd’hui de dégager davantage de revenus. »
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