Monsanto condamné par la justice pour l’intoxication d’un agriculteur français

Monsanto condamné par la justice
Paul François en pleine campagne - phyto-victimes.fr
Par Mathieu Doutreligne publié le
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Monsanto, la firme américaine spécialisée dans les biotechnologies agricoles, vient d’être condamnée en appel par la justice française pour l’intoxication de Paul François en 2004.

Une condamnation historique en France

Monsanto Company vient d’être jugé responsable par la justice française de l’intoxication de Paul François en 2004. En cause, le Lasso, nom de son herbicide destiné au maïs. Le groupe avait déjà été reconnu responsable en 2012 lors de la première instance. La firme américaine est désormais condamnée par la cour d’appel de Lyon à indemniser entièrement le céréalier charentais qui depuis son intoxication est devenu partiellement handicapé.

À l'audience d'appel, en mai dernier, Monsanto avait répété que son produit “n'est pas dangereux” et que “les dommages invoqués n'existent pas”. Paul François est, lui, convaincu que la firme américaine connaissait les dangers du Lasso bien avant son interdiction. L’herbicide est, en effet, interdit sur le territoire français depuis 2007. Le Lasso avait déjà été jugé dangereux et retiré du marché au Canada dès 1985 et depuis 1992 en Belgique et au Royaume-Uni.

Un petit pas pour l’homme, un grand pas pour l’humanité ?

À l'audience d'appel, en mai dernier, Monsanto avait répété que son produit “n'est pas dangereux” et que “les dommages invoqués n'existent pas”. Paul François est, lui, convaincu que la firme américaine connaissait les dangers du Lasso bien avant son interdiction. L’herbicide est, en effet, interdit sur le territoire français depuis 2007. Le Lasso avait déjà été jugé dangereux et retiré du marché au Canada dès 1985 et depuis 1992 en Belgique et au Royaume-Uni.

“La reconnaissance de la responsabilité de Monsanto dans cette affaire est essentielle : les firmes qui mettent sur le marché ces produits doivent comprendre que dorénavant, elles ne pourront plus se défausser de leurs responsabilités vis-à-vis des pouvoirs publics ou l’utilisateur et que des comptes leurs seront demandés”, explique dans un communiqué Maria Pelletier, présidente de l’ONG Générations futures. Elle ajoute : “C’est une étape importante pour toutes les autres victimes des pesticides qui espèrent voir enfin confirmer la responsabilité des firmes dans la survenue des maladies qui les touchent.”

Une victoire pour le bio

Interrogé par Le Monde, il regrette “d’avoir été aussi naïf avec les firmes. L’agriculture intensive, c’était merveilleux. On utilisait des produits chimiques, mais on produisait plus. Et comme tous, j’en étais fier.”
Aujourd’hui, Paul François a stoppé son utilisation de produits phytosanitaires et convertit des centaines d’hectares en bio, afin de “remettre du vivant dans le sol”.

Source image : phyto-victimes.fr