Pollution marine : si vous mangez du poisson, vous ingérez du plastique
Anchois à l’huile d’olive, fruits de mers, le tout accompagné de plastique. Mauvaise nouvelle: lorsque vous mangez des poissons et fruits de mer, il y a des chances que vous mangiez le plastique qu’ils ont eux-mêmes ingéré.
Les animaux marins avalent nos déchets plastiques déversés dans les océans. Retour de bâton, nous consommons, par leur intermédiaire, une partie de nos millions de tonnes de bouteilles en plastique, de sacs à usage unique et d’emballages de produits dissous dans les fonds marins.
Du microplastique dans le poisson et les fruits de mer
Une récente étude menée par des chercheurs de l'Université de l'agriculture et de la technologie de Tokyo a révélé que 80% des anchois de la baie de Tokyo contenait des microplastiques, des morceaux de plastique mesurant entre 0,1 et un millimètre. Parmi les 64 anchois japonais analysés, 150 particules microplastiques ont été retrouvées dans les tubes digestifs de 49 d'entre eux.
Le plastique provient des sacs et bouteilles jetables mais également, de microbilles contenues dans les cosmétiques et le dentifrice. Le phénomène est moins connu mais lorsque les vêtements sont lavés, des microfibres de plastiques sont libérées et finissent dans les eaux usées. Puis trop petites pour être filtrées, elles finissent dans les océans.
Les coquillages et crustacés ne sont pas épargnés. Une autre étude révélait que les moules et les huitres destinées à la consommation européenne contenaient eux aussi du plastique. En conséquence, les amateurs de mollusques de mer peuvent ingérer jusqu’à 11 000 morceaux de microsplastique par an.
Rappelons que ces deux études sont réalisées sur un prélèvement d’anchois et de fruits de mer à des endroits spécifiques, il n’est donc pas possible de conclure qu’il en est de même partout ailleurs.
Un danger pour la faune et l’homme
Les mammifères marins et poissons ingèrent ces fragments, qui, lorsqu’ils sont trop volumineux entraînent leur mort. En prime, le plastique agit comme une éponge et absorbe tous les produits chimiques nocifs pour l’environnement marin et l’homme. Certains plastiques contiennent du bisphénol A (BPA) et des phtalates reconnus comme étant des perturbateurs endocriniens et nuisible au développement du fœtus.
Les solutions
- Réduire son impact écologique
Si nous faisons tous un effort, nous pouvons considérablement réduire la quantité de déchets plastiques qui finissent dans les océans. On peut tout simplement commencer par faire ses courses avec un sac en tissu, apporter ses propres Tupperwares pour acheter les aliments en vrac, se servir d’une tasse au travail plutôt que d’utiliser des gobelets en plastique, fabriquer ses propres cosmétiques et les produits ménagers maison.
- Consommer du poisson bio
Au même titre que la viande bio, les poissons bio proviennent obligatoirement d’un élevage qui respecte le cahier des charges européen. La pisciculture biologique disposent d'espaces de vie pour les poissons aménagés en fonction de leurs besoins (moins de poissons dans les cages) et d'une alimentation issue de l'agriculture bio. Tout usage d’additifs, de pesticides, de traitements vétérinaires abusifs est interdits, la qualité de l'eau est contrôlée les cycles naturels du poisson respectés.
©Franklin Servan-Schreiber