Fraude: on vous ment sur l'étiquetage des oeufs

des oeufs dans une boite à oeufs
Fraude: on vous ment sur l'étiquetage des oeufs
Par Elodie Sillaro publié le
Journaliste
54368 lectures

Oeufs labellisés ou frais, poules élevées en plein air, pour acheter ses oeufs en supermarché, on se réfère aux étiquettes sur les boites. D’après une enquête de la répression des fraudes, 25% de l'étiquetage n'est pas conforme aux oeufs.

L’oeuf est un aliment présent dans quasi toutes les cuisines, nous en consommons d’ailleurs 15 milliards chaque année. En mars dernier, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) s’est penchée sur les oeufs et leur étiquetage en supermarché. Son enquête a démontré que les étiquettes des oeufs étaient erronées parfois même falsifiées.

25% d'étiquetage non conforme

Sur 762 contrôles effectués en grande surface, 25% des étiquetages comportait des anomalies: usurpation de label,  mentions “gros oeufs” pour des oeufs moyens, greenwashing et présentations de poules en plein air trompeuses. Certes, le taux de non-conformité était de 50% il y a 3 ans, mais 25% reste un chiffre encore bien trop élevé !

Certaines anomalies ne sont pas à prendre à la légère. En effet, la répression des fraudes a relevé la présence d’oeufs avec une date limite de consommation (DLC) dépassée ou comportant des erreurs, ce qui pourrait entraîner des risques sanitaires.

Des faux oeufs bio vendus en grandes surfaces

Les consommateurs se détournant des oeufs de poules élevées en batterie, certains fabricants dont les produits sont vendus en grandes et moyennes surfaces (GMS) n’ont aucun scrupule à usurper les labels bio ! Contre son propre gré, on se retrouve avec des oeufs issus de l'élévage en batterie au lieu d'acheter des oeufs de poules élévées en plein air ou bio, comme on le croyait. Et surtout, on cautionne, sans le savoir, les conditions de l'élevage intensif comme l'enfermement des poules pondeuses dans un environnement appauvri à l'extrême (obscurité, surpopulation) et dans un espace de vie semblable à la surface d'une feuille A4. Dans ces conditions de privations intenses, les poules pondeuses endurent un an de détresse physiologique et comportementale.

Certaines anomalies ne sont pas à prendre à la légère. En effet, la répression des fraudes a relevé la présence d’oeufs avec une date limite de consommation (DLC) dépassée ou comportant des erreurs, ce qui pourrait entraîner des risques sanitaires.

Pour rappel, les premières lettres du code tamponné sur les oeufs indiquent le pays d'origine (FR pour France, par exemple) et le chiffre qui suit indique le mode d'élevage de la poule qui a pondu l’œuf. 

Attention au greenwashing

Les présentations de boîtes d'oeufs peuvent induire en erreur. Certaines marques utilisent des images où les poules sont en pleine nature alors qu'elles sont élévées en batterie. C’est ce qu’on appelle le greenwashing, un procédé marketing qui consiste à rendre plus verte et écolo l’image d’un produit.

“Une poule faisait 80 oeufs par an en 1990, elle en fait actuellement 250”, Gérard Michel, spécialiste juridique.

François Cartier, journaliste de l'association Consommation Logement et Cadre de Vie (CLCV), se veut tout de même rassurant: "D’une manière générale, la filière œuf bénéficie d’une assez bonne image avec une forte production sous label. Même si cela n’est pas toujours simple pour les professionnels, il importe d’être rigoureux jusque dans l’étiquetage pour garder cette crédibilité auprès du public"1

1: Source: RTL


Reportage de La Quotidienne - France 5 : Boîtes d’oeufs : les étiquettes sont-elles falsifiées ?