Les États-Unis mettent fin au broyage des poussins mâles

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Les États-Unis mettent fin au broyage des poussins mâles
Par Elodie Sillaro publié le
Journaliste
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Après l’Allemagne, les États-Unis ont décidé de mettre fin au broyage des poussins mâles, une technique qui consiste à éliminer les oisillons indésirables et à ne garder que les femelles utiles pour la ponte des oeufs. À quand une même décision en France ?

Chaque année aux États-Unis et en Europe, des millions de poussins mâles finissent broyés vivants dans les couvoirs. C’est une victoire d’une association de défense des animaux, The Human League aux État-Unis, qui a obtenu de la plus grosse organisation américaine de producteurs d’oeufs (puisqu’elle détient 95% de la production du pays) la fin du broyage des poussins mâles. À compter de 2020, cette pratique cruelle va disparaître au profit d’une méthode de détermination précoce du sexe des poussins dans l’oeuf.

Un sordide destin

L’industrie des oeufs demandent une telle rentabilité que le massacre des poussins mâles est d’usage. Dès les premiers jours de leur vie, ils sont triés sur le volet: les femelles sont gardées et destinées à la ponte tandis que les mâles ne sont d’aucune utilité et tués de façon cruelle. Les poussins issus de poules pondeuses ne sont pas assez charnus pour l’industrie du poulet. Rejetés par les deux filières, ils sont broyés vivants, gazés ou étouffés par milliers dans des sacs poubelle, quand ils ne finissent mourant déchiquetés et à l'agonie.

L’appel de l’association L214 entendu

Malheureusement, tous les modes de production (bio, plein air, batterie) sont concernés. À plusieurs reprises, l’association L214 Éthique & Animaux a partagé des images révélant le massacre des poussins mâles et des canetons femelles (les mâles sont gardés pour le gavage) dans les “couvoirs de la mort”. Suite aux vidéos chocs et aux signatures adressées au ministre de l’Agriculture, ce dernier avait annoncé la révision la « mise à mort des animaux en dehors des abattoirs ». Stéphane Le Foll avait également indiqué le financement du développement d’une méthode de sélection du sexe des poussins dans l’oeuf en 2017.


En France, une entreprise s’est également lancé dans cette technique appelée la spectométrie. « Contrairement au modèle allemand, nous développons une technique non invasive qui permet de trouver des informations sur le sexe du poussin sur la coquille, c’est-à-dire qu’il n’y a pas besoin de faire de trou dans l’œuf », explique Patrick Collet, directeur de Tronico1. Cette technique permettrait de "scanner" l'oeuf. Pour Brigitte Gothière, porte-parole de L214, même si ces évolutions sont positives, elles restent insuffisantes car trop d'animaux suffisent des mauvais traitements et des morts cruels dans les abattoirs.

1 Propos recueillis dans Le Monde.