Plus d’un million de professionnels agricoles victimes des pesticides
L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a publié un rapport sur les expositions professionnelles (agriculteurs, céréaliers, insectiseurs, chef d'exploitation) aux pesticides. Verdict, des millions de travailleurs touchés et une réglementation fragile.
L’Anses a publié, fin juillet, un rapport sur les expositions professionnelles aux pesticides. Résultat, “plus d’un millions de professionnels du secteur agricole sont potentiellement exposés aux pesticides”. Après cinq ans de travaux, le rapport révèle les nombreuses lacunes sur l’évaluation de l’impact des pesticides et notamment dans le processus d’homologation.
Des risques sous-estimés
L’Anses fait le triste constat d’un manque important de données sur ces expositions aux pesticides. En 2014, elle avait d’ailleurs lancé un appel à contribution pour en récolter davantage de la part des agences européennes, des associations, des scientifiques etc. De nombreuses données existent mais proviennent d’études effectuées par des industries ayant un intérêt économique en jeu avec la vente de ces produits chimiques. En plus des connaissances, l'agence constate également des lacunes dans la réglementation et dans le port d'équipements de protection bien souvent absent.
Cette pénurie de données est révélatrice de la façon dont on sous-estime les effets néfastes des produits phytosanitaires sur l’homme. Pourtant, en 2012, la maladie de Parkinson avait été reconnue comme maladie professionnelle liée à l’usage des pesticides et en 2014, une étude américaine avait établi un lien entre l’exposition aux pesticides, l’autisme et les troubles du comportement. En 2013, une étude de l’Inserm avait mis en évidence le lien entre l’exposition aux pesticides et de nombreuses pathologies (cancers, maladies neurodégénératives, malformations du fœtus etc.) et en 2015, 5 pesticides (le glyphosate et des insecticides) étaient officiellement classés cancérogènes par l’OMS.
Des millions de personnes touchés
L’Anses rappelle qu’en 2010, plus d’un million de personnes avait une activité professionnelle régulière dans le monde agricole, sans compter les travailleurs non permanents et les stagiaires. En plus des professionnels, ce sont aussi les familles des travailleurs et les riverains des zones traitées qui sont touchés. Outre l’impact environnemental, l’Anses souligne les enjeux de santé de l’exposition aux pesticides.
Cette pénurie de données est révélatrice de la façon dont on sous-estime les effets néfastes des produits phytosanitaires sur l’homme. Pourtant, en 2012, la maladie de Parkinson avait été reconnue comme maladie professionnelle liée à l’usage des pesticides et en 2014, une étude américaine avait établi un lien entre l’exposition aux pesticides, l’autisme et les troubles du comportement. En 2013, une étude de l’Inserm avait mis en évidence le lien entre l’exposition aux pesticides et de nombreuses pathologies (cancers, maladies neurodégénératives, malformations du fœtus etc.) et en 2015, 5 pesticides (le glyphosate et des insecticides) étaient officiellement classés cancérogènes par l’OMS.