Huile de palme : exploitation d’enfants et travail forcé en Indonésie
Bon nombre d’aliments que nous consommons renferment de l’huile de palme, une huile qui contribue à des violations de droits de l’homme. Le dernier rapport de l’ONG Amnesty International vient dénoncer le travail d’enfants dans l’exploitation de l’huile de palme.
L’huile de palme est omniprésente, on la retrouve dans nos produits alimentaires, d’hygiène et cosmétiques, pharmaceutiques ou l’industrie chimique et pétrolière. En plus de dégrader l’environnement, l’exploitation de cette huile végétale est controversée. Dans son dernier rapport publié par Amnesty International, l’ONG dénonce les atteintes aux droits de l’Homme et précisément ceux des femmes et des enfants. Utilisés comme main d’œuvre bon marché, ces derniers sont exploités dans les plantations d’huile de palme. Des conditions de travail illégales qu’on retrouve aussi chez le géant de la confiserie Ferrero notamment pour la confection de ses produits Kinder. Des arguments qui nous poussent à boycotter les produits contenant de l’huile de palme.
Des conditions de travail inacceptables
La législation indonésienne interdit d’engager des mineurs de moins de 18 ans pour “les pires formes de travail” selon le rapport. Et pourtant, l’ONG Amnesty International révèle au grand jour la condition de travail des enfants dans les plantations d’huile de palme en Indonésie. Une pratique illégale qui représente une violation des droits de l’enfant.
Le travail de récolte est dangereux car les enfants sont exposés au paraquat, un pesticide toxique utilisé dans les plantations malgré son interdiction par l’Union européenne et par certaines entreprises agroalimentaires.
“Les enfants portent de lourdes charges, car ils doivent transporter des sacs de fruits ramassés par terre et certains poussent des brouettes remplies de lourds régimes [de fruits] sur un terrain accidenté et des ponts étroits”.
Les femmes sont aussi concernées par ces abus. Discriminées, elles n’ont aucune sécurité d’emploi, ni prestations sociales (rémunération et indemnités maladie). Leur statut est fondamentalement précaire.
Une huile de palme “durable” mais récoltée par des enfants
Les chercheurs de l’ONG ont remonté la filière de l’huile de palme et ont trouvé jusqu’à 9 multinationales de l’agroalimentaire qui “ferment les yeux sur l’exploitation de travailleurs” et qui “continuent de profiter de pratiques illicites déplorables”. Pire encore, ces multinationales vendent leurs produits certifiés “huile de palme durable”. C’est le cas de l’entreprise singapourienne Wilmar.
Les produits sont certifiés par la RSPO (“Roundtable on sustainable palm oil”) qui est censée lutter contre le travail forcé et répondre aux critiques sur l’impact environnemental de la production de l’huile de palme. Mais Amnesty International souligne que cette certification n’est pas respectée. effectivement, il n’y a rien de durable dans une huile de palme dont le producteur emploie des enfants et a “recours à des travaux forcés”.
Ferrero également accusé d’exploitation d’enfants
© The Sun
La production d’huile de palme n’est pas la seule à recruter des enfants. Le géant de chocolat industriel Ferrero a également recours à des pratiques illégales. Les jouets des oeufs chocolat Kinder sont confectionnés par des enfants. Le comble pour une marque qui destine son produit à des enfants mêmes. Dans un article intitulé “Les esclaves des œufs Kinder”, le quotidien britannique “The Sun” a révélé que le géant emploient des enfants comme main d’oeuvre en Roumanie.
Une famille employée par un sous-traitant du géant du chocolat a été interrogée. Des enfants âgés de 6 à 11 ans assemblent les jouets des oeufs Kinder et travaillent jusqu’à 13 heures par jour. Le groupe Ferrero a annoncé qu’il allait “enquêter sur ces allégations afin de vérifier que le Code de conduite est strictement respecté” par ses fournisseurs. Il tient à rassurer ses clients : “les conditions d'hygiène décrites dans l'article de The Sun ne correspondent en aucun cas aux normes et règles strictes de qualité de Ferrero”.
© Wakx