Faut-il éviter les fruits et légumes bio de supermarché ?

Par Elodie Sillaro publié le
Journaliste
23758 lectures

On ne va pas le nier, la grande distribution participe à la démocratisation du bio. Or, avec une hausse annuelle de 20%, le bio fait tourner la tête de ces géants qui appliquent des “marges indigestes”, comme le dénonce l’association UFC-Que Choisir.

Le mois dernier, l’association de défense des consommateurs UFC-Que choisir a mené une enquête sur les marges des distributeurs appliquées aux produits alimentaires biologiques. Résultats, 46 % du surcoût des produits issus de l’agriculture biologique est imputable aux marges des enseignes.

Selon l’Enquête Bio-consommateur 2017 de Bio-conso, 85% des consommateurs s’approvisionnent en magasin spécialisé, quand 75% font leurs courses en grande et moyenne surface. Ceci signifie que la majorité des consommateurs utilisent les deux réseaux pour s’approvisionner en produits biologiques. Et, les grands réseaux de distribution ont bien flairé le filon.

Pourquoi les fruits et légumes bio sont plus chers ?

Dans son enquête publiée le 29 août, l’association s’est concentrée sur les fruits et légumes biologiques. Elle a sélectionné un panier de 24 produits "représentatifs" de notre consommation. Selon les résultats, on constate une différence de 111% entre le conventionnel et le bio, explicable par des coûts de production plus importants en bio. Cette différence de prix entre un panier moyen dans le conventionnel et en bio s’élève à 135€.


©UFC-Que Choisir
La raison d’une telle différence ? Les grandes surfaces ajoutent des “sur-marges”, c’est-à-dire des marges brutes supplémentaires aux marges habituelles, en moyenne, deux fois plus élevées (+96%, selon l’UFC) pour les produits bio que pour ceux issus de l’agriculture conventionnelle.


©UFC-Que Choisir

“Cet écart de marge est encore plus flagrant pour les deux produits frais les plus consommés dans ce rayon : + 145 % pour la tomate et + 163 % pour la pomme.” explique l’association.

Alors qu’on pouvait penser que la grande distribution contribue à la démocratisation du bio grâce à son large réseau, elle freine, en réalité, son accès à des produits de base comme les fruits et légumes et pénalise son développement (agriculteurs, revendeurs, marques biologiques).

"Notre étude montre qu’en baissant seulement de moitié sa sur-marge sur le bio, la grande distribution permettrait aux ménages consommant du bio de réaliser une économie annuelle pouvant aller jusqu’à 72 €. Cette baisse, en enclenchant un cercle vertueux élargissant l’accès au bio à de nouveaux consommateurs, permettrait aisément à la grande distribution de conserver sa marge brute totale sur le rayon fruits et légumes."

Pour faire des économies, contribuer au développement de l’agriculture biologique et profiter des produits bio de qualité, on peut également se rendre :