Enterrement, incinération… des alternatives écolos existent !

Mort : quelles alternatives écolos pour des funérailles ?
Mort : quelles alternatives écolos pour des funérailles ?
Par Randy Compay publié le
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Manger bio, faire le tri, éviter le gaspillage et les déchets, on essaie d’être le plus écolo possible. Tant qu’à vivre écolo, autant mourir écolo, non ? Plusieurs alternatives existent sur la planète pour être écolo même après sa mort. Voici 5 procédés funéraires alternatifs qui pourraient nous donner des idées de vie après la mort.

Eh oui, la mort est un passage inévitable auquel nous sommes tous destinés. Nous n'aimons pas l’envisager, pourtant nous pouvons - pendant qu’il est encore temps - choisir les funérailles qui nous conviennent. Car, même après la mort, on pollue encore ! Un rapport des services funéraires de la ville de Paris a alerté sur le processus de fabrication "énergivore" du béton, qui sert à la confection des tombes. De plus, alors que les concessions bondent les cimetières parisiens, les familles des défunts sont invités, par manque de place, à inhumer leurs proches hors de la capitale. Une raison supplémentaire de donner un second souffle à notre mort grâce à des alternatives écologiques ! Humusation, capsula mundi, récif commémoratif, ou encore capsule funéraire, il existe plusieurs façons de faire un dernier geste “vert” pour la planète à sa mort. En France, ces pratiques sont interdites, seuls l'enterrement dans un cercueil et l'incinération sont autorisés.  

L’arbre

Finir ses jours en tant que fertilisant, tel est le concept de la capsula mundi imaginée par deux designers italiens. Cette capsule en forme d’œuf conçue avec du bioplastique peut accueillir le corps d’un défunt en position fœtaleou bien ses cendres. Une fois l’urne enterrée, un arbre ou des graines sont placés au-dessus de l’urne de manière à ce que celles-ci puisent leurs nutriments dans les restes du défunt. Un arbre qui pousse à partir de sa propre dépouille, voilà une belle manière de donner un sens responsable à sa mort !

©capsulamundi


©usfuneralsonline

Le cercueil en carton recyclé

Qui dit construire un cercueil en bois massif dit couper un arbre. Pour Brigitte Sabatier, un arbre par défunt représente un chiffre démesuré lorsqu’on sait qu’il y a 1,9 morts par seconde sur terre. Elle est donc à l’initiative de ces cercueils écologiques construits à partir de cartons recyclés. Entre 230 et 730 euros, ces cercueils sont étanches, hermétiques et peuvent supporter jusqu’à 250 kilos. Selon Ooreka, remplacer les cercueils en bois par des cercueils en carton pourrait sauver 31 500 km² de forêt.

©abcrémation

La poussière de glace

Tu es poussière et tu redeviendras poussière ! Inventée en 1999 par Susanne Wiigh-Masak, la promession est une technique alternative à la crémation. Elle consiste à plonger la dépouille dans de l'azote liquide et de la faire vibrer jusqu’à sa destruction. Congelé à une température de -196°C, le corps devient friable et la vibration réduit le corps en poussière gelée. Voilà une technique écologique qui fait froid dans le dos…mais qui évite les émissions de fumée dans l’atmosphère.

©promession

Funérailles aquatique

Pour ceux qui aiment l’eau, il existe l’aquamation. Cette technique consiste à plonger le corps dans une eau à 98°C de manière à accélérer la décomposition du corps. Au bout de 4h le corps étant totalement dissout, seuls les os persistent. Ceux-ci seront donc réduit en poussière et mis dans une urne pour la famille. L’eau de la décomposition servira quant à elle à fertiliser les cultures ou relancée dans le circuit des eaux usées.

©JEreportage

 

L'humusation, un rite funéraire bientôt légalisé ?

"Donner la vie après sa mort en régénérant la terre", c’est possible ! Il s’agit de l’humusation, une pratique écolo qui permet de transformer le corps du défunt en compost. Un processus naturel de décomposition jugé plus respectueux de l’environnement. En douze mois, la dépouille, recouverte de végétaux broyés, devient du humus. Une couche supérieure du sol, fertile et riche en micro-organismes, apparaît. Sur un terrain sécurisé qui portera le nom de “Jardin-Forêt de la Métamorphose”, le humus produira du compost de qualité qui profitera à la terre.

Cette pratique a déjà séduit de nombreux adeptes. C’est le cas de Guy, un octogénaire amoureux de la nature. Pour illustrer ce procédé, ce passionné de permaculture a publié une vidéo sur la toile dans laquelle il met en scène sa propre mort. Seul bémol : l’humusation, peu médiatisée, n’est pas prévue par la loi. Une pétition pour la légalisation de cette pratique a été lancée en Belgique en 2014. Toujours ouverte, elle a d’ores et déjà recueilli plus de 13 000 signatures.

Cécilia Ouibrahim