Huit mois en autonomie au cœur de la nature, voici la folle aventure de Vianney

Huit mois en autonomie au cœur de la nature, voici la folle aventure de Vianney
Huit mois en autonomie au cœur de la nature, voici la folle aventure de Vianney
Par Randy Compay publié le
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Vianney est un guide nature qui s’est lancé le défi de parcourir 5000 km à pied de la baie de Somme jusqu’en Andalousie. Plongé au cœur de la nature pendant huit mois, Vianney se nourrit à 80% des cueillettes qu’il récolte sur son chemin. Rencontre avec le guide qui veut réconcilier l’homme avec la nature.

Accompagné de sa charrette de 70 kilos, Vianney a quitté la Baie de Somme le 5 août dernier et devrait rejoindre l’Andalousie en mars 2018. Pour ce périple de huit mois, le guide nature n’a emporté avec lui que le strict nécessaire dans sa charrette, notamment son hamac dans lequel il passe presque toutes ses nuits et sa poudre d’argile qu’il utilise pour se laver à sec. Le but de ce long périple ? Vivre en totale autonomie et en harmonie avec la nature.

Un patrimoine culinaire d’exception ressorti des oubliettes

Partir huit mois sans provision relève d’un exploit mental et physique considérable. Pendant la totalité de son voyage, l’alimentation de Vianney se constitue donc presque uniquement de cueillettes. Fruits, baies sauvages, noix, champignons, plantes, Vianney parvient à puiser toutes ses ressources dans ce que lui offre la nature. Grâce à cette initiative, le randonneur compte aussi faire véhiculer un message qu’il juge indispensable pour l’avenir de l’humanité.

“Cette randonnée que j'appelle migration c'est un peu comme la vaisselle, si personne ne s’y met il faut bien que quelqu'un la fasse.”

Les plantes comestibles qui poussent dans la nature n’ont plus aucun secret pour le guide de la faune et de la flore. Même si Vianney a pris le soin d’emporter avec lui du miel, de la farine et des œufs en tant que base alimentaire, tout le reste vient du fruit de ses cueillettes. Dans les prés et les champs sauvages, il arrive à reconnaître les plantes ainsi que leurs vertus. Fleurs de carotte, pissenlits ou orties font partie des nombreuses plantes qui constituent son alimentation pendant ces mois. Vianney en fait donc des tisanes, des infusions, ou bien les déguste crues en salade. Et selon lui, ces plantes sauvages sont une ressource d’avenir.

“Cette randonnée que j'appelle migration c'est un peu comme la vaisselle, si personne ne s’y met il faut bien que quelqu'un la fasse.”

“Il s'agit là du patrimoine alimentaire de l'humanité qu'il s'agit de remettre dans la culture commune. Le savoir sur les plantes sauvages comestibles fait un retour très vivant sur les tables étoilées, mais balbutiant quand sait qu’elles peuvent représenter jusqu'à 80% de notre alimentation.”

En se nourrissant à 80% de ses cueillettes, Vianney constate leurs bienfaits sur sa forme physique. Jusqu’à maintenant, ce dernier n’éprouve aucun manque, ni problèmes de santé particuliers. Bien au contraire, en vivant au rythme du soleil et des saisons, il juge son état physique bien meilleur que d’accoutumée. En effet, les plantes sauvages qu’il cueille sont bien plus nutritives que notre alimentation courante. Ces ressources représentent donc un patrimoine culinaire auquel l’homme doit porter attention. “un potentiel de santé et d’économie accessible à beaucoup d’entre nous”, explique le randonneur.

Renouer le lien entre la nature et les générations futur

En étant si proche de la nature, Vianney déplore aussi l’impact de l’homme sur l’écosystème.

“Je constate de près les pollutions. Il est rarement possible de cueillir entre une route et un champ en culture intensive, les plantes sont visiblement dans un état de santé précaire et c'est à cela que je juge s'il est possible de cueillir ou pas.”

Malgré les répercussions néfastes de la civilisation, Vianney parvient toujours à retomber sur ses pattes. Une force d’adaptation nécessaire dans ce type de périple qu’il aime comparer à une “initiation au passage à la vie adulte”. C’est là l’une des raisons pour lesquelles il s’est lancé dans ce voyage initiatique et pédagogique : créer une confrontation directe avec la nature, une expérience intense pour voir naître de futures générations sensibles à l’environnement. Pour cela, le guide de 41 ans annonce en amont ses passages dans certaines communes pour y organiser des ateliers d’initiation à la vie sauvage. De cette manière, il réalise aussi l’un de ses objectifs qui est de sensibiliser le grand public à la vie sauvage.

“Prendre conscience de nos faiblesses et faire agir ainsi nos forces d'adaptation dans une rencontre directe avec la nature, peut amener une nouvelle citoyenneté, qui enrichit par cette intense expérience, engendrera des générations d'individus intégrés aussi bien avec leur environnement naturel que sociale.”

Voici le pari fou d’un homme à l’esprit vif et conscient, qui nous lance le défi de renouer avec ce patrimoine qu’est la nature.

Retouvez Vianney sur sa page Facebook Initiation à la vie sauvage et soutenez son projet sur la plateforme de financement participatif Tipee : "révéler le patrimoine alimentaire de l'humanité".