Grossesse : la prise de paracétamol augmenterait les risques d’autisme chez l’enfant
Une étude récente confirme le lien possible entre la prise de paracétamol au cours de la grossesse et des dommages causés à l'enfant à naître. Une utilisation prolongée pourrait en effet augmenter le risque de troubles du neurodéveloppement comme l'autisme ou le trouble déficitaire de l'attention (TDAH).
Alors que le dernier numéro de 60 millions de consommateurs mettait en garde contre les effets de l'automédication et la prise de paracétamol, une récente méta-analyse, menée par des chercheurs de l'Université hébraïque de Jérusalem, suggère que ce médicament n'est pas à prendre à la légère durant la grossesse. Il s'agit de l'étude la plus exhaustive à ce jour mettant en évidence un lien éventuel entre l'utilisation prolongée de paracétamol (acétaminophène) au cours de la grossesse et le risque de trouble du spectre de l'autisme (TSA) ou de trouble déficitaire de l'attention (TDAH) chez l'enfant à naître.
Un risque accru de 20 % de TSA
L'analyse a pris en compte des données de 130 000 couples de mères et d'enfants, suivis de 3 à 11 ans. Les résultats ont révélé qu'il existait un lien entre la prise de paracétamol pendant la grossesse et un risque accru de TDAH, de TSA et de symptômes d'hyperactivité. Une utilisation prolongée est liée à un risque accru de 30 % de TDAH (par rapport aux mères n'ayant pas pris d'acétaminophène pendant la grossesse) et un risque accru de 20 % pour le TSA. Les chercheurs ont qualifié leurs résultats de "préoccupants", tout en précisant qu'ils devaient être pris avec les précautions d'usage, certaines des études de l'analyse étant nettement limitées. Les chercheurs ont précisé qu'ils ne souhaitaient pas susciter d'inquiétudes inutiles.
Limiter au maximum la prise de paracétamol
Ils ont ajouté que, s'il était important de pouvoir maîtriser les douleurs et les fièvres intervenant pendant la grossesse dans la mesure où elles peuvent aussi avoir des conséquences néfastes sur le développement du fœtus, l'utilisation de paracétamol, quelle qu'en soit la cause, devait être limitée dans le temps. Si les douleurs et les fièvres persistent, les futures mamans doivent solliciter un avis médical.
L'acétaminophène est l'un des médicaments les plus banals utilisés pour soulager la douleur et la fièvre au cours de la grossesse et son utilisation chez les humains est considérée comme sans danger. Néanmoins, il y a de plus en plus de preuves que son utilisation peut être liée à certains problèmes. Les chercheurs ont fait remarquer que des études précédentes avaient déjà fait valoir que de faibles doses, prises sur le long terme, pouvaient affecter le développement du système nerveux du fœtus. Une étude publiée début avril a également révélé que la prise de paracétamol et d'ibuprofène au cours de la grossesse pouvait avoir des conséquences néfastes sur la fertilité ultérieure des enfants à naître.
Limiter au maximum la prise de paracétamol
Ils ont ajouté que, s'il était important de pouvoir maîtriser les douleurs et les fièvres intervenant pendant la grossesse dans la mesure où elles peuvent aussi avoir des conséquences néfastes sur le développement du fœtus, l'utilisation de paracétamol, quelle qu'en soit la cause, devait être limitée dans le temps. Si les douleurs et les fièvres persistent, les futures mamans doivent solliciter un avis médical.
Les résultats sont disponibles en ligne et en anglais sur l'American Journal of Epidemiology.