Voilà pourquoi il ne faut plus acheter des œufs de batterie

poule elevage en cage
Les oeufs de batterie et l'élevage en cage : mauvais pour l'environnement
Par Elodie-Elsy Moreau publié le
Rédactrice en chef
10410 lectures

L’œuf est un aliment prisé. Chaque année, la production mondiale s’élève à près de 68 millions de tonnes, dont un plus d’un dixième au sein de l'Union européenne. Mais l’élevage de poules en cage a des effets délétères sur la planète. Selon les résultats d’une nouvelle étude espagnole, une douzaine d'œufs issue d'un élevage intensif représente l’équivalent de 2,5 kg de CO2. Raison de plus de faire attention aux produits que l’on consomme.

Poules empilées les unes sur les autres, volatiles malades, utilisation de produits chimiques… en plus d’être néfaste pour la vie des volailles et notre santé, la production d’œufs de batterie l’est aussi pour la planète. Une nouvelle étude espagnole, publiée dans le Journal of Cleaner Production révèle à quel point l’empreinte carbone des productions intensives d’œufs est élevée.
D’après le calcul des chercheurs, une douzaine d'œufs d'un élevage intensif représente l’équivalent de 2,5 kg de CO2.  Si cela reste bien inférieur au bœuf, c’est autant que le lait ou le poulet. Aussi, les défenseurs de l'environnement appellent à réduire la consommation globale de protéines animales.  

Une mode d’élevage polluant

Utilisation massive d’eau, d’électricité, de produits de nettoyage et d’emballages… les fermes intensives sont gourmandes en énergie et polluent grandement. Composée de céréales à base de soja et d'huile de palme importés, l’alimentation des poules élevées en cage participe aussi à la déforestation de certaines régions du monde. Les producteurs utilisant des pesticides, les terres se trouvent contaminées.
Autre élément qui fait débat : le remplacement permanent des poules au bout de quelques mois. "Si on était capable de garder les poules pendant un à trois ans pour produire des œufs, on aurait beaucoup moins de problèmes de renouvellement et donc pas la création d'un besoin et une consommation d'énergie qui, elle, a un impact sur l'environnement", a expliqué au micro de France Inter, Camille Dorioz, agronome et coordinateur du réseau agriculture pour France nature environnement.

La nouvelle vidéo choc de L214

De son côté, pour la troisième fois, L214 a dévoilé les conditions atroces dans lesquelles sont produits les œufs Matines, premier producteur français (3 milliards d’œufs par an). Ce lundi, l’association a publié les images choquantes d’un site d'élevage industriel de 460 000 poules pondeuses dans la Somme produisant des œufs pour la marque. Les volatiles sont enfermés dans des cages et "empilés à perte de vue dans d’immenses bâtiments fermés". Des conditions favorisant les comportements agressifs et l’apparition de maladies.

"Après seulement quelques mois dans ces cages, l’état de santé des poules est dégradé et certaines succombent."

 

S'il s'agit véritablement de maltraitance animale, les producteurs peuvent comptés sur le soutien de certains élus, s’indigne l’association. Pour exemple, lors du projet de loi en commission des affaires économiques, le 19 avril dernier, le député Thibault Bazin a qualifié l’élevage intensif de "sympa" et a estimé que les poules y étaient "joyeuses", car elles se faisaient notamment des "copains". Fort heureusement, d’autres députés s’élèvent contre ces conditions d’élevage. D’ailleurs, les parlementaires doivent se prononcer du 22 au 25 mai prochain en faveur ou contre l’interdiction des cages pour les poules pondeuses en France, et pour la mise en place de conditions de vie plus favorables. L214 appelle donc les consommateurs à interpeller le gouvernement pour un changement radical. Car si les grandes chaînes de supermarché (Carrefour, Auchan, Lidl...) se sont engagés à bannir les oeufs de poules élevées en cage  d’ici 2025, et que l'engagement est déjà effectif chez Monoprix, le chemin est encore long. 

Comme le précise l’association, 90 % des Français souhaitent la disparition des cages. Or, 7 poules pondeuses sur 10 sont élevées via ce mode de production. 

Sources :
France Info
Communiqué de presse L214