L'agriculture bio progresse en France et crée des emplois
L'emploi dans la filière bio augmente en moyenne de 9,5 % par an depuis cinq ans, des agriculteurs convertissent leurs exploitations et les surfaces cultivées s'agrandissent tandis que la consommation de produits bio décolle, a indiqué vendredi l'Agence Bio.
Bonne nouvelle pour la filière bio, qui est en plein boom ! Comme l'a précisé ce vendredi l'Agence Bio, de plus en plus d'agriculteurs convertissent leurs exploitations et la consommation de produits bio ne cesse d'augmenter.
"On est en train de changer de dimension, en particulier sur la question de l'emploi", a déclaré Florent Guhl, le président de l'Agence Bio, plateforme nationale d'information et d'actions pour le développement de l'agriculture biologique en France, lors d'une conférence de presse. L'emploi dans la filière bio augmente en moyenne de 9,5 % par an depuis cinq ans. Au total, 1,77 million d'hectares étaient engagés en bio fin 2017, soit une hausse de 15,6 % par rapport à 2016. L'emploi dans la production agricole biologique a progressé de 13,7% sur la même période, soit 10.669 emplois à temps plein supplémentaires.
Moins de produits chimiques, plus de mains-d'œuvre !
Tel est le pari gagnant-gagnant du bio. En effet, pour expliquer cette hausse importante, alors que l'emploi agricole en général a pour sa part diminué à un rythme de 1,1 % en moyenne annuelle entre 2010 et 2015, M. Guhl explique que "quand on remplace des produits chimiques par l'action humaine, il y a besoin de plus de mains-d'oeuvre".
L'Agence Bio estime que la filière de l'agriculture biologique compte près de 134.500 emplois directs, depuis les fermes bio (88.400 emplois) jusqu'à la distribution (28.900 emplois), en passant par la transformation (15.000 emplois) et les services comme le conseil et la formation (2.200 emplois).
Des conversions qui se multiplient
En 2017, plus de 5.000 exploitations se sont engagées dans le bio, qui représente 6,6 % de la surface agricole utile en France. Il s'agit de l'un des critères les plus suivis puisque le gouvernement souhaite passer à 15 % en 2022.
Pour M. Guhl, "c'est vraiment atteignable, le vrai enjeu c'est d'en faire des fermes pérennes économiquement. On craint toujours que par un effet d'entraînement arrivent des exploitations plus fragiles".
En considérant les surfaces en conversion fin 2017, les surfaces certifiées bio devraient augmenter rapidement dans les prochaines années, assure l'Agence Bio. Elle prévoit une hausse de 23 % en 2018 et de 13 % en 2019.
"Cette augmentation des surfaces produites en bio permettra de répondre à la demande croissante des consommateurs en produits bio français", avec une consommation qui s'est envolée de 17% par rapport à 2016, à 8,3 milliards d'euros, tirée par les produits transformés, précise l'Agence Bio dans un communiqué.