3 types de dégoût qui nous protègent de certaines maladies
Et si, mieux qu’un traitement immunitaire, nos répulsions nous immunisaient face à certains syndromes ? Selon une étude menée par des chercheurs de la London School of Hygiene & Tropical Medicine (LSHTM), le sentiment de dégoût pourrait nous éloigner de potentielles maladies.
Publiée dans la revue Philosophical Transactions of the Royal Society : Biological Sciences, l’étude a permis d’identifier les catégories de dégoût que l’on peut éprouver. Tous auraient un rôle : nous protéger de maladies potentiellement contagieuses.
L’enquête a été menée auprès de 2 500 personnes, consultées à propos de 75 scénarios répulsifs : signes d’infections, lésions cutanées, insectes, etc. Résultat : des aliments périmés aux lésions cutanées, notre aversion serait un mécanisme de défense qui nous éloignerait de ces menaces, et nous permettrait de réduire le risque de maladies infectieuses.
Évaluation du degré de dégoût : 3 catégories prédominent
En observant les réponses, les scientifiques ont identifié 6 catégories : des dégoûts devant une lésion (plaie ouverte), des dégoûts “d’apparence atypique” (difformité ou comportement déviant), des dégoûts alimentaires (nourriture périmée), sexuels (face à des comportements déviants), liés aux animaux (insectes, rats, cafards, etc.) ou à un manque d’hygiène. Chaque type de dégoût est lié à une menace de maladie infectieuse survenant souvent dans le quotidien de nos ancêtres. Les participants ont été invités à évaluer leurs degrés de dégoût sur une échelle allant de “pas de dégoût” à “dégoût sévère”. Il en ressort 3 menaces jugées les plus répugnantes.
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Le dégoût lié à un manque d’hygiène
Jugé particulièrement dégoûtante, la violation des normes d'hygiène, que ce soit de la saleté ou une mauvaise odeur corporelle, serait une catégorie des plus repoussantes selon les chercheurs. Les déchets, des mains non lavées ou l’emploi d’objets souillés sont autant d’opportunités pour les bactéries de se propager. Face à ce manque d’hygiène, le dégoût pourrait nous tenir éloigné d’éventuelles maladies telles que le choléra, la fièvre ou l’hépatite A qui peuvent s’avérer terribles pour l’organisme.
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Le dégoût devant une lésion
Boutons, plaies ouvertes ou à l’apparence infectée et suppurante, le dégoût face à une lésion a été jugé “sévère” pour la majorité. Ce scénario a par ailleurs été estimé le plus dégoûtant par les participants de l’étude. Et pour cause, le rôle de cette méfiance est déterminant puisque la proximité avec des plaies contaminées peut provoquer des maladies conséquentes. Selon les scientifiques de (LSHTM), ces émotions répulsives se rapportent à des menaces de troubles infectieux rencontrés chez nos ancêtres. Par exemple, le simple contact avec des plaies infectées pouvait, à l’époque, conduire à la peste ou à l’infection de la variole. Toutefois, aujourd’hui, de tels comportements peuvent relever de la stigmatisation de certaines maladies non contagieuses.
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Le dégoût lié à un manque d’hygiène
Jugé particulièrement dégoûtante, la violation des normes d'hygiène, que ce soit de la saleté ou une mauvaise odeur corporelle, serait une catégorie des plus repoussantes selon les chercheurs. Les déchets, des mains non lavées ou l’emploi d’objets souillés sont autant d’opportunités pour les bactéries de se propager. Face à ce manque d’hygiène, le dégoût pourrait nous tenir éloigné d’éventuelles maladies telles que le choléra, la fièvre ou l’hépatite A qui peuvent s’avérer terribles pour l’organisme.
Le dégoût : une émotion “structurée”
Le sentiment de dégoût encourage donc à adopter des comportements visant à minimiser le risque de maladies. Cette émotion serait un sens intuitif ancré chez l’Homme de ce qu’il doit éviter pour maximiser ses chances de survie. “Bien que nous sachions que l'émotion du dégoût était bonne pour nous, nous avons montré ici que le dégoût était structuré, qu’il reconnaissait et répondait aux menaces d'infection afin de nous protéger”, précise le Professeur Val Curtis, coauteur de l’étude.
“Ce type de comportement d'évitement de la maladie est de plus en plus évident chez les animaux, ce qui nous amène à penser qu'il est très ancien sur le plan de l'évolution”, a-t-il ajouté.
Ainsi, les auteurs de l’étude britannique affirment que ces résultats pourraient aider à mieux cibler les messages de santé publique en encourageant une meilleure hygiène des mains, ou à l’inverse écarter la stigmatisation associée à certaines maladies.