Les gaz à effet de serre ont atteint un niveau record en 2017
Selon un document de référence publié le 1er août, des gaz contribuant au réchauffement de la planète ont atteint des niveaux record partout dans le monde en 2017, une année marquée par des températures anormalement élevées et une fonte des glaces sans précédent dans l'Arctique.
Un rapport annuel publié par l'Agence nationale océanique et atmosphérique (NOAA) et la société américaine des météorologistes a pointé du doigt un ensemble d'indicateurs témoignant de l’accélération du réchauffement de la planète. En cause ? L'effet de la combustion d'énergies fossiles qui ont augmenté la concentration des gaz à effet de serre dans l'atmosphère en 2017, l'année durant laquelle Donald Trump a annoncé le retrait des Etats-Unis de l'accord international de Paris sur le climat.
Les Etats-Unis sont les plus gros pollueurs au monde derrière la Chine mais l'élection du milliardaire républicain a mené au pouvoir des climatosceptiques qui doutent de la responsabilité de l'homme dans le réchauffement de la planète, et ont entrepris de démanteler les législations de l'administration Obama destinées à mitiger l'effet néfaste des activités humaines.
Ce rapport de 300 pages, compilé par plus de 450 scientifiques originaires d'une soixantaine de pays, emploie le terme "anormal" plus d'une douzaine de fois pour décrire des tempêtes, des sécheresses, les températures élevées ou encore la fonte record de la glace dans l'Arctique en 2017. En voici les principales conclusions :
Hausse des gaz à effet de serre
L'année dernière, le taux de concentration des trois gaz à effet de serre les plus dangereux relâchés dans l'atmosphère (dioxyde de carbone, méthane et protoxyde d'azote) a atteint des nouveaux records.
Le taux de concentration annuel de dioxyde de carbone à la surface de la Terre a atteint 405 parties par million (ppm), "au plus haut dans l'enregistrement des mesures atmosphériques modernes", affirme le rapport. "Le taux de croissance global du CO2 a presque été multiplié par quatre depuis le début des années 1960".
Fortes chaleurs
Le record de l'année la plus chaude de l'époque moderne a été battu en 2016. Cependant l’année 2017 n'en est pas loin avec "des températures bien plus élevées que la moyenne" sur une bonne partie de la planète.
En fonction des données sur lesquelles on se base, 2017 a été la seconde ou la troisième année la plus chaude depuis le milieu du XIXème siècle et elle a été "l'année sans El Nino la plus chaude" depuis que les données sont systématiquement collectées, souligne le rapport, faisant référence au phénomène climatique occasionnel qui pousse les températures à la hausse.
L'année dernière, des records de température ont été enregistrés en Argentine, en Uruguay, en Espagne et en Bulgarie. Quant au Mexique, il a "battu son record de chaleur pour la quatrième année consécutive".
La mer monte
En 2017, le niveau de la mer a également affiché un record pour la 6e année consécutive. Le niveau moyen de la mer est désormais plus élevé de 7,7 centimètres qu'en 1993.
"Je compare l'océan à un train de marchandises", a souligné Gregory Johnson, un océanographe qui travaille pour les services météorologiques fédéraux (NOAA). "Même si nous gelions les taux de gaz à effet de serre à leur niveau actuel, les océans continueraient à se réchauffer et la mer continuerait à monter pendant des siècles voire des millénaires", a-t-il déclaré lors d'un point de presse.
Fortes chaleurs
Le record de l'année la plus chaude de l'époque moderne a été battu en 2016. Cependant l’année 2017 n'en est pas loin avec "des températures bien plus élevées que la moyenne" sur une bonne partie de la planète.
En fonction des données sur lesquelles on se base, 2017 a été la seconde ou la troisième année la plus chaude depuis le milieu du XIXème siècle et elle a été "l'année sans El Nino la plus chaude" depuis que les données sont systématiquement collectées, souligne le rapport, faisant référence au phénomène climatique occasionnel qui pousse les températures à la hausse.
L'année dernière, des records de température ont été enregistrés en Argentine, en Uruguay, en Espagne et en Bulgarie. Quant au Mexique, il a "battu son record de chaleur pour la quatrième année consécutive".
Humidité et déluge
"Les précipitations sur la terre ferme en 2017 ont été nettement au-dessus de la moyenne", souligne le rapport.
Des températures plus élevées des masses océaniques ont conduit à un taux d'humidité plus élevé, en particulier ces trois dernières années, provoquant plus de précipitations, tandis que d'autres parties de la planète ont souffert de longues périodes de sécheresse.
Blanchissement destructeur
Le réchauffement océanique a aussi des conséquences très graves pour le corail dont il provoque le blanchissement, privant ainsi poissons et autres animaux marins d'un précieux habitat.
"Le plus récent épisode mondial de blanchissement du corail a duré trois années pleines de juin 2014 à mai 2017 et a été le plus long et le plus étendu jamais enregistré", souligne le rapport.
Le saviez-vous ?
En se dégradant le plastique libère des gaz à effet de serre
Inesthétiques et dangereux pour la faune, les déchets en plastique libèrent des gaz à effet de serre en se dégradant. Une étude américaine publiée dans la revue PLOS ONE le 1er août affirme que ce phénomène contribue probablement au réchauffement climatique.
Les chercheurs ont fait des tests sur de nombreux types de produits (bouteilles d'eau, sacs, emballages ou produits industriels). Conclusion : le polyéthylène, polymère le plus répandu, "était l'émetteur le plus prolifique".
Les chercheurs n'ont pas encore déterminé la quantité de gaz à effet de serre ainsi libérée, "mais il est urgent de le faire", a souligné David Karl, l'auteur principal de cette étude, au regard des 8 milliards de tonnes de plastique répandus sur terre et une production qui est prévue de doubler dans les deux prochaines décennies.
"Notre découverte apporte encore une fois la preuve qu'il faut arrêter la production de plastiques à la source, en particulier les produits à usage unique", a affirmé une co-auteure de l'article, Sarah-Jeanne Royer, chercheuse à l'International Pacific Research Center de l'université de Hawaï.